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RADIO TANKONNON

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Toujours plus proche de vous.


Le Premier ministre devant la représentation nationale: L’intégralité de son discours

Publié par RADIO TAN KONNON sur 12 Avril 2018, 11:28am

Catégories : #ACTUALITE

Monsieur le Président,

Honorables Députés,

Mesdames et messieurs,

L’honneur me revient à nouveau de me présenter devant vous pour m’acquitter du devoir qui m’incombe, en tant que chef du Gouvernement, de prononcer le discours sur la situation de la Nation, conformément aux dispositions de l’article 109 de notre Constitution.

Comme vous le savez, le 31 janvier dernier, il a plu à Son Excellence Monsieur Roch Marc Christian KABORE, Président du Faso, de me reconduire à la tête du Gouvernement du Burkina Faso pour mettre en œuvre le PNDES, mettre fin à la pauvreté et placer notre pays sur une trajectoire de croissance forte durable et inclusive.

Vous comprendrez, dès lors, que mes premiers mots devant la représentation nationale, soient d’exprimer toute ma gratitude et ma reconnaissance au Chef de l’État pour sa confiance renouvelée. C’est une grâce divine, c’est un sacerdoce que d’avoir l’opportunité de servir son pays à un niveau aussi élevé. Le Président du Faso est un homme d’Etat, un patriote, un homme d’épaisseur auprès duquel c’est un privilège que d’avoir la possibilité de servir son pays.

Monsieur le Président, Honorables députés;

En pénétrant dans cet hémicycle, j’ai immédiatement ressenti l’absence de celui qui nous manque tant, celui qui l’année dernière encore avait présidé cette cérémonie. Hélas, le 19 août 2017, il nous a quittés. Notre pays a précocement perdu l’un de ses fils les plus valeureux, le Dr Salifou DIALLO, à un moment où nous avions encore tant besoin de lui pour remporter avec notre peuple de nouvelles batailles sur le front de la construction nationale. En effet, Salifou DIALLO a été un exemple d’engagement constant pour la justice sociale, la liberté, la démocratie et la paix. Permettez-moi de saluer du haut de cette tribune, sa mémoire. Je ne doute point, Monsieur le Président, de votre détermination à poursuivre son combat.

Monsieur le Président, honorables députés,

Durant l’année écoulée, notre pays a été durement éprouvé par les attaques terroristes au cours desquelles nous avons encore perdu de nombreuses vies humaines. Au nom du Gouvernement et à mon nom propre, je voudrais exprimer ma solidarité et ma compassion à toutes les victimes de ces lâches agressions contre notre peuple. Pour honorer la mémoire de Docteur Salifou DIALLO et de celle des victimes du terrorisme, je vous invite à observer une minute de silence.

****Je vous remercie****

S’agissant de la guerre que nous imposent les terroristes, je voudrais inviter tous les burkinabè à l’union sacrée pour défendre la mère patrie que nos ancêtres nous ont léguée et que nous avons le devoir de transmettre aux générations futures. Nous devons transcender nos émotions, nos différences partisanes pour préserver l’essentiel, à savoir, la liberté, la démocratie, l’amour de la patrie, notre souveraineté. Ce combat n’est pas uniquement celui des Forces de défense et de sécurité. C’est le combat de tous les Burkinabè, jeunes et moins jeunes, de toutes les régions, de toutes les confessions. Chacun doit contribuer par ses moyens à démasquer les terroristes en coopérant avec les Forces de défense et de sécurité pour neutraliser ces ennemis de notre peuple, ces ennemis de notre vivre ensemble et de la paix.
Le peuple burkinabé n’a jamais fléchi devant l’adversité et il ne fléchira jamais. C’est le lieu pour moi de saluer en particulier la bravoure et le professionnalisme de nos forces de défense et de sécurité et de tous ceux qui participent courageusement à la défense de la patrie.

Excellence Monsieur le Président,

Le 8 septembre 2017, vous avez été porté à la tête de notre Parlement.
Votre sens élevé du devoir et de l’écoute, votre attachement profond aux valeurs républicaines, vous permettront, j’en suis convaincu, d’assumer votre noble et exaltante mission et faire assumer au Parlement, toutes ses responsabilités afin de répondre aux attentes de notre peuple.
Aussi, voudrais-je, en cet instant solennel, vous exprimer mes félicitations pour votre élection et vous formuler tous mes vœux de plein succès dans votre mission. Mes compliments vont aussi aux autres membres du bureau de l’Assemblée qui vous assistent dans cette lourde charge et à l’ensemble des honorables députés.

Excellence Monsieur le Président,
Honorables Députés,

Mon message central devant vous ce matin est un message de confiance en l’avenir de notre peuple car le Burkina nouveau est en marche. 
Le Burkina est en marche car nous avons préservé et consolidé nos valeurs fondamentales, la liberté, la démocratie, la justice et approfondi l’état de droit et les droits humains.
Le Burkina est en marche vers le progrès car mon Gouvernement met en œuvre une politique de rupture en luttant contre les inégalités sociales et la corruption. 
Notre pays est sur la voie de l’émergence car, avec l’opérationnalisation du PNDES, le taux de croissance de l’économie nationale devrait s’amplifier en 2018, en 2019 et en 2020. Notre économie nationale en affichant une performance 6,7% en 2017 a déjà renoué avec un taux de croissance au niveau du potentiel, ce qui permettra sur la durée, de mettre fin à la pauvreté et d’élever substantiellement le niveau de vie des burkinabè. Pour mémoire, le taux de croissance de la richesse nationale était ressorti en 2016 à 5,9% et à 4,0% en 2015.
Le PNDES est notre boussole, notre espérance et notre guide pour sortir notre pays de la pauvreté et le placer sur le sentier de l’émergence. Le PNDES est notre instrument pour bâtir avec le peuple, un modèle économique et social fondé sur la création de richesses, la création d’emplois pour les jeunes et les femmes, tout en assurant pour tous l’égalité d’accès à la santé et à l’éducation.
La mise en œuvre réussie de la gratuité des soins pour les femmes enceintes et les enfants de moins de 5 ans est l’illustration de cette volonté politique forte de mon Gouvernement. Elle sera amplifiée dès cette année et progressivement durant le reste du quinquennat par l’opérationnalisation de l’Assurance Maladie Universelle en faveur de tous les burkinabè.
La mise en œuvre réussie du PNDES requiert cependant de notre part la constance dans l’effort pour relever deux défis majeurs : la lutte contre le terrorisme et l’approfondissement de la cohésion sociale.
Oui, plus que jamais nous devons rester unis et déterminés pour éradiquer le terrorisme qui constitue une grave menace pour notre sécurité nationale. Il y a à peine quelques semaines, notre capitale a été ensanglantée par des attaques d’une violence inouïe. Les locaux de l’Etat-major de notre armée nationale ont été attaqués en même temps que ceux de l’Ambassade de France. La symbolique de ces attaques et leur mode opératoire nous commandent d’adapter notre doctrine, notre stratégie et nos moyens à l’évolution de la menace. Ce travail est d’ores et déjà en cours.
Conformément à la politique définie par le Président du Faso, la réponse de mon Gouvernement à la question du terrorisme repose sur deux piliers à savoir une approche purement sécuritaire et une approche centrée sur la lutte contre la pauvreté.
S’agissant du premier pilier de notre stratégie, je puis vous assurer que le Gouvernement a pris les mesures idoines pour renforcer les capacités opérationnelles et logistiques de nos forces de défense et de sécurité. 
En ce qui concerne le second pilier de notre politique, repose sur notre capacité à couper les terroristes de leurs bases sociales. C’est pourquoi, nous avons mis en œuvre le Plan d’Urgence du Sahel (PUS) ; ce plan, doté d’un montant total de 445 milliards de FCFA sur quatre ans, permettra d’accélérer la lutte contre la pauvreté dans cette région de notre pays et de réduire considérablement la vulnérabilité des populations à l’extrémisme violent provoqué notamment par des discours religieux radicaux. Au demeurant, comme je l’ai indiqué précédemment, la meilleure réponse au terrorisme c’est notre unité, notre détermination commune à préserver notre vivre ensemble. Tous les Burkinabé doivent se sentir concernés par cette lutte et coopérer avec les forces de défense et de sécurité. Le mot d’ordre est « zéro sanctuaire pour les terroristes au Burkina Faso ».

