Les enfants et les jeunes d'Haïti se trouvent pris au milieu d'une spirale de violence et d'instabilité qui sévit dans ce pays des Caraïbes. Avec les fermetures répétées d'écoles et les déplacements massifs de population, leur éducation et leur développement sont sérieusement compromis.
À Port-au-Prince, la capitale haïtienne, le vide politique a exacerbé un climat déjà tendu, marqué par des actes de violence. Les éducateurs soulignent que cette situation a des répercussions considérables sur le développement des jeunes, privés de stabilité et d'accès à l'éducation.
Angie Bell, directrice générale de l'école Bell Angelou, exprime sa préoccupation face à cette réalité alarmante : "À chaque vague de protestations, toutes les écoles ferment leurs portes. Cette année, par exemple, les enfants ont été privés d'école pendant trois mois. Ils ont repris les cours en janvier pendant seulement deux semaines, avant que les manifestations n'interrompent à nouveau les activités scolaires pendant tout le mois de février."
Malgré ces turbulences, les jeunes haïtiens demeurent résolus à poursuivre leurs études et à contribuer au développement de leur pays. Pour Keslay Antoine, 19 ans, son ambition d'entreprendre dans le secteur de la technologie lui donne espoir pour l'avenir : "Je veux créer une entreprise qui offre des opportunités d'emploi pour les Haïtiens. Je souhaite voyager dans d'autres pays pour acquérir des compétences, puis revenir pour contribuer au développement de mon pays."
Pendant ce temps, les centres de maternité continuent de fournir des services essentiels malgré le climat de violence. Haïti affiche le taux de mortalité infantile le plus élevé de l'hémisphère occidental, mais des organisations comme Second Mile Haïti, en collaboration avec le ministère de la Santé, s'efforcent de garantir aux nouveau-nés un bon départ dans la vie en fournissant des soins prénataux de qualité et un soutien postnatal aux mères et à leurs enfants.
Depuis l'assassinat du président Jovenel Moise en juillet 2021, les gangs armés ont intensifié leurs activités, attaquant des institutions publiques et semant la terreur dans les rues. Ces dernières semaines, les attaques ont pris une ampleur inquiétante, ciblant notamment les commissariats de police et l'aéroport international, dans un contexte de tensions politiques exacerbées par des revendications de démission du Premier ministre haïtien Ariel Henry.
Dans ce contexte de violence et d'instabilité, les enfants et les jeunes d'Haïti continuent de lutter pour leur éducation, leur santé et leur sécurité, dans l'espoir d'un avenir plus stable et prospère pour leur pays.
Saidicus Leberger
Pour Radio Tankonnon