Situation sécuritaire au Niger : la France usuel suspect, encore pointée du doigt par la junte de Niamey

La France ne veut pas quitter le Niger parce qu’elle veut régner au Sahel, ses militaires travaillent main à main avec les terroristes … Le colonisateur ne veut pas partir du Niger… et Tutti quanti. La logorrhée officielle faisant de la France celle qui est derrière non seulement la CEDEAO pour frapper les putschistes, mais le pays qui est en intelligence avec les terroristes, ce narratif a pris des proportions énormes, à travers des trolls sur la Toile et des plateaux télé panafricanistes qui ruent chaque jour dans les brancards.

Soldats français

Tout ce discours a atteint des sommets avec l’affaire de l’ambassadeur Sylvain Itté. Dix jours après l’annonce du départ de ce dernier et celui des 1 500 soldats, on croyait que la fureur et la terreur de cette inquisition permanente allaient aller decrescendo. Eh non !

Ce mardi 3 octobre 2023, plusieurs ministres avec à leur tête le chef du gouvernement du CNSP Aly Lamine Zeine, ont remis le couvert sur ces accusations : la France a commencé à déstabiliser le Niger.

L’objet de cette accusation est une très courte vidéo, très virale sur les réseaux sociaux extrait des propos de Vincent Crouzet sur la chaîne LCI (suspendue au Burkina Faso) un écrivain d’espionnage, selon Niamey qui a traficoté avec les renseignements extérieurs français dans le passé.

Cette sortie de ce personnage est suffisante pour que le PM Aly Lamine Zeine parle d’actions séditieuses de la France contre le Niger. Tout ceci a été dit lors d’une rencontre avec des Forces vives du Niger.

Plus grave, le général de Brigade Mohamed Toumba, ministre de l’Intérieur a été explicite en substance, il a pointé du doigt la France de complicité avec les groupes armés terroristes, poussant l’outrecuidante accusation jusqu’à dire, que « l’armement neuf» dont se servent les terroristes seraient un équipement que «les ennemis français ont pu leur donner ?».

Très gravissime, surtout de la part d’un haut gradé de l’armée. Est-ce les déconvenues mortelles subies par l’armée nigérienne ces derniers jours, notamment dans la région de Tilaberi et Tahoua avec 60 soldats tués qui suscitent ces accusations du CNSP ?

Comment expliquer que depuis toujours, le nombre de 1500 soldats français au Niger est accepté, et maintenant, le ministre Toumba évoque «3 000 à 3500 qui œuvrent à ce que les Nigériens s’entredéchirent en créant la chienlit…» ? Que veut la junte de la France, qui même partante demeure «l’ennemi» rédhibitoire ?

Un bouc-émissaire pour pouvoir masquer ses faiblesses en matière de lutte contre le terrorisme ? La France est-elle vraiment complice des terroristes ? Pourquoi et comment ? Le CNSP ne le dit pas.

La rédaction
Aujourd`hui au Faso