Le second défi majeur auquel notre peuple est confronté est la cohésion sociale mise à mal, entre autres, par la multiplication des mouvements sociaux et des revendications salariales qui menacent gravement notre équilibre macro-économique et notre capacité à dégager les ressources internes pour assurer le financement du PNDES conformément au schéma initial.

C’est dans le but de renforcer la cohésion sociale que mon Gouvernement a créé le Haut Conseil pour le Dialogue social. C’est également dans ce but que, conformément aux instructions du Président du Faso, mon Gouvernement a lancé le 28 février 2018 dernier la conférence sur la réforme du système de rémunération des agents publics de l’Etat. Cette conférence dont les travaux sont en cours, vise deux principaux objectifs.

Le premier consiste à formuler des propositions de nature à assurer la viabilité du cadre macro-économique du pays en réduisant le rythme d’évolution des dépenses courantes singulièrement celles de la masse salariale.

En effet, l’analyse des données révèle une forte évolution des dépenses en personnel depuis quelques années. Elles sont passées ainsi de 332,34 milliards en 2012 à 618 milliards en 2017, soit une variation de près de 86%. En tenant compte de la hausse des prix, il ressort que les dépenses en personnel ont augmenté à un taux annuel de 11,72% entre 2012 et 2017. Or, sur la même période, la richesse nationale en termes réels mesurée par le PIB réel n’a augmenté en moyenne que de 5,4% par an.

Plus récemment, nous avons enregistré des taux de croissance annuelle des dépenses en personnel de 18,33% en 2016 et de 11,55% en 2017. 
Sous l’effet de cette évolution, les dépenses courantes se sont également accrues s’établissant à plus de 61,3% des dépenses budgétaires totales en 2017 après 67,2% en 2016. Corrélativement, les dépenses de personnel absorbent de plus en plus l’essentiel des recettes fiscales de l’Etat, soit 50% en 2017, 51,6% en 2016 et 50,4% en 2015.

Ce rythme d’expansion des dépenses salariales et des dépenses courantes relativement à la richesse nationale est tout simplement insoutenable à terme car elle réduit la compétitivité de l’économie nationale tout en privant l’Etat des ressources nécessaires au financement propre des investissements prévus dans le PNDES en vue de sortir notre pays de la pauvreté.

Le second objectif de cette conférence nationale vise à réconcilier les burkinabè avec leur fonction publique en rétablissant les fondements d’équité, de justice, de mérite et d’égalité. Il est temps de mener une réflexion collective sur la multiplication effrénée des statuts autonomes, des disparités de traitement entre les agents et des « maquis » des primes et autres fonds communs sources de tant de frustrations entre fonctionnaires.Mon Gouvernement, fidèle à sa méthode a engagé ce dialogue avec les organisations des travailleurs et les forces vives dans l’intérêt national, dans un esprit participatif en vue de soutenir l’effort d’investissement nécessaire pour placer notre pays sur une trajectoire d’émergence.
Honorables Députés,
Permettez-moi de vous adresser mes félicitations pour la qualité du travail réalisé par notre Parlement au cours de l’année écoulée. En agissant ainsi, vous assumez pleinement la place qui est la vôtre au sein des institutions et contribuez à l’efficacité de notre démocratie. 
Vous avez institué plusieurs commissions d’enquêtes parlementaires qui ont produit de précieux rapports sur :
- le foncier urbain ; 
- les mines ;
- le système de santé ;
- le système éducatif.

​​​​​​​

Mon Gouvernement s’attèle à la mise en œuvre des recommandations formulées par ces Commissions d’Enquêtes Parlementaires. Ainsi, avec vos précieuses contributions nous parviendrons à rompre définitivement avec les mauvaises pratiques et assainir la gestion dans ces domaines importants. 
En ce qui concerne le rapport produit sur le foncier urbain, mon gouvernement a d’une part pris des mesures conservatoires et d’autre part mis en place, par décret, une commission interministérielle ad’hoc chargée de l’apurement du passif du foncier urbain.
Les mesures conservatoires ont concerné principalement :
- le retrait des agréments des promoteurs immobiliers ;
- le maintien de la mesure de suspension des lotissements ;
- la notification aux promoteurs immobiliers des taxes dues.
Quant à la commission interministérielle, elle a identifié, de concert avec tous les acteurs, les actions à mettre en œuvre qui feront l’objet d’un rapport assorti d’un plan opérationnel. Ce rapport sera transmis au conseil des ministres pour décision.

S’agissant de l’enquête sur le secteur minier, plus de 70 % des recommandations ont déjà été mises en œuvre. 
Concernant le secteur de la santé, près de 82% des recommandations ont déjà été mises en œuvre. 
Dans le domaine du système éducatif, 23,3% des recommandations ont déjà été mises en œuvre.

Monsieur le Président ;
Honorables Députés;

Comme indiqué précédemment, l’action de mon Gouvernement s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du PNDES qui s’inspire de la vision et des engagements du Président du Faso vis-à-vis du peuple.
A cet égard, la politique mise en œuvre par mon Gouvernement est cohérente avec les trois piliers centraux du PNDES :
- réformer les institutions et moderniser l’administration ;
- développer le capital humain ;
- dynamiser les secteurs porteurs pour l’économie et les emplois.

J’articulerai mon propos autour des points suivants : la gouvernance et qualité des institutions, les performances des secteurs de production, la situation des secteurs de soutien à la production et les résultats engrangés au niveau des secteurs sociaux.

Honorables Députés,

La croissance forte, durable et inclusive ne saurait se réaliser sans une gouvernance vertueuse qui garantit la liberté, la justice, la sécurité des biens et des personnes et qui permet à l’Etat de remplir efficacement ses fonctions régaliennes. C’est pour quoi Son Excellence Monsieur le Président du Faso, dans sa vision pour la construction d’un Etat démocratique plus fort, s’est engagé à doter notre pays d’une nouvelle Constitution qui marquera le passage à la cinquième République. La commission constitutionnelle mise en place à cet effet, a officiellement remis le 14 novembre 2017 à son Excellence Monsieur Roch Marc Christian KABORE l’avant-projet de nouvelle Constitution. Son adoption prochaine permettra d’approfondir la démocratie et de garantir notre marche commune vers le progrès et la justice pour tous.

La gouvernance ne peut se prévaloir de la vertu, si elle n’est pas dynamique, c’est-à-dire résolument tournée vers l’avenir. Et c’est au prix des réformes que l’on peut l’adapter au contexte actuel qui est si mouvant qu’il appel notre engagement constant. A ce titre, le domaine de la justice a été au cœur des réformes entreprises par mon gouvernement au cours de l’année 2017. Ces réformes portent sur le nécessaire renforcement de l’indépendance et de l’efficacité de la justice, de l’amélioration de l’accès à la justice, de la lutte contre la corruption, de la promotion du civisme et la protection des droits humains.
Dans le domaine de lutte contre la corruption dans le milieu, mon Gouvernement a mis en place un Comité anti-corruption chargé de veiller à la prévention et à la lutte contre la corruption y compris dans le milieu pénitentiaire.
Afin d’améliorer le fonctionnement du service public de la justice, des missions de contrôle organisées dans l’ensemble des juridictions ont montré que les décisions de justice sont élaborées avec plus de célérité. La poursuite du processus d’informatisation des chaînes pénale et civile a permis la réduction des délais de traitements des dossiers. 
L’un des objectifs de mon gouvernement est de faciliter un accès équitable des populations aux services de la justice, avec un rayon moyen d’accès à un Tribunal de grande instance.
Pour ce faire, le Gouvernement a lancé les travaux de construction du Tribunal de grande instance et de la Maison d’arrêt et de correction de Pô, de même que ceux du TGI de Ouagadougou. 
Pour améliorer l’accès des personnes indigentes à la justice, le Fonds d’assistance judiciaire a été doté d’un budget de 170 millions de FCFA au titre de l’année 2017 contre 100 millions de FCFA en 2016. Cet effort qu’il faut apprécier à sa juste valeur a permis d’enregistrer 239 nouveaux assistés contre 69 une année plus tôt.

