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Bonjour
Je suis un artiste conceptuel essayiste (A.C.E.) et j’ai eu le plaisir de faire la connaissance de Saidicus Leberger, Directeur, Créateur et Concepteur de la Radio TANKONNON en 2019 lors ma participation à la résidence internationale du FARA2 sous la Direction de l’artiste Sap-Hero Issa Koné à Assouindé en Côte d’Ivoire.
Artiste, je l’ai toujours été parce que différent aux yeux des « neuros-normés », Conceptuel car tout est concept en fonction de son « points-de-vues » et enfin Essayiste car j’aime l’idée de valider son intuition auprès de son entourage avant de se documenter puis d’effectuer un travail de recherche et de création qui va prendre la forme d’une œuvre.
L’œuvre en tant que création est libre de toutes formes à mes yeux. Elle peut de se fait se libérer de l’objet pour devenir la création d’une vie. Non pas une œuvre qui va entretenir le marché de l’art mais l’œuvre d’une vie. L’œuvre de vos vies, de vos peines, de vos joies, …, de tout ce que vous êtes et qui fait de vous une œuvre par le sens de vos actes.
Trop souvent à mon sens l’on souhaite résumer l’art à un objet. UN objet vide de sens si ce n’est d’être créateur de richesses. Un objet « inutile » car une œuvre ne peut avoir d’utilité par crainte d’avoir un sens et de devenir une production répondant à un besoin. Le monde serait-il devenu fou au point de perdre de vue le besoin essentiel de la vie qui est celui de donner du sens à sa vie. De faire sens avec ce qui nous entoure, nos frères et sœurs et la nature dont nous dépendons.
C’est avec plaisir, que je vous retrouverai chaque semaine suivant un calendrier dont je laisse l’organisation à mon ami, à l’homme autant qu’au communicant par son ouverture au monde, sa curiosité et son esprit.
Dans cette attente, je vous propose de faire plus ample connaissance et de définir un standard ouvert qui soit basé sur le partage et l’échange.
Comme je vous le disais en amont, je ne rentre pas dans les cases ou disons que depuis ma plus tendre enfance j’ai fais en sorte de ne pas y rentrer. Je n’étais pas un enfant rebelle, j’aime la vie et je m’émerveille encore chaque jour.
J’ai appris à choisir pour ne pas subir, j’ai fais de l’expérience mon moteur d’acquisition des connaissances, j’ai fais des choix qui m’ont obligé et m’oblige encore. Heureux d’être qui je suis, heureux d’être en tant qu’être je suis passé de l’émerveillement à la contemplation puis de la confiance au doute. Je fais confiance en la vie et je doute de ce que je vois ou entends. Il n’y a pas de contradiction en cela, juste le choix d’un espace de liberté, « agir pour ne pas subir ».
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L’art et l’expression artistique sont deux choses bien distinctes :
- Le premier est le fruit d’un regard extérieur quand Le second est le fruit de votre regard. Entre les deux il y a l’homme avec tous ses travers et c’est pourquoi je pense l’art comme un art asexué, une pratique libre, respectueuse et exigeante. Asexué car l’art n’est qu’une affaire d’homme, Libre car sans liberté l’art ne peut exister, Respectueux car l’art n’est pas un combat, Exigeant car il exige en premier de soi.
- L’art ou l’acceptation en tant qu’objet d’art est le fruit du regardeur, c’est lui qui par sa culture, ses gouts et ses besoins voit l’objet en tant qu’œuvre et le fait art quand l’expression artistique ou écriture picturale est le fruit d’un long chemin de réflexions et de doutes, celui de la maturation nécessaire à l’expression et à l’appropriation de son talent pour en faire sa signature. Seul celui qui possède la maîtrise technique et qui exprime au travers de celle-ci une pensée se verra accepter par les siens et appeler « Maître ».
- Alors que l’art en tant qu’objet vient nourrir la spéculation et l’égo quand l’expression artistique en tant qu’écriture picturale vient nourrir la pensée humaine. C’est pourquoi, j’ai choisi de me libérer de l’œuvre en tant qu’objet pour construire les conditions d’une réflexion collective sur le sens de nos actions ; J’ai nommé cela « Agor’Art » en référence à l’agora, espace public de rassemblement social, politique et mercantile de la cité, est avant tout le marché, en même temps que le rendez-vous où l’on se promène, où l’on apprend les nouvelles, où se forment les courants d’opinion1. (Agora — Wikipédia (wikipedia.org)
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Mon parcours d’artiste est à l’image de ce que je suis « déconcertant ». J’ai eu une production artistique durant ma quatrième année et le début de ma cinquième puis les doutes sont arrivés.
C’est durant cette longue période qui aura occupé la majeur partie de ma vie que j’ai construit mon regard intérieur puis est arrivée la question de trop.
Comme souvent c’est la goutte qui fait déborder le vase et les choix pour ne plus subir.
De là, j’ai dit stop à une vie qui s’imposait à moi et c’est fortuitement que j’ai découvert mon écriture picturale en peignant sous la forme de strates.
Les strates terrestres ou strates géologiques sont un livre ouvert sur l’histoire de notre terre, puisque je peignais des strates je pouvais raconter des Histoires, écrire avec des couleurs, dire ce que je n’osais dire.
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Depuis, j’ai suivi un parcours de recherche et d’expérimentation en art à l’ENDA (Ecole Nationale d’Art de la Biennale de Paris), j’ai une pratique « invisuel », je participe à des colloques internationaux et j’ai fondé l’IREDI7A (Institut de Recherche, d’Expérimentation et de Démonstration International en Art) qui a pour objet de créer les conditions d’évaluer une pensée public, sociale, politique et mercantile.
« Les religions comme l’économie divisent, l’art rassemble ».
Ma production est devenue secondaire et repose sur un concept « nomade » avec pour ligne de conduite « FAIRE-AVEC ». Travailler à partir de ce que l’on trouve pour une production en résonnance avec le lieu d’intervention. La terre est devenue ma matière et les racines l’expression du lien social indispensable à la vie.
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Je me faisais une joie de retrouver mon ami Saidicus à l’occasion de mon intervention au Centre Technique des Arts Appliqués de Bingerville (tout proche d’Abidjan) puis de ma participation au colloque international de l’Institut Français de Bobo-Dioulasso et en même temps de ma résidence au Gnanamaya organisé par l’artiste Issouf Diéro, toujours à Bobo Dioulasso mais les évènements en ayant décidés autrement, j’ai fais une proposition qu’il a accepté.
Si vous aussi vous acceptez ce rendez-vous, je vous propose d’envoyer vos questions/réactions à la Radio TANKONNON.
A la semaine prochaine.
Michel le Karamôgô
Texte de Sap-Hero Issa Koné
« Oui @Michel Charmasson, tu es chasseur, comme le Dozo.
Chasseur de gibiers, la femme du chasseur est enceinte, la femelle du sanglier est pleine, l'une doit servir de repas pour l'autre ce soir…le Dozo nourri le village.
Chasseur de plantes, le Dozo a un pacte avec la plante, il comprend le langage vert, les écorces et les racines n'ont pas de secret pour lui.
Chasseur d'esprit, le Dozo a pactisé avec les mannes et les djinns. Il envoûte et désenvoute…il respecte la part de gibier destiné à l’esprit de la forêt.
Tu es chasseur de mots, le Dozo est chantre, parolier et poète, il fait pleurer de la vie et fait rire de la mort…le Simbo est un Dangôrô…élève de Sanin et de Kontron.
Bienvenu Karamôgô dans la confrérie du DANKOUN.
Aniko'n…Animugu… »