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RADIO TANKONNON

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Décès samedi à Kinshasa de la chanteuse Tshala Mwana

Publié par RADIO TAN KONNON sur 11 Décembre 2022, 12:47pm

Catégories : #CULTURE

Tshala Mwana
Tshala Mwana

La chanteuse Elisabeth Tshala Muana Muidikayi alias « Tshala Mwana » est décédée samedi, au centre de santé « Initiative plus » de Kinshasa suite à une courte maladie à l’âge de 64 ans, a annoncé à l’ACP, sa sœur cadette Marie-Thérèse Kalenga.

« Notre Mamu nationale Tshala Mwana était internée pour des soins médicaux, on ne pouvait pas s’attendre à ce que son état de santé se dégrade et qu’elle nous quitte brusquement. Nous glorifions le bon Dieu pour tous les bons moments qu’on a partagé avec elle », a-t-elle ajouté.

La ministre de la Culture, arts et patrimoine, Catherine Kathungu Furaha a regretté la disparition d’une icône féminine porteuse des valeurs culturelles ancestrales et par la même occasion, elle a présenté ses condoléances à la famille biologique de l’artiste ainsi qu’à ses collègues musiciens.

« Je pleure la disparition d’une sœur, d’une légende porteuse des valeurs culturelles ancestrales qui a su porter haut l’étendard de notre nation au niveau international, on se souviendra de son engagement pour la cause nationale et africaine, sa rumba mélangée à la tradition Luba et ses titres aux leçons morales et d’éthique pour la postérité tels que Lwatuye, Karibu Yangu Nasi na bali et Malu », a-t-elle déclaré.

« Aux petites heures de ce matin, le bon Dieu a pris la décision de rependre la Mamu nationale Tshala Muana. Que le bon Dieu soit glorifié pour tous les bons moments qu’elle nous aura fait passer sur cette terre. Adieu Mamu de moi », a déclaré M. Claude Mashala sur ses pages sociales.

Brève biographie de l’artiste

Née à Elisabethville (Lubumbashi), le 13 mai 1958, elle est originaire du Kasaï Occidental, deuxième d’une famille de dix enfants, elle est la fille d’Amadeus Muidikayi, militaire et d’Alphonsine Bambuwa Tumba.

A peine âgée de 6 ans, elle perd son père assassiné à Watsha par les maquisards Mulelistes pendant la guerre du Katanga. Elevée par sa mère qui décède en 2005, elle fait ses premiers pas en musique à l’église du camp militaire Kimbembe à Elisabethville dans un environnement musical traditionnel.

Arrivée à Kinshasa à 18 ans, elle est séduite par les prouesses des danseuses accompagnant les orchestres comme Afrisa et OK Jazz ainsi que des voix féminines telles que Mpongo Love et Abeti Masikini puis participe aux ensembles chorégraphiques de Tabu Ley Rochereau et Franco, deux grands noms de la Rumba congolaise.

Elisabeth Tshala Mwana débute sa carrière à Kinshasa comme danseuse et choriste en 1977, dans le groupe Tcheke-Tcheke Love de son idole féminine Mpongo Love. Elle s’essaie ensuite dans la chanson en travaillant avec Laurent Galans et Rachid Kung en composant ses chansons en Tshiluba.

En 1978, elle rencontre Abeti Masikini après avoir remportée un concours de chant organisé par Gérard Madiata, elle est recrutée comme danseuse et choriste malgré ses premières productions musicales puis intègre le groupe « Minzoto wela wela » avant d’exploser sur le plan musical en carrière solo vers les années 80. Elle a été célèbre pour avoir modernisée et donner ses lettres de noblesses au folklore du peuple Luba, le « Mutuashi » dont l’origine remonte probablement au moyen-âge.

Surnommée « La reine de Mutuashi », elle a parcouru divers pays d’Afrique et du monde dont le Congo, la Centrafrique, le Nigeria, le Togo, le Niger, le Mali, le Burkina Faso, le Sénégal, le Bénin, le Kenya, la France, l’Italie, l’Allemagne, les Pays-Bas et tant d’autres.

Discrète sur sa vie privée, la rumeur lui prête plusieurs relations, notamment avec des personnalités politiques. C’est en 1997 de retour au pays après une vingtaine d’année passée à Paris en France que Tshala Muana s’engage en politique, épaulée par le Président Laurent Désiré Kabila. Elle est la fondatrice de l’association dénommée « REFECO » (Regroupement des femmes congolaises).

De 2000 à 2002, elle siège au sein de l’ACLPT (Assemblée Constituante et Législatives du Parlement de Transition) puis devient ensuite présidente de la ligue des femmes du parti politique PPRD, créé en 2002 par le Président honoraire Joseph Kabila où elle occupait une fonction importante.

Candidate en 2011, elle a battu aux législatives dans sa circonscription de la ville de Kananga au Kasaï-Occidental et à partir des années 2000, Mamu nationale assure elle-même sa production musicale puis celle des jeunes talents dès 2008, notamment Mg30, Jos Diena, Sarah Lula Tshanda et Boss Bosombo.

Elle est auteure-compositrice de plusieurs albums tels que « Manda matière » en 1984, « Baninga esi na bali » en 1985, « La divine et Antidote » en 1987, « The best of Thsala Muana » en 1989 , « Yombo » en 1992, « Elako » en 1993, « Tambwe » en 1994, « Muthuashi » en 1996, « Katsha waya » en 1997, « Pika pende » en 1999, « Dinanga » en 2002, « Malu » en 2003, « Tshanza » en 2004, « Mamu nationale volume 2 » en 2006, « Thikuna fou » en 2007, « Enkor et toujours » en 2008, « Sikila » en 2009, « Vundula » en 2013 , « Lunzenze » en 2015 , « Cour des grands » en 2016 et enfin « Don de Dieu » en featuring avec Mbilia belle en 2018.

Plusieurs personnalités artistiques et politiques rendent hommage à Mamu nationale

L’artiste percussionniste Paul Ngoy alias « Leperc » a posté sur son compte WhatsApp « RIP, Maman Tshala Muana », de son côté le président provincial de l’Union nationale de la presse congolaise (UNPC/Kinshasa), Jean Marie Kasamba, a annoncé la mort de la reine de Mutuashi en déclarant « J’ai la douleur immense de vous annoncer la disparition de ma sœur, ma star Tshala Muana ce matin à Kinshasa ! Le Congo et l’espace Kasaï ont perdu sa reine ! Que Dieu accueille son âme ». Plusieurs chanteurs congolais ont également réagi suite à la mort de celle qu’ils considèrent comme une légende, notamment Koffi Olomide. « Mon coucou est parti…un amour vrai c’est la vie. Elizabeth Tshala de Koffi, repose en paix », a-t-il commenté dans sa page officielle Instagram.

Pour sa part, Fally Ipupa a également souhaité le repos éternel à sa consœur « Rest in peace la reine de Mutwashi, Mamu nationale, Mama Tshala Muana », également attristé par cette nouvelle, l’artiste musicien Alesh a glissé des mots de reconnaissance sur ses comptes sociaux à l’égard de la défunte, « Qu’est ce qu’elle m’a fait rêver toute mon enfance! Je garderai fermement le souvenir de nos dernières rencontres. Maman Tshala! Amour éternel ».

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