En matière de droits humains et de la promotion du civisme, les actions majeures menées en 2017 sont :
- la sensibilisation des acteurs judiciaires et des forces de défense et de sécurité sur la protection des enfants contre la traite et les autres pires formes de travail des enfants ; 
- la poursuite du processus de retrait et de réinsertion sociale des personnes vulnérables par le suivi des femmes accusées de sorcellerie ;
- la sensibilisation de la population sur la nécessité d’adopter un comportement civique pour un développement harmonieux à travers l’organisation de la semaine nationale de la citoyenneté ;
- le renforcement de la culture du civisme dans l’enseignement formel et non formel ; 
- la formation civique et patriotique de 4 633 jeunes issus des 13 régions ;
- la poursuite de l’installation des démembrements de l’Observatoire national de prévention et de gestion des conflits communautaires qui contribuera à renforcer la paix et la cohésion sociale.
Il est certain que les impacts de ces efforts ne seront perceptibles qu’à moyen et long termes à travers la réduction de l’incivisme et une protection accrue des droits humains dans notre pays.

Mon Gouvernement entend poursuivre en 2018 les reformes dans le domaine de la justice à travers notamment la relecture du Code pénal avec des innovations majeures, le renforcement des capacités des acteurs et l’informatisation des procédures qui devront permettre une nette amélioration des délais de traitement des dossiers.

Honorables Députés, 
Mesdames et messieurs,


Comme je le mentionnais précédemment, le terrorisme est aujourd’hui l’une des principales menaces à notre sécurité nationale. 
Dans le cadre de la politique définie par le Président du Faso, mon Gouvernement a entrepris de renforcer les capacités opérationnelles des forces de sécurité ; de relever le niveau du système sécuritaire à travers le renforcement des capacités des forces de défense et de sécurité ; et de construire et de réhabiliter les services de sécurité. Pour ce dernier point il s’agit notamment de la construction ou de la réhabilitation :
- des commissariats de police de district de Thiou, Tankougounadié, Déou, Falangountou, Seytenga, Bahn, Arbinda, Gorgadji, Baraboulé, Tongomayel, Titabé et Kaïn ;
- des brigades territoriales de gendarmerie de Foutouri et de Ouo ;
du camp de l’Unité d’intervention polyvalente de la Police nationale du centre.

Dans le même ordre d’idées, 2 655 agents de force de sécurité ont été recrutés. Ce qui a permis de faire évoluer le ratio qui est passé d’un agent de sécurité pour 800 habitants en 2016 à un agent de sécurité pour 758 habitants en 2017, pour une norme internationale d’un agent pour 400 habitants.

Dans l’optique de repenser notre système de sécurité intérieure, le forum national sur la sécurité, organisé du 24 au 26 octobre 2017, a recommandé la formulation d’une politique de sécurité nationale qui est en cours de finalisation. 
Concernant la sécurisation des personnes et leurs biens, les actions importantes suivantes ont été menées : 
- l’organisation de13 519 patrouilles dissuasives et 9 679 autres dans le cadre de la lutte contre l’incivisme ; 
- la conduite de 76 opérations de lutte contre le trafic illicite des drogues et des médicaments de rue ;
- l’organisation de 123 opérations de grandes envergures dans les zones criminogènes ;
- le renforcement de la sécurité au niveau des sites miniers.

Au cours de l’année 2018, le Gouvernement poursuivra ses efforts de renforcement du système sécuritaire national par :
- la finalisation de la politique de sécurité nationale comme annoncée toute à l’heure ;
- le renforcement des capacités opérationnelles des forces de défense et de sécurité ;
- le renforcement du dispositif de répression de la cybercriminalité ;
- l’intensification des patrouilles dissuasives ;
- la mise en circulation du Passeport à puce électronique (e-passeport) et la mise en œuvre de la carte d’identité CEDEAO.

Monsieur le Président ;
Honorables Députés ;

Au titre de la Défense nationale, le Gouvernement a consenti des efforts dans quatre directions : la poursuite de la réforme de l’Armée, la lutte contre le terrorisme, la sécurisation du territoire national et la recherche de la paix ainsi que de la sécurité internationale. 
En effet, au cours de l’année 2017, le Plan stratégique 2018-2022 pour la réforme des Forces Armées Nationales et la loi de programmation militaire quinquennale d’un coût de plus de 725 milliards de FCFA ont été adoptés. La réforme, une fois mise en œuvre donnera un nouveau visage à l’institution militaire, en termes d’opérationnalité et de professionnalisme.
Afin de lutter contre les attaques terroristes qui ont malheureusement endeuillé notre pays, des unités militaires permanentes ont été déployées sur le terrain. En outre, les opérations conjointes menées avec les armées sœurs du Mali, du Niger et appuyées par les pays partenaires ont permis de réduire considérablement la menace terroriste au Sahel et au Nord. 
Dans le but de renforcer les capacités opérationnelles de nos forces armées, le Gouvernement a mené des actions de recrutement, d’équipement, de réalisation d’infrastructures, d’instruction, de formation et d’entrainement. On peut à ce titre, noter :
- la levée du contingent militaire de 2017 ;
- le recrutement de 100 élèves Sapeurs-Pompiers, 30 élèves Officiers d’active et 66 élèves Sous-officiers d’active ;
- la reprise du projet de construction des casernes militaires ;
- la poursuite de l’équipement des Forces Armées Nationales ;
- la poursuite des réalisations d’infrastructures, notamment au nord du pays.

Enfin, dans le cadre de la solidarité internationale, de la recherche de la paix et de la sécurité internationales, le Burkina Faso a été présent en 2017 sur plusieurs théâtres d’opérations de soutien à la paix avec des contingents militaires, des unités de police constituées, des observateurs militaires, des officiers d’Etat-major et des officiers de police civile.

L’année 2018 sera principalement consacrée à la relecture de la politique de défense de notre pays pour l’adapter à la nature de la menace et au nouveau contexte, au renforcement de la gouvernance et de la coopération militaire ainsi qu’à l’opérationnalisation des cadres régionaux de lutte contre le terrorisme, en l’occurrence le G5 Sahel.

Monsieur le Président,
Honorables députés,

Le Burkina Faso, désireux de renforcer son rayonnement sur la scène internationale, n’a eu de cesse de défendre ses intérêts, de renforcer sa contribution aux processus d’intégration régionale et sous – régionale, tout en poursuivant ses efforts en faveur de la promotion de la paix et de la sécurité internationale. Il a, à cet effet, organisé et pris part à de nombreuses rencontres, tant au plan bilatéral que multilatéral. 
Notre pays a accueilli de nombreuses Hautes personnalités des pays amis. Ces différentes visites sont des manifestations de soutien à notre jeune expérience démocratique. Elles nous offrent l’opportunité de consolider nos relations avec ces pays et de renforcer notre présence sur la scène internationale.

