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RADIO TANKONNON

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La résurgence des coups d’État en Afrique : implications pour la démocratie

Publié par RADIO TAN KONNON sur 30 Septembre 2023, 17:11pm

Catégories : #ANALYSE

Ces derniers temps, l’Afrique a été témoin d’une série de coups d’État militaires qui ont provoqué une onde de choc au sein de la communauté internationale. Du Burkina Faso au Mali, de la Guinée au Soudan, et plus récemment au Gabon, les prises de pouvoir militaires sont devenues un thème récurrent, remettant en question les aspirations démocratiques du continent.

Les scènes sont étrangement similaires : des soldats mutins qui prennent le pouvoir, l’éviction de dirigeants élus et, dans certains cas, des citoyens en liesse descendant dans la rue, célébrant la chute de ce qu’ils perçoivent comme des régimes oppressifs. Mais que signifie cette résurgence des coups d’État pour le parcours démocratique de l’Afrique et l’avenir du continent ?

Un bref aperçu des récents coups d’État

À partir de 2020, l’Afrique de l’Ouest et du Centre est devenue l’épicentre des prises de contrôle militaires. Le Burkina Faso, le Tchad, la Guinée, le Soudan et le Mali ont tous vu leurs gouvernements renversés et remplacés par des juntes militaires.

Au Gabon, les 55 ans de règne de la famille présidentielle ont été remis en question par des soldats mutins, ce qui a conduit à de nombreuses célébrations parmi la population.

Ces coups d’État faisaient souvent suite à des allégations d’élections entachées d’irrégularités, de tentatives des dirigeants de prolonger la limite de leur mandat et d’un mécontentement croissant à l’égard de la gouvernance.

Les implications pour l’Afrique

La conséquence immédiate de ces coups d’État est la perturbation du processus démocratique.

Alors que certains soutiennent que ces interventions militaires sont le reflet de frustrations profondes à l’égard des dirigeants civils, d’autres les considèrent comme des revers par rapport aux acquis démocratiques réalisés au fil des ans.

Les prises de contrôle militaires fréquentes constituent également une menace pour la stabilité régionale.

Avec chaque coup d’État, il y a un potentiel de conflit, de déplacement de population et de ralentissement économique. Des pays comme le Mali ont vu des groupes extrémistes capitaliser sur l’instabilité politique, compliquant davantage le paysage sécuritaire.

De plus, ces coups d’État ont des implications économiques. Les sanctions internationales suivent souvent les prises de pouvoir militaires, ce qui entraîne davantage de difficultés pour les populations déjà aux prises avec des difficultés économiques.

Par exemple, le Niger, déjà l’un des pays les moins avancés du monde, a été confronté à de « graves crises socio-économiques » à la suite des sanctions imposées après son coup d’État.

La démocratie est-elle défaillante en Afrique ?

Bien que la récente vague de coups d’État puisse suggérer un déclin des valeurs démocratiques, il est essentiel d’aller plus loin.

De nombreux Africains aspirent encore à une gouvernance démocratique. Les enquêtes d’Afrobaromètre indiquent qu’une majorité significative d’Africains préfèrent la démocratie à toute autre forme de gouvernance.

Cependant, il y a une désillusion croissante quant à la façon dont la démocratie est pratiquée.

Dans des pays comme la Guinée et le Mali, les dirigeants ont perdu de leur popularité non pas parce qu’ils ont établi de véritables démocraties qui ont échoué, mais parce qu’ils ont sapé leur crédibilité démocratique dans un contexte d’instabilité croissante. Le défi ne réside donc pas dans le concept de démocratie, mais dans son application.

De plus, il est crucial de comprendre que l’Afrique n’est pas une entité monolithique. Alors que certains pays sont aux prises de pouvoir militaires, d’autres comme le Ghana, le Botswana et la Namibie continuent de briller en tant que phares de la gouvernance démocratique.

En conclusion

La résurgence des coups d’État en Afrique est une source de préoccupation, mais elle ne signifie pas la fin de la démocratie sur le continent.

Il souligne la nécessité de véritables pratiques démocratiques, où les dirigeants sont responsables et où la gouvernance est inclusive.

Sous les yeux de la communauté internationale, l’Afrique doit prendre l’initiative de façonner son avenir démocratique, en veillant à ce que la voix de ses peuples soit entendue et que leurs aspirations soient satisfaites.

Source: opensourceinvestigations.com

 

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