
Sourires, poignées de mains, embrassades… Ce vendredi 27 avril, les deux dirigeants nord- et sud-coréen se sont engagés à travailler ensemble à un accord de paix et à la dénucléarisation totale de la péninsule.
Kim Jong-un et Moon Jae-in auront fait plus que se rencontrer symboliquement ce 27 avril. À l’issue d’une journée historique au programme millimétré, ils se sont engagés à travailler à un accord de paix et à la dénucléarisation totale de la péninsule.
Après avoir planté un arbre commémorant cette journée historique, Kim et Moon ont pris le temps de se parler en tête-à-tête pendant une demi-heure, assis sur un banc dans le soleil printanier de la zone démilitarisée. Après la signature et la présentation conjointe de leur déclaration commune, leurs épouses les ont rejoints pour un dîner d’État. Au menu : des spécialités choisies pour leur valeur symbolique d’unité nationale – mais aussi personnelle, avec des Rösti en souvenir de la jeunesse suisse de Kim Jong-un.
“Il n’y aura plus de guerre dans la péninsule coréenne et une nouvelle ère de paix a commencé”, affirme le préambule de la déclaration conjointe, publiée par le site NKNews. Dès le 1er mai, “toute forme d’hostilité” sera désormais bannie des relations entre les deux Corées et la zone démilitarisée transformée en “zone de paix”. Les deux dirigeants se sont engagés à travailler à la dénucléarisation totale de la péninsule et à préparer un accord de paix qui remplacera l’armistice de 1953. Des rencontres entre militaires de haut rang auront lieu au cours du mois de mai afin de résoudre les questions les plus pressantes pour éviter les tensions, précise le site spécialisé sur les questions coréennes. “Les deux Corées s’efforceront de mettre en place des discussions soit trilatérales, avec les États-Unis, soit quadrilatérales, avec la Chine, afin de préparer un traité de paix”, ces deux derniers pays étant les signataires de l’armistice. Le président Moon se rendra à Pyongyang à l’automne – une nouvelle rencontre qui doit instituer une régularité dans les sommets entre dirigeants du Sud et du Nord.
Des rencontres entre familles séparées dès le mois d’août
Au niveau des simples citoyens, l’accord devrait se concrétiser très vite, comme le souligne le Korea Herald. La Croix Rouge sera ainsi autorisée à organiser des rencontres entre familles séparées, la première devant avoir lieu le 15 août prochain. Les deux Corées seront “représentées par des équipes unifiées lors des événements sportifs internationaux, et ce dès les Jeux asiatiques 2018” de Jakarta, du 18 août au 2 septembre.
La déclaration prévoit également l’établissement d’un Office de liaison dans la zone économique conjointe de Kaesong, dont les attributions seront larges, ainsi que “la réactivation des accords de coopération économique suspendus” et la construction de liaisons ferroviaires et routières entre le Sud et le Nord.
La matinée avait bien commencé. Kim Jong-un a franchi la frontière vers le Sud dans la zone démilitarisée de Panmunjom, à 9h30 heure locale. De manière inattendue, il a également invité son homologue Moon Jae-in à franchir le pas et à mettre le pied en Corée du Nord, note Hankyoreh. L’événement était couvert en live par la plupart des journaux asiatiques. C’était la première fois, depuis la fin de la guerre de Corée en 1953, qu’un dirigeant nord-coréen franchit la frontière vers le Sud. Les deux précédents sommets s’étaient déroulés à Pyongyang, le dernier il y a onze ans.
“Souriant largement, ils se sont serré la main et ont posé pour les photographes des deux côtés de la ligne de démarcation”, raconte le Chosun Ilbo. Après une revue de la garde sud-coréenne, Kim et Moon se sont dirigés vers la Maison de la paix, côté sud. Avant d’y entrer, Kim a signé un livre d’or de ces mots : “Une nouvelle histoire s’ouvre maintenant. Dans une ère de paix, au point de départ de l’histoire”.