Par ailleurs, notre pays a abrité la 6ème conférence au Sommet du Traité d’Amitié et de Coopération entre la République de Côte d’Ivoire et le Burkina-Faso, du 13 au 18 juillet 2017 à Ouagadougou. La signature de 11 Accords bilatéraux constitue la preuve de l’excellence de nos relations d’amitié et de coopération avec ce pays frère.
En ce qui concerne la coopération multilatérale, elle a été consolidée à travers une forte participation de notre pays aux efforts déployés par les instances onusiennes. 
Notre contribution au processus de l’intégration régionale et sous régionale, s’est affirmée à travers la participation de notre pays à toutes les rencontres des instances de l’Union Africaine, de la CEDEAO, de l’UEMOA, du CILSS, du Conseil de l’Entente, du G5 Sahel et une présence active sur tous les chantiers communautaires.

Honorables députés,

La protection de nos concitoyens nous interpelle quant à la prise en compte des préoccupations des Burkinabè de l’extérieur qui ont toujours montré un attachement à la mère-patrie. A ce titre, mon Gouvernement a entre autres :
- organisé une mission conjointe ivoiro-burkinabè dans le cadre de la sensibilisation des ex-occupants du Parc national du Mont Péko en République de Côte d’Ivoire ;
- coordonné 4 opérations de retour volontaire de la Libye pour 847 migrants rapatriés ;
- accueilli et assisté des rapatriés de la Guinée Equatoriale et du Gabon.
En perspective, la défense de nos intérêts nationaux, la protection et l’implication de nos compatriotes dans le processus du développement national, et la consolidation de la paix dans le monde, en particulier dans la sous-région seront les défis à relever par mon Gouvernement dans les années à venir.

Monsieur le Président, 
Mesdames et Messieurs les Députés,

L’efficacité de l’administration publique dans toutes ses composantes est une condition importante du pacte républicain. 
Ainsi, des actions ont été menées dans le sens de la modernisation de l’administration, du renforcement de l’administration du territoire et de l’approfondissement du processus de décentralisation. 
Dans le domaine de l’administration publique, comme vous le savez, l’année 2017 a été marquée par de nombreuses revendications corporatistes. Face à cette situation, le Président du Faso a instruit le Gouvernement d’engager des concertations avec les organisations syndicales et les forces vives de la nation.
En application de ces instructions, des concertations ont été engagées depuis le mois de février 2018, afin de trouver les solutions qui devront permettre à l’Etat de disposer d’un système des rémunérations fondé sur les principes d’équité, de justice et de mérite, et compatible avec la soutenabilité des finances publiques à moyen et long termes. 
Au-delà de ce souci majeur de gestion de notre administration, la recherche de la stabilité de l’Etat nous impose de renforcer les cadres juridiques et institutionnels en matière de travail. C’est à ce titre que le Gouvernement a entrepris la relecture du code du travail, la construction en cours de la bourse de travail de Bobo-Dioulasso, la création et la nomination des membres du Haut conseil de dialogue social. 
Dans le cadre de la modernisation de notre administration publique, l’amélioration de l’organisation des concours à travers l’adaptation de la plateforme e-Concours a permis d’étendre la possibilité d’inscription en ligne des candidats à 18 concours en 2017. A titre de comparaison, l’inscription en ligne des candidats a concerné 10 concours en 2016 et seulement 1 concours en 2015. 
Les efforts de modernisation sont attestés par la mise en œuvre des recommandations de l’atelier national de réflexion pour une meilleure gestion des concours de la Fonction publique. Il en a résulté le renforcement du dispositif d’organisation des concours et de la lutte contre la fraude. 
Afin de garantir l’égalité des chances dans l’accès aux emplois publics, 7 concours directs exclusivement destinés aux personnes vivant avec un handicap (visuel, auditif et physique) ont été organisés et 34 postes ont été pourvus. 
Le processus de modernisation de l’administration et de la bonne gouvernance s’est poursuivi avec notamment :
- la numérisation de plus de 17 800 dossiers d’agents intégrés en 2015 et 2016 ;
- l’adoption de la Stratégie nationale de promotion de la bonne gouvernance 2018-2027 et son premier plan d’actions 2018-2020 ;
- l’adoption du plan d’actions 2017-2019 du Partenariat pour un gouvernement ouvert ; 
- l’adoption du guide d’évaluation des performances des structures de l’administration publique ;
- l’élaboration d’outils modernes de gestion des ressources humaines.

Honorables députés, 

En termes de perspectives en matière de modernisation de l’administration, il est prévu, entre autres :
- l’adaptation de la plate-forme du guichet virtuel pour permettre l’inscription en ligne de tous les concours directs de niveau supérieur au Baccalauréat et d’au moins 50% des concours de niveau baccalauréat ;
- l’élaboration d’une stratégie de valorisation de l’expertise publique ;
- la relecture de la loi 033 portant régime juridique applicable aux emplois et aux agents des établissements publics de l’Etat ;
- l’élaboration d’un organigramme type des départements ministériels en cohérence avec la mise en œuvre du Budget programme ;
- la finalisation de la relecture du code du travail ;
- l’adoption d’une loi unique sur les régimes de prévention, de réparation des risques professionnels et de retraite applicables aux agents de la Fonction publique, aux militaires et aux magistrats.

Dans le domaine de l’administration territoriale, on note les résultats suivants au titre de la gestion des frontières :
- l’élaboration en cours avec la partie malienne d’un document de projet de densification de la frontière Burkina-Mali ;
- le recensement des populations affectées par le bornage de ladite frontière ;
- les travaux préliminaires de bornage de la frontière Burkina-Niger.

Au titre de l’Etat civil, le gouvernement a poursuivi le processus de modernisation de l’Etat civil à travers l’acquisition de matériel et de logiciels au profit des services d’Etat civil des communes des 13 chefs-lieux de régions, la mise en réseau des principaux centres d’Etat civil et la mise en place d’un système de suivi-évaluation.

En matière de décentralisation, l’engagement du Président du Faso est d’en faire le pilier essentiel de réalisation de la démocratie et du développement à la base ». 
Ainsi, au cours de l’année 2017, les résultats majeurs suivants ont été engrangés :
- la tenue des assises nationales de la coopération décentralisée ;
- la réalisation de l’inventaire du patrimoine de l’Etat à transférer aux CT ;
- la mobilisation, avec l’appui des PTF, de plus de 11 milliards de F CFA au profit des CT ;
- l’élaboration et l’adoption en conseil des ministres de nouveaux référentiels de la décentralisation.

En perspective, dans le domaine de l’administration territoriale et de la décentralisation, mon Gouvernement envisage entre autres :
- l’élaboration de la charte de la déconcentration/décentralisation ;
- la densification de la frontière Burkina-Mali à travers l’augmentation du nombre de bornes 
- le règlement du différend frontalier Burkina-Bénin ;
- l’élaboration d’une cartographie de la chefferie coutumière ;
- la relecture des lois portant code électoral et code général des collectivités territoriales ainsi que des nouveaux référentiels de la décentralisation ;
- l’élaboration d’un plan stratégique de la coopération décentralisée ;
- la poursuite de la mise en place des plans d’organisation de la réponse de la sécurité civile (ORSEC) dans les régions.            

