Comme prévu, le 16e congrès de la milice séparatiste du Polisario a donné du fil à retordre à son chef Brahim Ghali. Alors qu’il devait toucher à sa fin, il a été prolongé de deux jours en l’absence de consensus sur le renouvellement du mandat de Ghali à la tête de l’organisation séparatiste.
Dans les camps des séparatistes, la candidature de Brahim Ghali ne fait pas l’unanimité et cela a été compris dès l’envoi d’un groupe composé du secrétariat général pour sonder les troupes avant le congrès afin d’organiser la continuité du chef du mouvement.
Les membres du groupe mandaté par Ghali ont fait un rapport des activités menées par le Polisario ces dernières années et Ghali l’a dévoilé durant ce congrès pour se féliciter de la rupture du cessez-le-feu et promettre d’intensifier la « guerre » contre le Maroc.
Mais ce discours, toujours employé par les mêmes ne plait plus chez les membres de la milice et surtout chez la jeunesse qui dénonce les règles d’éligibilité pour le poste de secrétaire général qui nécessitent d’abord d’avoir 40 ans et d’avoir une expérience militaire pour diriger le groupe séparatiste armé.
Selon la presse espagnole qui suit les événements de ce congrès, quelques heures avant la clôture mardi soir, un porte-parole du Polisario a annoncé, la poursuite des activités du congrès qui a réuni 2300 personnes jusqu’à jeudi.
La réélection préparée et validée par l’Algérie de Brahim Ghali ne semble pas gagnée d’avance ni facile même si le Polisario a barré la route à tous les potentiels candidats.
L’existence de désaccords internes concernant le leadership de Ghali a déjà été mise à nu en décembre lorsque l’un des représentants de la milice, le « chef de l’Europe et de l’UE », Oubi Bachir, a parlé des profondes divergences avec le clan du polisario et a démissionné.
Face au manque de renouvellement de la classe dirigeante au sein de la milice et le ras-le-bol de la jeunesse du Polisario, le mouvement séparatiste et l’Algérie ont été contraints de prolonger la date du congrès afin de faire des réformes internes.
Entre-temps, le candidat Bachir Mustapha Sayed, frère du fondateur de la milice armée, a confirmé sa candidature, mais ce dernier n’a pas l’aval d’Alger.