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RADIO TANKONNON

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Denis Mukwege prix Nobel de la paix: d'où vient son surnom "l'homme qui répare les femmes"?

Publié par RADIO TAN KONNON sur 5 Octobre 2018, 17:48pm

Catégories : #ACTUALITE

Un livre, puis un documentaire consacrés au médecin congolais qui soigne les victimes de violences sexuelles, l'ont fait connaître au grand public.

L'Homme qui répare les femmes", d'où vient le surnom du docteur Mukwege
INTERNATIONAL - Cette année, le prix Nobel de la paix a récompensé la lutte contre les violences sexuelles faites aux femmes en temps de guerre. Il a été attribué à Nadia Mourad, ancienne esclave de Daech, et à Denis Mukwege, médecin congolais qui "a dédié sa vie à défendre des victimes de violences sexuelles en temps de guerre".

Le docteur, prix Nobel à 63 ans, "répare" les femmes violées victimes des guerres oubliées dans l'est de la République démocratique du Congo. Il a fondé en 1999, en pleine guerre civile, l'hôpital de Panzi à Bukavu, capitale de la province du Sud-Kivu. Il est connu là-bas comme "le médecin qui répare les femmes", rappelleLe Monde.

C'est via ce surnom qu'il est devenu célèbre dans le monde entier ces dernières années, avec la sortie du 2012 du livre de Colette Braeckman qui raconte la vie hors norme de Denis Mukwege: "L'homme qui répare les femmes". L'ouvrage a ensuite été adapté en documentaire en 2015, récompensé par de nombreux prix.

Le narrateur y raconte la vie de ce docteur, qui travaille sans relâche et ne se résigne jamais à l'horreur.

Il "n'abandonne jamais"

"L'homme cesse d'être homme lorsqu'il ne sait plus donner l'amour et ne sait plus donner l'espoir aux autres", déclarait-il en 2015 au personnel de l'hôpital de Panzi qu'il dirige à Bukavu, capitale de la province du Sud-Kivu.

Âgé de 63 ans, marié et père de cinq enfants, le Dr Mukwege aurait pu rester en France après ses études à Angers (centre-ouest). Il a fait le choix de retourner dans son pays, et d'y rester aux heures les plus sombres.

Profondément croyant, ce fils de pasteur pentecôtiste "vit ses valeurs dans tout ce qu'il fait", et surtout, il "n'abandonne jamais", témoigne une Européenne qui a travaillé avec lui pendant plusieurs années à Panzi.

Tentative d'assassinat

Par son combat pour la dignité des femmes du Kivu, il est aussi de fait le porte-parole des millions de civils menacés par les exactions des groupes armés ou des grands délinquants du Kivu, région riche en coltan.

Lui-même dans le viseur, il échappe de peu un soir d'octobre 2012 à une tentative d'attentat. Après un court exil en Europe, il rentre en janvier 2013 à Bukavu.

Entre deux voyages à l'étranger, comme cette année en Irak pour lutter contre la stigmatisation des femmes violées yézidies, le docteur Mukwege vit dans sa fondation de Panzi, qui se trouve sous la protection permanente de soldats de la Mission des Nations unies au Congo (Monusco).

"C'est un homme droit, juste et intègre mais intraitable avec la médiocrité" qui veut faire de Panzi un pôle de référence "aux normes internationalement reconnues", dit de lui le Dr Levi Luhiriri, médecin de l'hôpital. Sa fondation est largement soutenue par l'Union européenne.

Né en mars 1955 à Bukavu, dans ce qui est alors le Congo belge, Denis Mukwege est le troisième de neuf enfants. Après des études de médecine au Burundi voisin, il rentre au pays pour exercer à l'hôpital de Lemera, sur les Moyens Plateaux du Sud-Kivu.

Il découvre alors les souffrances de femmes qui, faute de soins appropriés, sont régulièrement victimes de graves lésions génitales post-partum les condamnant à une incontinence permanente.

De maternité à clinique du viol

Après une spécialisation en gynécologie-obstétrique en France, il rentre à Lemera en 1989, pour animer le service gynécologique. Lorsqu' éclate la première guerre du Congo, en 1996, l'hôpital est totalement dévasté.

En 1999, le Dr Mukwege crée l'hôpital de Panzi. Conçu pour permettre aux femmes d'accoucher convenablement, le centre devient rapidement une clinique du viol à mesure que le Kivu sombre dans l'horreur de la deuxième guerre du Congo (1998-2003) et de ses viols de masse.

Cette "guerre sur le corps des femmes", comme l'appelle le médecin, continue encore aujourd'hui. "En 2015, on avait observé une diminution sensible des violences sexuelles. Malheureusement, depuis fin 2016-2017, il y a une augmentation", confiait-il à l'AFP en mars.

Déjà récompensé en Europe, aux États-Unis et en Asie pour son action, ce colosse débordant d'énergie à la voix grave et douce a lancé en 2014 un mouvement féministe masculin, V-Men Congo.

Il prête son image à une campagne mondiale incitant les grandes multinationales à contrôler leurs chaînes d'approvisionnement pour s'assurer qu'elles n'achètent pas des "minerais du sang", qui contribuent à alimenter la violence dans l'est du Congo.

Opposant sans ambition politique

Depuis 2015, alors que la RDC s'enfonce dans une crise politique émaillée de violences, "L'Homme qui répare les femmes" a dénoncé à plusieurs reprises "le climat d'oppression [...] et de rétrécissement de l'espace des libertés fondamentales" dans son pays.

A deux mois et demi d'élections cruciales en RDC, les jurés du prix Nobel ont aussi récompensé une voix parmi les plus sévères envers le régime du président Joseph Kabila, davantage entendue à l'étranger qu'au pays.