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,


Dans la consolidation de la démocratie et des libertés individuelles et collectives, les médias se doivent de jouer un rôle important. A ce titre, notre ambition est d’assurer l’accès à l’information juste pour tous, sur tout le territoire. Cet accès passe par l’amélioration de la couverture du territoire par la télévision, la radio et la presse écrite et l’amélioration du cadre juridique des médias. 
Dans ce domaine, l’année 2017 a été marquée par plusieurs actions volontaristes à savoir : la mise en œuvre effective de la Télévision Numérique Terrestre (TNT) avec le lancement du premier multiplex, la mise en ondes de la radio rurale, le renforcement de la couverture géographique du territoire par les médias et l’élaboration du plan stratégique de communication. 
De même, des réformes pour améliorer le cadre juridique du secteur sont en cours. Il s’agit notamment des textes portant création et fonctionnement du musée national des médias, de la relecture de la loi portant droit d’accès aux documents administratifs et du décret portant création du Fonds d’appui à la presse privée.
En vue de renforcer les capacités technologiques et infrastructurelles, des équipements techniques de production pour la RTB et la Radio rurale ainsi que 17 émetteurs pour la Radio nationale et la Radio rurale ont été acquis. 
La conjugaison de l’ensemble de ces efforts a permis d’accroître porter le taux de couverture radiophonique de 75,5% en 2016 à 83,8% en 2017.
Le Gouvernement a pour ambition de consolider les acquis et de poursuivre la politique d’amélioration de l’accès des populations à l’information par le déploiement de la TNT sur toute l’étendue du territoire national.

Pour ce faire, les actions consisteront à : 
- finaliser les travaux d’installation du réseau TNT sur toute l’étendue du territoire par l’opérationnalisation des 15 stations de diffusion restantes sur le total de 35 au cours du premier semestre 2018 afin de couvrir tout le territoire par la TNT ;

- améliorer la couverture du territoire par la radio nationale dont le taux de couverture passera de 83,8% en 2017 à 95,8% en 2018, avec l’acquisition et l’installation de 7 émetteurs à Sebba, Koupèla, Toma, Gorom-gorom, Solenzo, Sapouy et Pama ; 
- renforcer la couverture du territoire par la radio rurale par l’installation de 7 émetteurs à Bogandé, Léo, Nouna, Orodara, Kaya, Banfora et Ouahigouya et un taux de couverture du territoire qui passera de 66,5% en 2017 à 75,5% en 2018 ;
- construire la direction régionale des Editions Sidwaya à Dori ; 
- acquérir et installer des équipements d’imprimerie de Sidwaya à Bobo-Dioulasso et Dori ;
- achever la construction de la salle polyvalente de presse du Service d’information du Gouvernement.
 

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,

La bonne gouvernance économique fait partie des conditions qui garantissent la réalisation de l’objectif de la transformation structurelle de l’économie. Dans ce domaine, l’action de mon gouvernement a permis, comme je le soulignais dans mon introduction, de consolider la reprise de la croissance économique enregistrée depuis 2016. En effet, en dépit d’une situation sécuritaire nationale et sous régionale difficile et d’une pluviométrie déficitaire, le taux de croissance économique est ressorti à 6,7% en 2017 contre 5,9% en 2016. 
Ces performances prouvent que notre économie est en construction. Oui, le Burkina se redresse dans la perspective de l’émergence.
L’amélioration du niveau du produit national est le fruit du dynamisme observé dans le secteur secondaire qui a réalisé une progression de 10,5% en 2017 contre 3,9% en 2016, en lien avec une bonne orientation de l’activité dans le secteur des mines et l’intensification des investissements dans les BTP. 
L’accélération de la croissance économique résulte également de la bonne tenue des activités marchandes du secteur tertiaire qui s’est accru de 6,6% et de la progression de la valeur ajoutée du secteur primaire qui, en dépit de la baisse du rythme de sa croissance, a enregistré un accroissement de 3,6%.
Du côté de la demande, la croissance du PIB réel en 2017 a également été tirée par la consommation finale qui a contribué à hauteur de 4% et par l’investissement dont la contribution a été de 2,9%.
Les actions du gouvernement ont également permis de maintenir la stabilité macroéconomique en 2017. En effet, le taux d’inflation est ressorti à 0,4% donc en dessous de la norme communautaire de 3%.

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,

S’agissant de la mobilisation des ressources propres, des efforts ont été enregistrés même si l’ambition du Gouvernement est de porter le taux de pression fiscale au-dessus de 20% avant 2020.
Les recettes totales et dons ont été mobilisés à hauteur de 1583,6 milliards de FCFA à fin décembre 2017 contre 1412,5 milliards en 2016, soit une progression de 12,1 %. 
L’amélioration du niveau des recettes totales est essentiellement tirée par la croissance des recettes propres qui sont passées à 1 389, 4 milliards de F CFA en 2017 contre 1 230,5 milliards de F CFA en 2016, soit un taux d’accroissement de 12,9%. Cette augmentation est consécutive à la hausse des recettes fiscales de 15,1% contribuant ainsi à améliorer le taux de pression fiscale qui passe à 16,6% contre 15,8% en 2016.
Concernant les ressources extérieures, au 31 décembre 2017, un montant total de 77,9 milliards FCFA a été décaissé au titre des appuis budgétaires sur une prévision annuelle de 124,9 milliards FCFA, soit un taux de décaissement de 62,5%. Au titre des appuis projets, 201 milliards FCFA ont été décaissés sur une prévision annuelle de 388 milliards FCFA, soit un taux de 51,8% au titre de la mobilisation des ressources extérieures.
Les bonnes performances dans la mobilisation des recettes propres résultent des réformes entreprises par mon Gouvernement au titre de l’année sous revue. Il s’agit entre autres de :
- l’opérationnalisation, en février 2017, de la facture normalisée au niveau des contribuables du réel normal d’imposition avec un taux d’utilisation estimée à 69% ;
- la création de nouvelles recettes de service ;
- la modernisation du mode de gestion de certaines recettes de services, notamment des recettes du secteur minier, la délivrance des titres de transport, des passeports etc. ; 
- la modernisation de la législation fiscale et la revue des procédures fiscales et douanières ;
- la prise de mesures permettant de limiter les abus en matière de prix des transferts et de renforcer l’action en recouvrement ;
- la rationalisation et le suivi des exonérations fiscales et douanières ;
- le renforcement du contrôle, de la lutte contre la fraude et la corruption ;
- l’implémentation des outils moderne de travail (Sylvie, SIGU, géolocalisation des marchandises en transit, paiement par orange monnaie etc. ;
- l’apurement partiel des restes à recouvrer estimé à 21,5% pour les recouvrements d’assiettes et 5% des redressements liés aux contrôles ;
- l’externalisation de l’évaluation des véhicules d’occasion confiée à la CCVA ;
- la mise en œuvre des télé-procédures avec notamment le déploiement en cours de l’application télé-déclaration ;
- des efforts de recouvrement additionnels déployés durant le dernier trimestre 2017, afin de rattraper les contreperformances consécutives aux mouvements de grèves des agents des régies de recettes.

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,


La hausse du déficit budgétaire, malgré une nette amélioration des capacités de mobilisation des ressources résulte de l’augmentation des dépenses publiques en 2017. En effet, les dépenses totales et prêts nets ont été exécutés à hauteur de 2 180,4 milliards de FCFA à fin décembre 2017 contre 1 636,5 milliards de FCFA à fin décembre 2016, soit une hausse de 33,2%. Cet accroissement est imputable principalement à l’augmentation des dépenses en capital de 49,8%, en lien avec la ferme volonté du Gouvernement de mettre en œuvre les projets porteurs de croissance et à même de permettre une transformation structurelle de l’économie. 
Pour leur part, les dépenses courantes se sont accrues de 17,8% résultant essentiellement de la hausse des dépenses de personnel.
De même, relativement à la gestion budgétaire, à la tenue des comptes publics et à l’exercice de la tutelle, les principaux résultats engrangés sont entre autres :
- l’opérationnalisation de 25 unités de vérification des dépenses du budget de l’Etat, portant leur nombre total à 30. Cela a contribué à la réduction des délais de traitement et de paiement de la dépense. A la fin décembre 2017, le délai moyen entre la liquidation et le paiement des dépenses est de 37 jours et le délai moyen de paiement des dépenses après visa du Payeur général est de 4 jours pour des cibles respectives de 47 jours et 30 jours ;
- la poursuite de l’adaptation du système d’information à la loi organique relative aux lois de finances (LOLF) ;
- la prise des textes d’application de la loi portant réglementation générale de la commande publique adoptée par votre auguste Assemblée le 02 décembre 2016 ;
- la poursuite de l’optimisation du dispositif de gestion des marchés publics. En 2017, le pourcentage des marchés publics conclus dans le délai de validité des offres est de 97,9% pour une cible d’au moins 90%. ;
- Le pourcentage des marchés publics conclus suivant les procédures de droit commun est de 87,5% pour une cible d’au moins 85%. Le pourcentage des marchés publics conclus suivant les procédures exceptionnelles est de 12,5% pour une cible inférieure à 15% ;
- l’élaboration et l’adoption des documents de politique immobilière et d’équipement.

