
Sauf modification de dernière minute, tout est déjà fin prêt pour que se tienne la très attendue rencontre ministérielle à Washington entre l‘Égypte, le Soudan et l‘Éthiopie, trois voisins qui ont du mal à accorder leurs violons au sujet du barrage sur le Nil bleu.
La rencontre va réunir les ministres des Affaires étrangères de ces trois pays. Il s’agit de l‘Éthiopien, Gedu Andargachew, du Soudanais Ali Ahmed Karti et de l‘Égyptien Sameh Choukri. Et comme annonçait ce dernier, il y a près d’une semaine, ces retrouvailles devraient aider à « sortir de l’impasse les négociations concernant » la construction par l‘Éthiopie d’un barrage hydroélectrique sur le Nil bleu.
Dénommé « barrage de la Renaissance » (GERD), ce projet a débuté en 2012. D’un coût de 4 milliards de dollars, il est censé devenir à partir de 2022 (début d’exploitation) la plus grande centrale hydroélectrique d’Afrique, avec une production de 6 000 mégawatts.
Un bonheur pour l‘Éthiopie, mais pas forcément pour les pays voisins riverains du Nil. Dépendant à 90 % du Nil en matière d’approvisionnement en eau, l‘Égypte par exemple a toujours redouté une réduction du débit du fleuve du Nil Bleu.
Des négociations dont celles d’octobre dernier entre Khartoum, le Caire et Addis-Abeba ont échoué. Car, bien qu‘écartant toute option belliciste, Addis-Abeba avait clairement signifié qu’elle n’entend pas transiger sur l‘évolution du GERD. « Aucune force ne peut empêcher l‘Éthiopie de construire le barrage », déclarait le Premier ministre Abiy Ahmed.
Dès lors, si Fitsum Arega, ambassadeur éthiopien aux États-Unis, souhaite des discussions « fructueuses », ces retrouvailles s’annoncent toutefois fort déterminantes pour les trois pays. Tant il faudra de véritables assurances pour se rassurer les uns les autres.
Faute de quoi, on pourrait assister à une nouvelle impasse qui pourrait faire monter d’un cran les tensions déjà vives. Et partant rendre difficile la médiation américaine voire internationale.
John Ndinga Ngoma