Denis Mukwege a encouragé fin juin les Congolais "à lutter pacifiquement" contre le régime du président Joseph Kabila plutôt que de miser sur les élections prévues le 23 décembre "dont on sait d'avance qu'elles seront falsifiées". "Nous sommes dirigés par des gens qui ne nous aiment pas", s'était-il emporté en mars devant l'AFP en réaction au boycott par Kinshasa d'une conférence humanitaire sur la RDC.

A ceux qui le croient tenté par la politique, il rétorque néanmoins que seuls comptent pour lui les malades de Panzi, mais qu'il n'entend en rien renoncer à sa liberté d'expression.


Grégory Rozièresavec AFP

TEASER"L'homme qui répare les femmes

Le narrateur y raconte la vie de ce docteur, qui travaille sans relâche et ne se résigne jamais à l'horreur.

Il "n'abandonne jamais"

"L'homme cesse d'être homme lorsqu'il ne sait plus donner l'amour et ne sait plus donner l'espoir aux autres", déclarait-il en 2015 au personnel de l'hôpital de Panzi qu'il dirige à Bukavu, capitale de la province du Sud-Kivu.

Âgé de 63 ans, marié et père de cinq enfants, le Dr Mukwege aurait pu rester en France après ses études à Angers (centre-ouest). Il a fait le choix de retourner dans son pays, et d'y rester aux heures les plus sombres.

Profondément croyant, ce fils de pasteur pentecôtiste "vit ses valeurs dans tout ce qu'il fait", et surtout, il "n'abandonne jamais", témoigne une Européenne qui a travaillé avec lui pendant plusieurs années à Panzi.

Tentative d'assassinat

Par son combat pour la dignité des femmes du Kivu, il est aussi de fait le porte-parole des millions de civils menacés par les exactions des groupes armés ou des grands délinquants du Kivu, région riche en coltan.

Lui-même dans le viseur, il échappe de peu un soir d'octobre 2012 à une tentative d'attentat. Après un court exil en Europe, il rentre en janvier 2013 à Bukavu.

Entre deux voyages à l'étranger, comme cette année en Irak pour lutter contre la stigmatisation des femmes violées yézidies, le docteur Mukwege vit dans sa fondation de Panzi, qui se trouve sous la protection permanente de soldats de la Mission des Nations unies au Congo (Monusco).

"C'est un homme droit, juste et intègre mais intraitable avec la médiocrité" qui veut faire de Panzi un pôle de référence "aux normes internationalement reconnues", dit de lui le Dr Levi Luhiriri, médecin de l'hôpital. Sa fondation est largement soutenue par l'Union européenne.

Né en mars 1955 à Bukavu, dans ce qui est alors le Congo belge, Denis Mukwege est le troisième de neuf enfants. Après des études de médecine au Burundi voisin, il rentre au pays pour exercer à l'hôpital de Lemera, sur les Moyens Plateaux du Sud-Kivu.

Il découvre alors les souffrances de femmes qui, faute de soins appropriés, sont régulièrement victimes de graves lésions génitales post-partum les condamnant à une incontinence permanente.

De maternité à clinique du viol

Après une spécialisation en gynécologie-obstétrique en France, il rentre à Lemera en 1989, pour animer le service gynécologique. Lorsqu' éclate la première guerre du Congo, en 1996, l'hôpital est totalement dévasté.

En 1999, le Dr Mukwege crée l'hôpital de Panzi. Conçu pour permettre aux femmes d'accoucher convenablement, le centre devient rapidement une clinique du viol à mesure que le Kivu sombre dans l'horreur de la deuxième guerre du Congo (1998-2003) et de ses viols de masse.

Cette "guerre sur le corps des femmes", comme l'appelle le médecin, continue encore aujourd'hui. "En 2015, on avait observé une diminution sensible des violences sexuelles. Malheureusement, depuis fin 2016-2017, il y a une augmentation", confiait-il à l'AFP en mars.

Déjà récompensé en Europe, aux États-Unis et en Asie pour son action, ce colosse débordant d'énergie à la voix grave et douce a lancé en 2014 un mouvement féministe masculin, V-Men Congo.

Il prête son image à une campagne mondiale incitant les grandes multinationales à contrôler leurs chaînes d'approvisionnement pour s'assurer qu'elles n'achètent pas des "minerais du sang", qui contribuent à alimenter la violence dans l'est du Congo.

Opposant sans ambition politique

Depuis 2015, alors que la RDC s'enfonce dans une crise politique émaillée de violences, "L'Homme qui répare les femmes" a dénoncé à plusieurs reprises "le climat d'oppression [...] et de rétrécissement de l'espace des libertés fondamentales" dans son pays.

A deux mois et demi d'élections cruciales en RDC, les jurés du prix Nobel ont aussi récompensé une voix parmi les plus sévères envers le régime du président Joseph Kabila, davantage entendue à l'étranger qu'au pays.

Denis Mukwege a encouragé fin juin les Congolais "à lutter pacifiquement" contre le régime du président Joseph Kabila plutôt que de miser sur les élections prévues le 23 décembre "dont on sait d'avance qu'elles seront falsifiées". "Nous sommes dirigés par des gens qui ne nous aiment pas", s'était-il emporté en mars devant l'AFP en réaction au boycott par Kinshasa d'une conférence humanitaire sur la RDC.

A ceux qui le croient tenté par la politique, il rétorque néanmoins que seuls comptent pour lui les malades de Panzi, mais qu'il n'entend en rien renoncer à sa liberté d'expression.


Grégory Rozièresavec AFP

Les prix Nobel expliqués par "Downton Abbey"

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