Au vu de ces bonnes performances et des dispositions prises pour assurer la stabilité macro-économique, le Conseil d’Administration du FMI a approuvé le 14 mars 2018 un nouveau programme économique et financier 2018-2020 soutenu par la Facilité Elargie de Crédit (FEC) d’environ USD 157,6 millions soit l’équivalent de 90 milliards de FCFA. 
Cette décision du FMI a permis un décaissement immédiat d’environ USD 26,3 millions, 14,3 milliards de FCFA.
Toutefois, au-delà du volet purement financier de cet accord, cette décision du Conseil d’Administration du FMI crédibilise notre pays vis-à-vis de la communauté internationale, singulièrement les partenaires bilatéraux et multilatéraux.

Monsieur le Président,
Honorables Députés,


La résilience de notre pays aux chocs adverses tient à la capacité de mon gouvernement à piloter l’économie et le processus du développement. En particulier, elle tient à la formulation et à la mise en œuvre de bonnes politiques de développement. 
Ainsi, dans une perspective d’efficacité et d’efficience dans la mise en œuvre du PNDES et du Budget-programme, le Gouvernement s’est attelé à l’élaboration et à la mise en œuvre des politiques sectorielles. 
Par ailleurs, mon gouvernement poursuit l’opérationnalisation du second compact du Millenium Challenge Corporation (MCC) avec la finalisation de l’analyse des contraintes à la croissance et l’identification des secteurs prioritaires. Ces études préalables ont permis de porter notre choix sur le sous-secteur de l’énergie comme contrainte prioritaire à lever en vue d’asseoir la transformation structurelle de notre économie.

A cela, il faut ajouter :
- la mise en place de l’observatoire national du dividende démographique ;
- la mise en place du Programme d’appui au développement des économies locales ;
- le démarrage du processus d’élaboration des schémas régionaux d’aménagement et de développement durable du territoire des régions du Centre, du Sahel et de l’Est.
Pour un renforcement des performances dans l’exécution des projets et programmes de développement, une nouvelle règlementation générale y relative a été élaborée et adoptée. Dans ce domaine précis, les résultats exposés lors de la 8ème édition des assises de l’Assemblée générale des projets et programmes de développement sont très encourageants. En effet, il est ressorti que 82,1% des projets et programmes sont très performants ou moyennement performants contre 17,9 % qui enregistrent des résultats insatisfaisants.
La prise en compte des recommandations issues de cette rencontre ainsi que l’application de la nouvelle réglementation permettront d’améliorer significativement les performances des projets et programmes.
Par ailleurs, la mise en place des pôles de croissance s’est poursuivie avec le recrutement de cabinets pour les études socio-économiques et spatiales complémentaires du Pôle de croissance du Sahel et l’étude de préfaisabilité des agropoles du Sourou et de Samandéni. 
Une des orientations majeures de la politique de pilotage de l’économie est la prise en compte des disparités spatiales dans le processus de développement. Ainsi, dans le cadre de la mise en œuvre du programme d’urgence pour le Sahel, le gouvernement a entrepris :
- la construction de 9 préfectures, 8 résidences de préfets et une résidence de secrétaire général de province ;
- la réhabilitation de 7 préfectures et 4 résidences de préfets ;
- la construction et la réhabilitation de clôtures de hauts commissariats et de préfecture.

Enfin, dans le domaine de l’environnement des affaires et de la promotion du secteur privé, en dépit de nombreuses réformes entreprises en 2017, le classement Doing Business du Burkina Faso est passé de 146ème sur 189 en 2016 à 148ème sur 190 en 2017, soit un repli de deux places.
C’est pour pallier cette insuffisance qu’un décret portant révision du dispositif institutionnel de suivi du climat des affaires a été adopté en 2017 avec la mise en place d’un comité de pilotage que je préside personnellement. 
Dans le même esprit de créer un environnement favorable à l’éclosion d’un secteur privé dynamique, le Gouvernement a œuvré au maintien du dialogue permanent avec les acteurs privés, à travers notamment la tenue de la rencontre annuelle Gouvernement/Secteur Privé du 05 au 08 mai 2017 à Bobo-Dioulasso.
En termes de résultats, le nombre d’entreprises nouvellement créées a progressé de 8,2% par rapport à l’année 2016 passant de 11 661 en 2016 à 12 619 en 2017. 

Honorables Députés, 


Les perspectives de croissance restent solides. En 2018, l’activité économique devrait maintenir son dynamisme expansionniste grâce aux effets des investissements structurants du PNDES et à la faveur d’un environnement interne propice aux affaires. 
Comme chantiers en vue du renforcement de la gouvernance économique, les actions du gouvernement 2018 s’inscrivent principalement dans trois à savoir le pilotage de l’économie et du développement, la mobilisation des ressources budgétaires et la gestion budgétaire.

En ce qui concerne le pilotage de l’économie et du développement, poursuivre et promouvoir une gestion économique performante et un pilotage efficace du développement à travers entre autres actions :
- le choix des projets du second compact du MCA et la finalisation de leurs études de faisabilité ; 
- la réalisation du Recensement Général de la Population et de l’Habitation (RGPH) ;
- l’élaboration d’une stratégie nationale d’intelligence économique ;
- la réalisation de l’enquête harmonisée sur les conditions de vie des ménages (EHCVM) ;
- La mise en place et la gestion de l’observatoire national de l’économie territoriale (ONET) ;
- l’élaboration de la loi d’orientation en matière d’aménagement du territoire ;
- la mise en œuvre du Programme d’appui à l’aménagement et au développement durable du territoire (PADDT) ;
- l’élaboration de 6 schémas régionaux d’aménagement et de développement durable du territoire ; 
- la mise en œuvre du Programme d’appui au développement des économies locales (PADEL).

S’agissant de la mobilisation des ressources budgétaires, l’action du Gouvernement consistera à 
- réformer le fichier de l’identifiant financier unique (IFU) et à mettre en place un véritable numéro national d’identification des entreprises et associations ;
- améliorer les fonctionnalités des applications informatiques des régies de recettes ;
- renforcer la surveillance des déclarations et paiements en matière de fiscalité intérieure et de porte ;
- mettre en œuvre la stratégie d’apurement et de maîtrise des restes à recouvrer ;
- interconnecter le système informatique douanier du Burkina Faso avec ceux de la Côte d’Ivoire et du Togo ;
- poursuivre l’opérationnalisation de la facture normalisée au niveau des grandes, moyennes et petites entreprises ;
- poursuivre les actions de modernisation de l’administration fiscale et douanière à travers notamment l’opérationnalisation des plateformes de télédéclaration et de télépaiement, l’amélioration de la gestion du Programme de Vérification des importations et l’ouverture sur internet de SYDONIA World ;
- poursuivre la lutte contre la fraude, le faux et la corruption par la dynamisation des structures de contrôle, d’enquêtes et de recherche ;
- mettre en place le projet cadastre fiscal.

Quant à la gestion budgétaire,
- réaliser une revue de la mise en œuvre de la Loi organique relative aux lois de finances (LOLF) avant le basculement complet au budget programme en 2019 ;
- adapter le système d’information à la LOLF ;
- renforcer le cadre juridique et institutionnel du PPP ;
- poursuivre la réforme de la gestion salariale des agents publics de l’Etat ;
- dématérialiser les procédures de passation des marchés publics
- implanter la comptabilité des matières.

