Des grenades lacrymogènes ont été tirées le 18 janvier sur des manifestants venus protester contre la présence des troupes est-africaines en RDC. Déployées pour lutter contre le M23, celles-ci sont critiquées pour leur manque d’efficacité.
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Une marche de protestation contre la force régionale déployée dans l’est de la RDC a été violemment dispersée par la police, mercredi 18 janvier, à Goma, chef-lieu du Nord-Kivu. Des journalistes ont également été visés par les forces de l’ordre.
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Une centaine de manifestants, répondant à l’appel de mouvements citoyens, s’étaient rassemblés pour marcher contre cette force conjointe de l’East African Community (EAC), qu’ils jugent inefficace pour lutter contre la rébellion du M23. Mais à leur arrivée dans le centre-ville de Goma, ils ont été stoppés par des tirs de grenades lacrymogènes. Les journalistes ont pour leur part été menacés par la police ; l’un d’eux a été atteint à la tête par une grenade lacrymogène.
« Un bouclier pour l’ennemi »
« La population est fatiguée de voir cette force inutile de l’EAC se transformer en une mission d’observation qui regarde comment on nous massacre », explique Espoir Mwinuka, un militant de la Lucha, co-organisateur de la marche. « Sur le terrain, ils ne font rien à part servir de bouclier à l’ennemi, donc cette force n’a pas sa raison d’être chez nous », selon Josue Wallay, un autre militant de la Lucha, présent dans le cortège.
Plusieurs milliers de soldats du Kenya et du Burundi ont été déployés en renfort de l’armée congolaise et des Nations unies pour lutter contre le M23 dans l’Est; 750 militaires sud-soudanais sont attendus prochainement.
Mais depuis plusieurs semaines, le mécontentement s’est accru, et on peut désormais entendre dans Goma les insultes lancées par des habitants au passage de véhicules des troupes kényanes de l’EAC.
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La frustration est notamment montée après que les militaires kényans ont organisé des cérémonies de retrait des rebelles et de reprise de contrôle par l’EAC de deux localités situées au nord de Goma, fin décembre et début janvier. Une situation dénoncée comme « un leurre » par l’armée congolaise, d’autres témoignages affirmant également que le M23 occupait toujours des positions d’où il était censé s’être retiré.
(Avec AFP)