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RADIO TANKONNON

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Le fleuron des start-up africaines réuni à Addis-Abeba

Publié par RADIO TAN KONNON sur 26 Octobre 2023, 14:33pm

Catégories : #ACTUALITE

Les 71 jeunes pousses ont été sélectionnées parmi plus de 8 000 candidatures pour participer aux Global Startup Awards Africa. Pour la troisième année de suite, le sommet mondial des entrepreneurs est décliné à l'échelle du continent.

Le fleuron des start-up africaines réuni à Addis-Abeba © Augustine Passilly
Le fleuron des start-up africaines réuni à Addis-Abeba © Augustine Passilly

Et pour la première fois, c'est à Addis-Abeba que se déroule l'événement les 25 et 26 octobre. Il se clôturera par un dîner au cours duquel seront révélés les quinze gagnants nominés grâce à leurs solutions en phase avec les 17 objectifs pour le développement durable fixés par l'ONU pour l'horizon 2030. Tous espèrent attirer de futurs investisseurs.

Transformer de la matière fécale en carburant

« Je vends des excréments », déclare Benjamin Odhiambo, ravi de l'effet d'annonce qu'il suscite. Ce jeune Kenyan a lancé l'entreprise Saniwise Technologies il y a bientôt deux ans.

Il propose d'installer des sanitaires dans les bidonvilles. Les deux premières années, il les vide gratuitement afin de rembourser leur coût. Il achètera ensuite 50 centimes de dollar (ou 0,47 centime d'euros) le kilo de matière fécale.

Les composants sont transformés en trois produits indispensables : du grain pour les volailles, du carburant et de l'engrais. Tous sont vendus en dessous du prix de leurs équivalents traditionnels.

« Nous sommes ici pour chercher des investisseurs, explique Benjamin Odhiambo. Les sanitaires sont un problème en Afrique. Il faut les rendre les moins chers possible afin que les utilisateurs ne choisissent pas une autre option? »

Quelques tables plus loin pendant cette « pause réseautage », Folake Owodunni est, elle aussi, en quête de financements pour Emergency Response Africa. « En 2017, j'étais en Amérique du Nord avec mon fils lorsqu'il a eu un accident. J'ai appelé les urgences mais j'ai réalisé que si j'avais été au Nigeria, j'aurais sûrement dû demander à un voisin de nous emmener à l'hôpital. Puis nous aurions vraisemblablement été transportés d'un établissement à l'autre car nous n'avons pas vraiment d'urgences? », raconte cette Nigériane.

Une start-up éthiopienne distinguée lors de l'édition intercontinentale

Elle s'est alors associée avec une amie ghanéenne ayant perdu un proche faute de réponse adaptée dans son pays également. Pour l'heure, les deux entrepreneuses sont parvenues à coordonner des ambulances et des médecins localisés dans différentes régions du Nigeria afin que « si quelqu'un (...) appelle, il ait accès à tout [le] réseau », précise Folake Owodunni. En cas de victoire, elle étendra l'initiative au Ghana, avant de s'attaquer au reste du continent souffrant largement de ce problème.

Sur l'estrade de la vaste salle de conférences du Musée des arts et des sciences d'Éthiopie, organisateurs, professionnels du secteur de l'entrepreneuriat, investisseurs et jeunes chefs d'entreprise se succèdent.

Parmi les interlocuteurs de cette première matinée d'échanges, l'Éthiopien Kidus Asfaw, cofondateur de Kubik, qui a été élue start-up de l'année en avril dernier lors de la version intercontinentale des Global Startup Awards. Son credo ? Recycler les déchets plastiques en matériaux de construction.

« Les investisseurs qui nous avaient initialement dit non sont finalement revenus vers nous », témoigne-t-il.

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Les entrepreneurs et leur modèle économique sont scrutés
Un message d'espoir pour l'une des deux start-up éthiopiennes en lice, Husky.

Ce nom vient des coques (« husk » en anglais) des grains de café que deux ingénieurs, Yohannes Haile et Hoheyat Berhanu, transforment en granulés se substituant au bois et au charbon, encore principalement utilisés pour cuisiner en Éthiopie.

Or les émissions de monoxyde de carbone tuent 60 000 habitants par an, principalement des femmes et des enfants.

Les deux amis ont donc décidé de se servir des déchets issus du café, abondants sur le sol du cinquième producteur mondial, pour résoudre cette problématique sanitaire qui favorise en outre la déforestation.

« Nous espérons que cet événement nous donnera accès à des investisseurs plus importants, à des philanthropes, à des bailleurs de fonds pour le climat? », anticipait Hoheyat Berhanu à quelques jours de l'ouverture du sommet.

Addis Alemayehu, le patron du Kazana Group, basé dans la capitale éthiopienne, fait partie des investisseurs présents.

« Les Global Startup Awards Africa constituent à la fois une bonne opportunité pour montrer le potentiel de l'Éthiopie. Dans le même temps, cela nous permet d'échanger des idées avec d'autres acteurs, d'étendre notre réseau? Nous faisons toujours tout en dernier en Éthiopie par rapport aux autres pays, alors c'est toujours intéressant de voir ce qui fonctionne ailleurs », résume l'homme d'affaires. « La première chose que nous regardons pour investir, ce sont évidemment l'expérience, l'énergie et l'engagement des fondateurs. Puis, nous nous penchons sur le modèle économique et le marché », poursuit-il.

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Un incubateur en ligne pour soutenir des milliers de jeunes pousses africaines
En Éthiopie et sur le reste du continent, les lacunes des jeunes entrepreneurs sont nombreuses. « Il y a souvent un fossé énorme entre leurs solutions et les attentes des entrepreneurs, constate Dee Moskoff. Par exemple, certaines entreprises ont une très bonne idée mais ont du mal à bien l'articuler. D'autres vont avoir des difficultés à établir leur modèle économique et leurs prévisions. D'autres encore vont peiner à enregistrer leur compagnie ou encore à organiser la partie ressources humaines? »

Pour ne pas laisser sur le carreau les milliers de jeunes pousses non sélectionnées par les Global Startup Awards Africa, cette consultante a participé à la création de Global Innovation Initiative Group Africa. Cette fondation est en train de mettre sur pied un incubateur d'apprentissage avec des outils en ligne généraux et d'autres adaptés aux différents contextes locaux.

Article de Augustine Passilly, à Addis-Abeba  

Source: Le Point


 

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