Monsieur le Président,
Honorables Députés,


Les performances économiques engrangées en 2017 procèdent du dynamisme des secteurs de production tels que l’agriculture, l’élevage, l’industrie et les services marchands.

Dans le secteur de l’agriculture, des actions concrètes ont été entreprises en 2017 pour permettre à ce secteur de jouer son rôle de levier dans le processus de transformation structurelle de notre économie. Ces actions concernent notamment les aménagements hydro-agricoles, la promotion de l’accès aux intrants, la sécurisation foncière et la promotion de l’économie agricole.
Au titre des aménagements hydro-agricoles et de l’irrigation, les principaux résultats concrets atteints sont : 
- l’aménagement de 3 046 hectares de nouveaux bas-fonds et la réhabilitation de 1 702 hectares de bas-fonds ;
- l’aménagement de 2 710 hectares de nouveaux périmètres irrigués, 169 hectares maraichers et la réhabilitation de 413 hectares de périmètres irrigués ;
- la mise à disposition de 112 motopompes à des prix subventionnés aux producteurs ;
- la réalisation de 252 bassins de collecte.

Pour ce qui est de la promotion de l’accès aux intrants, les efforts du Gouvernement avec l’appui de ses partenaires ont permis de mettre à la disposition des producteurs :
- 21 926 tonnes d’engrais minéraux dont 13 029 tonnes de NPK, 6 021 tonnes d’Urée et 2 876 tonnes de phosphate diammonium pour distribution à prix subventionné ;
- 6 711,22 tonnes de semences améliorées ;
- 4 883 animaux de trait contre 3 598 en 2016 ;
- 7 492 charrues et 2 335 charrettes à prix subventionnés.
Concernant la sécurisation foncière et l’appui à l’organisation du monde rural, plusieurs actions ont été entreprises en vue d’améliorer les performances du secteur. Il s’agit entre autres de :
- l’appui à l’installation de 262 jeunes formés dans les Centres de promotion rurale ;
- la mise en place de 1 473 commissions foncières villageoises ;
- l’équipement de 50 services fonciers ruraux ;
- la délivrance de plus 1 500 attestations de possession foncière ;
- la mise en conformité à l’acte uniforme OHADA de 2 979 organisations des producteurs agricoles, conformément aux engagements du chef de l’Etat lors des Journées nationales du paysan tenues à Kaya en mai 2017 ;
- la mise en place de 4 unités de transformation du riz, du maïs, du manioc, des fruits et légumes ; 
- la construction de 11 infrastructures de mise en marché et la mise en place de 7 plateformes multifonctionnelles.

Mesdames et Messieurs les Députés,


Malgré les différentes actions menées dans le domaine agricole, les aléas climatiques ont fortement affecté les objectifs de productions. En effet, la campagne agricole 2017/2018 a été marquée par des poches de sécheresse parfois prolongées dans plusieurs régions du pays et par des attaques de chenilles légionnaires d’automne à tous les stades de développement végétatif des cultures, avec une plus grande sévérité sur le maïs. Par ailleurs, des attaques d’oiseaux granivores ont été signalées dans les régions du Sahel, de l’Est et dans la vallée du Sourou.
Ces difficultés ont affecté les productions agricoles. En effet, la production céréalière définitive de la campagne agricole 2017/2018 a été estimée à 4 063 198 tonnes. Cette production enregistre une baisse respective de 11% et de 11,6% par rapport à la campagne agricole passée et par rapport à la moyenne des cinq dernières années.

La production définitive des autres cultures vivrières (niébé, voandzou, igname, et patate) de la campagne agricole 2017/2018 est estimée à 717 419 tonnes soit une quasi stabilité par rapport à la campagne précédente et une baisse de 8% par rapport à la moyenne des cinq dernières campagnes.
La production définitive des cultures de rente est évaluée à 1 360 952 tonnes ; elle est en baisse de 8,9% par rapport à la campagne passée et stable par rapport à la moyenne des cinq dernières campagnes.
Le bilan céréalier définitif fait ressortir un déficit brut global estimé à 477 448 tonnes avec :
- 22 provinces déficitaires (Kadiogo, Kourwéogo, Sanmatenga, Boulkiemdé, Passoré, Bam, Oubritenga, Zondoma, Gnagna, Komondjoari, Namentenga, Yatenga, Kouritenga, Sanguié, Boulgou, Bazèga, Poni, Soum, Koulpélogo, Comoé, Oudalan, Séno) ;
- 8 provinces en équilibre : (Houet, Gourma, Ganzourgou, Yagha, Tapoa, Loroum, Noumbiel, Nayala) ;
- 15 provinces excédentaires (Zoundwéogo, Sourou, Bougouriba, Banwa, Ioba, Kompienga, Ziro, Balé, Nahouri, Léraba, Mouhoun, Kossi, Sissili, Tuy, Kénédougou).

L’analyse de l’insécurité alimentaire fait ressortir que :
de Mars à Mai 2018, 
- 14 provinces sont en « stress » alimentaire. Il s’agit de l’Oudalan, du Seno, du Sanmatenga, du Bam, de Loroum, du Yatenga, du Zondoma, du Passoré, de l’Oubritenga, du Bazega, du Sanguié, du Ioba, du Poni et de la Tapoa ; 
- 6 provinces sont en crises alimentaires. Il s’agit du Soum, du Namentenga, de la Gnagna, de la Komandjoari, du Boulkiemdé et du Kourwéogo ;
de juin à août 2018 : 
- 14 provinces seront en stress alimentaire. Il s’agit du Noumbiel, du Seno, du Sanmatenga, du Bam, du Loroum, du Yatenga, du Zondoma, du Passoré, du Sourou, du Bazèga, du Sanguié, du Ioba, du Poni et de la Tapoa ;
- et 8 provinces seront en « crise » alimentaire. Il s’agit de l’Oubritenga, du Namentenga, de la Gnagna, de la Komandjoari, du Boulkiemdé, du Kourwéogo, de l’oudalan et du Soum.

Pour prévenir et gérer efficacement cette situation alimentaire qui s’annonce difficile, le gouvernement a mis en place un cadre de concertation avec les partenaires techniques et financiers et l’ensemble des acteurs intervenant dans le domaine de la sécurité alimentaire en vue de proposer une réponse à la hauteur des enjeux. Les grandes actions issues des travaux de ce cadre de concertation sont : 
- l’élaboration d’un plan de réponse et de soutien aux populations vulnérables d’un montant de plus de 68 milliards de Francs CFA devant permettre de soutenir plus de 2,6 millions de personnes exposées à l’insécurité alimentaire sous stress, plus de 900 milles personnes exposées à une crise alimentaire. Ce plan couvrira 83 communes à risque d’insécurité alimentaire ;
- l’augmentation du nombre de boutiques témoin passant de 138 à 250 pour tenir compte de la situation alimentaire actuelle ;
- l’augmentation du stock céréalier national de sécurité à 41 799,7 d’ici fin mars 2018. Il convient de signaler que les livraisons sont en cours dans le cadre de la reconstitution de ce stock ;
- l’acquisition de plus de 22 000 tonnes de céréales au profit du stock d’intervention et les livraisons sont en cours ; 
- et la construction de 54 magasins de stockage des produits agricoles.

