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Depuis que R. Kelly est hors d’état de nuire, la parole se libère et les témoignages se multiplient. Ce 1er septembre à la barre, c’est Nathan Edmond, l’homme qui a officié la cérémonie de mariage du chanteur avec l’artiste Aaliyah, qui est venu donner sa version des faits.
Si les victimes de R. Kelly osent enfin raconter les sévices qu’elles ont subis, lors du procès, des témoins prennent aussi la parole. Ce lundi 31 août, c’est une ex-employée du chanteur, Suzette Mayweather, qui raconte les violences qu'elle a observées au domicile de la star. Assistante de R. Kelly pendant un an, elle raconte que ce dernier avait forcé deux de ses petites amies à se battre après que l’une d’elle se soit « mal comportée » à sa fête d’anniversaire. L'une aurait « twerké pour avoir une part de gâteau » selon « The New York Daily News ». Le rappeur, contrarié par cette performance, l’aurait poussée à se battre contre une autre femme pour la punir. Suzette Mayweather explique également que les compagnes de l’artiste étaient souvent obligées de rester dans leurs chambres, contraintes à demander la permission pour manger ou aller aux toilettes.
Un mariage illégal
Le lendemain, c’est un autre témoin qui se présente devant le jury du tribunal de New York : Nathan Edmond. Ce pasteur a uni R. Kelly à la chanteuse Aaliyah, décédée en 2001, et qui n’avait à l’époque que 15 ans. A l'époque, R Kelly craignait que l'adolescente soit enceinte. Afin d'éviter d'être poursuivi, il avait alors corrompu un responsable local pour obtenir une fausse pièce d’identité qui indiquait que la chanteuse était majeure. Il pensait se protéger d'accusation en l'épousant.
C’est dans un hôtel de l’État de l’Illinois que la cérémonie a eu lieu. « La porte s'est ouverte sur la chambre et Aaliyah et M. Kelly sont sortis », décrit Nathan Edmond. Il se souvient que le couple était habillé avec des survêtements assortis. Venu officier à la demande d’un ami, il affirme n’avoir eu aucune idée de l'identité des deux époux. « Je ne pensais pas que c’était quelqu’un de spécial et je ne le comprenais pas du tout », affirme-t-il. Si l’homme n’a jamais témoigné auparavant, c’est en raison de l’accord de non-divulgation qu'il avait signé avant la « cérémonie » qui n'a duré que « dix minutes ou moins ».
Rapports forcés, viol, menaces armées...
Puis c'est au tour de Faith, une autre victime de R. Kelly, de parler. La jeune femme a 19 ans lorsqu’elle rencontre l'accusé. Elle n’est pas une fan, mais le chanteur l’incite à le rejoindre après un concert au Texas. Elle raconte avoir été réticente à avoir des relations sexuelles avec lui, sans réussir à s'y soustraire. Lors d'un autre rendez-vous à Los Angeles, « il avait une arme, donc je n'allais pas sortir de la ligne », explique Faith. Une autre fois, il exige une fellation et lorsqu’elle s’oppose à lui, il lui répond : « Je suis une légende ! » Elle affirme également que l’interprète de « I Believe I Can Fly » lui a transmis l’herpès dont il est atteint. Une infection sexuellement transmissible dont le chanteur était bien conscient au moment des faits. Elle déclare à propos de leur premier rapport sexuel : « J'ai dit : “Allez-vous utiliser un préservatif ?” Il a dit : “Nous n'avons pas besoin de préservatif.” »
Addie elle, avait 17 ans lors de sa rencontre avec la star du R’n’B. Aujourd’hui, elle en a 43 ans et se souvient encore de l’enfer qu’elle a vécu. Selon elle, son viol a eu lieu seulement deux jours après le mariage de R.Kelly et Aaliyah. Lors d'un concert à Miami, des membres de l’équipe du rappeur l’approchent, elle et une amie qui l’accompagne. Après le show, R. Kelly leur signe des autographes et leur demande si elles veulent jouer à « qui embrasse le mieux ? ». L’amie d’Addie refuse. La jeune femme se prête au jeu. Mais très vite, R.Kelly ne joue plus. Elle raconte qu’il défait son pantalon pour avoir « un rapport sexuel non protégé » avec elle. « J'étais devant le comptoir et il était derrière moi. J'étais en état de choc complet. J'étais juste très introvertie et timide et je ne savais pas du tout quoi dire », se souvient-elle avec horreur.
Tandis que les témoignages glaçants se succèdent à la barre, R. Kelly attend le verdict. Sa peine de prison pourrait aller de dix ans à la perpétuité.
Ana Michelot
SOURCE: ELLE