Jeanne Munyonge, élève de 12e année, ne s’est jamais sentie complètement à sa place lorsqu’elle a suivi le système éducatif dans les écoles australiennes.
« Vous savez que vous vous sentez comme un étranger. Surtout comme moi, j’étais la seule fille africaine de mon école, comme dans mon niveau d’année », dit Munyonge.
Et il a fallu un certain temps à la jeune femme pour trouver un groupe de personnes avec qui elle s’entendait bien dans son école.
« J’ai l’impression que je n’arrêtais pas de faire des allers-retours avec les gens pour essayer de trouver, comme, oh, est-ce que je m’intègre ici, est-ce que je m’intègre là-dedans? », dit Munyonge.
Et Munyonge est loin d’être le seul à avoir dû endurer ce genre de situation.
Un groupe de soutien multiculturel, le projet Ubuntu a interrogé une centaine d’étudiants afro-australiens à Victoria.
Presque tous, 91%, ont déclaré avoir souffert de racisme à l’école.
Maintenant, les chercheurs d’Australie-Méridionale tentent de trouver une solution à ce problème pour aider les futurs étudiants en leur donnant les bons outils.
Ils veulent également sensibiliser les enseignants et le personnel à la question.
« Ce qui les aide à trouver un sentiment d’appartenance, puis à l’intégrer dans les écoles, en réfléchissant à la façon dont les voix et les expériences de ces jeunes peuvent aider à façonner ce que font les écoles, à améliorer le sentiment d’appartenance », explique le Dr Melanie Baak, maître de conférences à l’Université d’Austarlia du Sud.
Le projet de Baak sera financé avec l’aide du Conseil australien de la recherche ainsi que de l’Université d’Australie-Méridionale qui offrira une bourse pour le programme.
Cela signifie que les jeunes afro-australiens peuvent être employés par Baak pour apporter une contribution précieuse à l’étude.
« Ce sera l’une des premières fois où la diaspora africaine pourra être entendue directement par le ministère de l’Éducation sur ses besoins et ses désirs », explique Bior Aguer du Youth Reference Group.
« Si ce n’est pas fait, ces enfants ne se retourneront pas seulement contre eux-mêmes, mais ils se tourneront vers une société à laquelle ils pensaient appartenir », ajoute Gabriel Akon, un autre membre du Groupe de référence des jeunes.
Pour Munyonge, il est important que plus d’étudiants d’origine africaine se manifestent pour être entendus afin d’aider les autres à l’avenir.
Elle dit : « D’autres jeunes vont venir, vous savez, et vous pouvez leur ouvrir la voie. Ils n’ont pas à lutter comme nous avons lutté. »
Sources complémentaires • AFP