
« Un pas en avant vers le rétablissement de la paix dans les régions anglophones » : c’est ainsi que John Fru Ndi, le chef du principal parti d’opposition, a qualifié le Grand Dialogue National qui s’est tenu à Yaoundé durant 5 jours et qui s’est conclu sur un projet politique largement approuvé.
Selon le rapport final présenté par Felix Mbayu, rapporteur général du Dialogue, le pays devrait rapidement s’engager dans un processus de décentralisation et conférer aux zones anglophones un statut spécial garantissant une plus large autonomie, notamment dans les domaines administratif, éducatif et judiciaire.
Un programme de reconstruction des zones sinistrées devrait bientôt s’engager. Il distinguera la phase de réparation, dès le début 2020, puis les phases de développement à court, moyen et long terme. L’association des banques camerounaises a déjà annoncé sa pleine disponibilité à y participer.
Un processus de « Vérité et Réconciliation » sera également initié, ainsi qu’un programme d’indemnisation des victimes.
A cette occasion, rassurés par la présence de plusieurs leaders de l’opposition issus des zones anglophones, une quarantaine de combattants séparatistes ont déposé les armes et apporté leur témoignage : « Nous espérons que ces recommandations seront mises en œuvre afin de faire cesser la guerre », a déclaré l’un d’entre eux.
Certains dirigeants séparatistes, basés pour la plupart à l’étranger, ont rejeté ces propositions et appelé à poursuivre le conflit armé. Ainsi Ebenezer Akwanga, Camerounais du Canada, a déclaré : « Les habitants de l’Ambazonie n’ont pas besoin d’un statut spécial. Nous ne faisons pas partie du Cameroun.»
(Agence Ecofin)