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Nommé premier ministre sur fond de défiance populaire à l’endroit des autorités gouvernementales, l’ex-fonctionnaire des Nations unies Lassina Zerbo aura fort à faire pour regagner la confiance des populations et endiguer le fléau terroriste qui frappe le Burkina Faso.
Le gouvernement burkinabé a un nouveau visage depuis le vendredi soir, en la personne de Lassina Zerbo. L’ancien secrétaire exécutif de l'organisme onusien de surveillance et d’interdiction des essais nucléaires (OTICE) a été nommé premier ministre par le président Roch Kaboré, 2 jours après la démission de Christophe Joseph Dabiré et des autres membres de l’exécutif.
Une mesure qui s’inscrit dans la logique des réformes promises par le chef de l’Etat, qui s’est encore adressé à la population hier, date anniversaire de l’indépendance, appelant à l’union sacrée contre la menace djihadiste. « Tous les Burkinabès doivent être de ce combat, car c’est le seul qui vaille aujourd’hui la peine d’être mené », a-t-il déclaré à la télévision nationale.
Pour rappel, le Burkina Faso connait depuis quelques semaines d’importantes vagues de protestations populaires qui ont fait plusieurs victimes. La population reproche aux dirigeants leur incapacité à juguler les attaques terroristes que subit notamment le nord du pays. Les chiffres officiels indiquent au moins 2000 morts et 1,4 million de déplacés, du fait de l’Etat islamique et de groupes armés affiliés dans la sous-région ouest africaine.
Le premier ministre devra coordonner la réponse antiterroriste avec obligation de résultat, avant même de se pencher sur les maux qui minent les affaires courantes de l’Etat, notamment la corruption et la défaillance des services sociaux. Il devra assurer la sécurité intérieure pour permettre aux déplacés internes de recouvrer leur habitat, améliorer l’organisation des administrations publiques, fournir de meilleures conditions de travail aux forces armées, et coopérer avec les pays voisins contre le djihadisme dans la sous-région.
Les opérations de riposte ont déjà débuté. Jeudi, des représentants des forces armées burkinabés et nigériennes ont annoncé avoir, lors d’une manœuvre conjointe dénommée TAANLI 2, frappé deux bases terroristes. Bilan, une centaine de jihadistes tués, et du matériel de guerre récupéré, dont des explosifs et des munitions. Le communiqué indique que « l'opération a été conduite par des unités tactiques burkinabè et nigériennes qui ont manœuvré sous la coordination d'un poste de commandement opérationnel conjoint basé à Tillaberi au Niger ».
Feriol Bewa
SOURCE: (Agence Ecofin)