
Les autorités nigériennes ont interdit tout déplacement sans escorte militaire aux ONG internationales dans plusieurs zones de Tillabéri et Tahoua (ouest), deux régions instables frontalières du Mali et théâtres de nombreuses attaques de groupes jihadistes.
“Au regard de la situation d’insécurité très aigüe (…), le gouvernement a décidé de ne plus autoriser jusqu’à nouvel ordre des déplacements sans escortes militaires des représentants des organisations humanitaires dans tous les départements de la région de Tillabéri et dans les départements de Tilia et de Tassara (région de Tahoua)”, selon une note du ministre de l’Intérieur Bazoum Mohamed.
“Je vous demande en conséquences d’inviter tous les organismes relevant du système des Nations unies et les ONG internationales résidant au Niger à se conformer à cette directive”, a souligné le ministre dans ce document adressé à la Coordinatrice humanitaire des Nations unies à Niamey.
A plusieurs reprises en 2019, des hommes armés ont volé des véhicules d’organisations humanitaires (Croix-Rouge internationale, Médecins sans frontières…).
Au moins un de ces véhicules a ensuite été utilisé pour une attaque de “terroristes” contre la prison de haute sécurité près de Niamey, où sont écroués des jihadistes, selon les autorités nigériennes.
“Les attaques n’épargnent ni les acteurs humanitaires, ni les ressources des organisations déployées sur le terrain”, a dénoncé Félicité Tchibindat, représentante de l’Unicef au Niger.
En août, Médecins sans frontières (MSF) avait quitté, pour des raisons de sécurité, la ville de Maïné Soroa, dans la région de Diffa, dans le sud-est du Niger, proche du Nigeria, cible de raids du groupe jihadiste Boko Haram.
Un membre d’International Rescue Committee (IRC) a été tué en juin dans le village de Tcholori, à une quinzaine de kilomètres de Maïné Soroa.
(AFP)