Monsieur le Président,
Honorables Députés,


Afin de consolider les acquis de 2017 dans le secteur agricole et au regard des objectifs affichés du PNDES, les perspectives d’intervention par domaine d’actions sont l’aménagement hydro agricoles et l’irrigation, le développement durable des productions agricoles, la sécurisation foncière, la formation professionnelle, l’organisation du monde rural et la promotion de l’économie : 
En matière d’aménagements hydro agricoles et d’irrigation, l’accent sera mis sur la maîtrise de l’eau, l’amélioration du potentiel aménagé et la mise en valeur effective de tous les aménagements. Les principales actions porteront sur : 
- l’aménagement d’au moins 5 247 hectares de nouveaux bas-fonds ;
- l’aménagement de 4 314 hectares de nouveaux périmètres irrigués et 690 hectares de périmètres maraichers ;
- la réhabilitation de 3 265 hectares de périmètres irrigués 
- et la mise à disposition des producteurs de 1 360 motopompes à prix subventionnés.
Dans le domaine du développement durable des productions agricoles, les principales réalisations seront : 
- la mise à disposition des producteurs à prix subventionnés de :
o 15 250 tonnes d’engrais minéraux dont 9 459 tonnes de NPK, 4 571 tonnes d’urée et 1 220 tonnes de DAP ;
o 8 155 tonnes de semences améliorées ; 
o 23 799 charrues, 3 150 charrettes, 250 semoirs et 10 500 animaux de trait ;
o 133 Motoculteurs, 31 Despatheuse-égreneuses, 25 Batteuses de riz et 16 Epierreuses.
Au niveau de la sécurisation foncière, de la formation professionnelle agricole et de l’organisation du monde rural, les principales actions porteront sur :
- la mise en place de l’Agence nationale des terres rurales (ANTR) ; 
- la mise en place de 53 Commissions foncières villageoises (CFV) et de 53 Commissions de conciliation foncière villageoise (CCFV) ; 
- la délivrance de 5 000 Attestations de possession foncière rurale (APFR) ; 
- la formation initiale de 400 jeunes et la formation continue de 3 000 producteurs ;
- l’installation de 250 jeunes formés ;
- la construction de 5 nouveaux Centres de promotion rurale (CPR) 
- et la réhabilitation de 24 infrastructures administratives et pédagogiques dans les CPR.
Dans le domaine de la promotion de l’économie agricole, les interventions porteront entre autres sur :
- la mise en place de deux centres d’incubateurs d’entrepreneurs agricoles (Sourou et Passoré) ;
- l’élaboration et la diffusion des textes d’opérationnalisation du code Agro-Sylvo-Pastoral-Halieutique et Faunique (ASPHF) ;
- la mise en place de l’assurance agricole ;
- la mise en place du fond de développement agricole ; 
- la construction de 135 magasins de stockage de produits agricoles, de 31 magasins de warrantage, de 19 conserveries d’oignon et de 07 comptoirs d’achat de produits agricoles ;
- la mise en place de 19 unités de transformation des produits agricoles 
- et la création de 04 centres de valorisation des produits agricoles nationaux.
La mise en œuvre de l’ensemble de ces investissements permettra une production céréalière de 5 800 000 tonnes, soit une perspective de 27,4% de hausse par rapport à la campagne agricole écoulée.

Monsieur le Président, 
Honorables Députés,


La résilience de notre économie dans le contexte difficile de 2017 résulte également des performances du secteur de l’élevage qui, comme vous le savez, constitue une source importante de revenus pour une grande partie de la population et représente le troisième produit à l’exportation du pays. Le Gouvernement a donc œuvré durant l’année sous revue pour l’amélioration de sa contribution à la formation de la richesse nationale.
Les efforts engagés dans ce sens sont orientés dans cinq directions : la délimitation et l’opérationnalisation des zones pastorales, l’amélioration de l’alimentation du bétail, la professionnalisation des acteurs, la prévention, le contrôle ainsi que l’éradication des maladies animales prioritaires et transfrontalières et l’amélioration du potentiel génétique des races locales.
Concernant la délimitation et l’opérationnalisation des zones pastorales, l’action gouvernementale a permis notamment de délimiter 5 espaces pastoraux, d’aménager 396 km de pistes à bétail, de construire 111 parcs de vaccination, 35 aires d’abattage, 22 marchés à bétail, 14 pistes à bétail d’une longueur de 422 km et 28 ha d’aires de repos, etc. 
Dans le cadre de l’amélioration de l’alimentation du cheptel, les résultats suivants ont été obtenus : 
- la fauche et la conservation de 42 931 tonnes de fourrage naturel ;
- la mise à la disposition des producteurs de 92 744 tonnes de Sous-produits agricoles et d’aliments complets, de 267 181 kg de semences de cultures fourragères, de 347 broyeurs polyvalents et de 97 motoculteurs ;
- la formation de 3 021 producteurs sur les techniques de valorisation des sous-produits agricoles.

Pour ce qui concerne la professionnalisation des acteurs et l’optimisation de leurs systèmes de production, on note :
- la construction de 1 760 bio-digesteurs ;
- la diffusion de 16 nouvelles normes d’infrastructures et d’équipement ; 
- la diffusion de 2 770 exemplaires de plans d’habitats améliorés ;
- l’appui technique de 2 161 producteurs, dont 853 femmes et 889 jeunes à la réalisation d’habitats améliorés ;
- l’organisation de 2 713 séances de sensibilisation à l’hygiène de l’habitat permettant ainsi de toucher 34 661 producteurs dont 11 162 femmes et 14 365 jeunes. 
Dans le cadre de la prévention, du contrôle et de l’éradication des maladies animales prioritaires et transfrontalières, les efforts consentis ont permis de vacciner environ 3 millions de têtes de bétail contre la Péripneumonie contagieuse bovine, 253 000 têtes contre la Peste des Petits Ruminants, 24 millions de volailles contre la Maladie de Newcastle.
Par ailleurs, plus de 1,7 millions d’animaux ont été traités en curatif et 864 247 autres en préventif contre les trypanosomoses animales africaines. 
Enfin, s’agissant de l’amélioration du potentiel génétique des races locales, 4 463 vaches ont été inséminées.

Honorables députés

L’ensemble des appuis apportés aux acteurs de l’élevage a permis d’aboutir aux résultats ci-après : 
- le contrôle de 37 075 tonnes de viande ;
- la production et la collecte de lait, d’une valeur d’environ 3 milliards de francs CFA ;
- la transformation de 926 mille litres de lait ;
- la production de 561 693 kg de miel brut dont 370 235 kg de miel transformé ;
- l’exportation d’environ 539 mille têtes d’animaux dont 173 292 bovins, 261 972 ovins et 103 748 caprins, pour une valeur d’environ 95 milliards de FCFA ;
- l’exportation de 148 tonnes de viande, dont 99 tonnes de bovins, 1 tonne de caprins et 48 tonnes d’ovins.

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,


En évoquant le secteur de l’élevage, on ne perd pas de vue le sous-secteur des ressources halieutiques dont l’accroissement de la production pour couvrir les besoins reste un défi à relever. 
Le Gouvernement s’est, de ce fait, engagé en 2017 à renforcer les capacités des acteurs à travers : 
- la mise en place de 6 coopératives d’aquaculteurs ; 
- la mise en œuvre de 18 plans d’aménagement participatif de pêcheries ;
- la réalisation de 16 polices piscicoles et le suivi de 60 structures de pêches et d’aquaculture.

Pour l’année 2018, les grandes orientations du secteur des ressources animale et halieutique sont :
- la mise en œuvre effective du projet d’appui au développement du secteur de l’élevage et du programme de développement durable des exploitations pastorales du Sahel ;
- l’amélioration de la disponibilité des ressources alimentaires du bétail ;
- le développement des filières animales porteuses ;
- le développement et la valorisation des ressources halieutiques et aquacoles ;
- le soutien à la création d’unités de transformation des productions agropastorales ;
- le renforcement de la liaison entre la production et le marché ;
- l’amélioration de la santé animale et l’opérationnalisation des espaces pastoraux ;
- le renforcement de la résilience des producteurs aux effets des changements climatiques et des crises et le développement des filets sociaux.

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