
Le tenant du titre allemand sorti d'entrée, le sélectionneur argentin Sampaoli dépassé, la triste quinzaine de Mohamed Salah... Tout n'a pas été parfait lors du premier tour de ce Mondial russe.
Arbitrage : les polémiques malgré la VAR
C'est la nouveauté de cette édition 2018. Durant cette Coupe du monde, l'arbitre central peut utiliser l'assistance vidéo dans quatre cas de figure : la validation d'un but, l'attribution d'un carton rouge direct, une action pouvant être sanctionnée d'un penalty et la correction d'une erreur dans l'identification d'un joueur qu'il a pénalisé.
La VAR a eu son lot de polémiques durant ce premier tour. Un nombre incalculable de penaltys (24, un record) a été accordé après son utilisation. Installée pour stopper les injustices et réduire les erreurs d'arbitrage, elle a souvent réalisé l'inverse, augmentant la frustration des acteurs. On retiendra notamment le penalty peu évident accordé aux Bleus face à l'Australie, le carton rouge non distribué à Cristiano Ronaldo pour un coup de coude volontaire, ou encore le but espagnol validé sur un corner litigieux contre le Maroc
Spain v Morocco - 2018 FIFA World Cup Russia™ - Matc
L'animation offensive des Bleus
En entendant les noms de la liste de Didier Deschamps (Dembélé, Fekir, Giroud, Griezmann, Mbappé, Lemar...), on pouvait s'attendre à un festival offensif tricolore lors du premier tour. Ce ne fut pas du tout le cas. La France a grandement peiné dans ce domaine, se procurant très peu d'occasions et marquant sur penalty ou sur un ou deux coups de génie de Pogba. La faute aux adversaires, assurent le sélectionneur et les Bleus. Le tour suivant tranchera la question.
Les calculs d'apothicaires
Alors que certaines équipes éliminées ont joué le jeu jusqu'au bout (Corée du Sud, Costa Rica), d'autres ont fait preuve d'une frilosité tactique étonnante. Le Danemark, par exemple, n'a pas montré de velléités offensives face aux Bleus, lors du troisième match, pour obtenir le seul 0-0 du Mondial. Sachant que la Colombie menait contre le Sénégal, le Japon, lui, a fait exprès de faire tourner le ballon dans les 10 dernières minutes face à la Pologne, en attendant la fin du match. Malgré la défaite, les Samouraï Blue étaient qualifiés. Pas très sport...
Et à la fin, c'est l'Allemagne qui perd
80 ans que l'Allemagne n'avait pas quitté le Mondial dès le premier tour. Mais cette fois, "nous méritons d'être éliminés", a lui-même avoué le sélectionneur teuton Joachim Löw. Battu dans les grandes largeurs par le Mexique (0-1), miraculés face à la Suède (1-2), les coéquipiers de Manuel Neuer ont fini par exploser face à la Corée du sud (0-2). Avec à chaque fois, le constat d'un style de jeu usé et stérile, dominateur sans être dangereux, huilé mais sans folie. La fin d'une époque, lancée après l'élimination au premier tour de l'Euro-2004 et qui a culminé avec le sacre mondial de 2014. 14 ans et une nouvelle élimination précoce plus tard, après avoir terminé dans le dernier carré lors de six grands tournois de suite, la Mannschaft en est quitte pour une nouvelle révolution.
Zéro pointé pour l'Afrique
Pour la première fois depuis 1982, aucune nation africaine ne passera la phase de groupes d'un Mondial. Placé dans une poule à sa portée, l'Egypte a le plus déçu. Malgré leur star Mohamed Salah, les Pharaons ont réalisé un zéro pointé, s'inclinant face à l'Uruguay (0-1), la Russie (1-3) et l'Arabie saoudite (1-2).
Pour les autres, ils n'ont pas démérité et peuvent avoir des regrets. Avec un jeu séduisant, le Maroc s'est sabordé d'entrée en perdant dans le temps additionnel contre l'Iran (0-1), avant de bien résister au Portugal (0-1) et à l'Espagne (2-2). La jeunesse nigériane s'est inclinée de peu contre l'Argentine de Messi (1-2). Dans un groupe très relevé, la Tunisie a failli accrocher l'Angleterre (1-2), puis a explosé face à la Belgique (5-2). De son côté, le Sénégal a de quoi être frustré : les Lions de la Teranga ont été éliminés au nombre de cartons jaunes...
Jorge Sampaoli
"Je mets le Kun Agüero ?" L’image du sélectionneur argentin Jorge Sampaoli demandant à Lionel Messi son assentiment avant un changement, mardi face au Nigeria (2-1), dit sa perte d’influence dans le vestiaire après les rumeurs de fronde et la correction reçue contre la Croatie. Le foot a une expression pour ce genre de situation : la république des joueurs, quand ces derniers, mécontents des décisions ou des orientations de leur entraîneur, prennent les choses en main. C’est un peu ce qui semble s’être passé en sélection argentine après la déroute subie contre la Croatie (3-0).
Rapidement après cette humiliation, qui laissait l’Argentine au bord de l’élimination, des rumeurs ont percé un peu partout : les joueurs réclamaient le débarquement de ’Sampa’ et son remplacement par le manager de la sélection, le champion du monde Jorge Burruchaga. Démentie, cette information a au moins eu le mérite de mettre en lumière combien l'ancien entraîneur de Séville ne maitrise rien à la tête de l'Albiceleste, lui qui n'a jamais mis deux fois la même composition d'équipe et n'a plus aucune autorité à placer Lionel Messi au-dessus de tout.
L'Egypte et Mo Salah prisonniers de Kadyrov
Reverra-t-on Mohamed Salah en équipe nationale égyptienne ? Le leader des Pharaons, piteux dernier d'une poule pourtant abordable, serait surtout fâché par le déroulement de son séjour en Tchétchénie, où était situé le camp de base de son équipe. Traîné par l'homme fort de la république caucasienne, Ramzan Kadyrov, dans un stade aux trois quart vide pour un cliché tout sourire, invité à un dîner où il sera fait citoyen d'honneur, l'attaquant des Reds n'aurait pas apprécié d'être ainsi instrumentalisé par un maître ès propagande, décrié en Occident pour ses atteintes aux droits humains mais soucieux de conforter sa popularité dans le monde musulman.
Zéro pointé pour l'Afrique
Pour la première fois depuis 1982, aucune nation africaine ne passera la phase de groupes d'un Mondial. Placé dans une poule à sa portée, l'Egypte a le plus déçu. Malgré leur star Mohamed Salah, les Pharaons ont réalisé un zéro pointé, s'inclinant face à l'Uruguay (0-1), la Russie (1-3) et l'Arabie saoudite (1-2).
Pour les autres, ils n'ont pas démérité et peuvent avoir des regrets. Avec un jeu séduisant, le Maroc s'est sabordé d'entrée en perdant dans le temps additionnel contre l'Iran (0-1), avant de bien résister au Portugal (0-1) et à l'Espagne (2-2). La jeunesse nigériane s'est inclinée de peu contre l'Argentine de Messi (1-2). Dans un groupe très relevé, la Tunisie a failli accrocher l'Angleterre (1-2), puis a explosé face à la Belgique (5-2). De son côté, le Sénégal a de quoi être frustré : les Lions de la Teranga ont été éliminés au nombre de cartons jaunes...
Jorge Sampaoli
"Je mets le Kun Agüero ?" L’image du sélectionneur argentin Jorge Sampaoli demandant à Lionel Messi son assentiment avant un changement, mardi face au Nigeria (2-1), dit sa perte d’influence dans le vestiaire après les rumeurs de fronde et la correction reçue contre la Croatie. Le foot a une expression pour ce genre de situation : la république des joueurs, quand ces derniers, mécontents des décisions ou des orientations de leur entraîneur, prennent les choses en main. C’est un peu ce qui semble s’être passé en sélection argentine après la déroute subie contre la Croatie (3-0).
Rapidement après cette humiliation, qui laissait l’Argentine au bord de l’élimination, des rumeurs ont percé un peu partout : les joueurs réclamaient le débarquement de ’Sampa’ et son remplacement par le manager de la sélection, le champion du monde Jorge Burruchaga. Démentie, cette information a au moins eu le mérite de mettre en lumière combien l'ancien entraîneur de Séville ne maitrise rien à la tête de l'Albiceleste, lui qui n'a jamais mis deux fois la même composition d'équipe et n'a plus aucune autorité à placer Lionel Messi au-dessus de tout.
L'Egypte et Mo Salah prisonniers de Kadyrov
Reverra-t-on Mohamed Salah en équipe nationale égyptienne ? Le leader des Pharaons, piteux dernier d'une poule pourtant abordable, serait surtout fâché par le déroulement de son séjour en Tchétchénie, où était situé le camp de base de son équipe. Traîné par l'homme fort de la république caucasienne, Ramzan Kadyrov, dans un stade aux trois quart vide pour un cliché tout sourire, invité à un dîner où il sera fait citoyen d'honneur, l'attaquant des Reds n'aurait pas apprécié d'être ainsi instrumentalisé par un maître ès propagande, décrié en Occident pour ses atteintes aux droits humains mais soucieux de conforter sa popularité dans le monde musulman.