Les Tunisiens votent au second tour des élections législatives

Les électeurs tunisiens ont voté lors du second tour des élections législatives le 29 janvier 2023. © Fethi Belaid, AFP

Le président tunisien et son expérience chancelante de démocratie qui dure depuis une décennie sont confrontés à un test important dimanche alors que les électeurs votent au deuxième tour des élections législatives.

Le taux de participation n’a été que de 11% au premier tour de scrutin le mois dernier, de nombreux Tunisiens mécontents étant restés à l’écart et l’influent parti islamiste d’opposition boycotté.

Le second tour des élections de dimanche est surveillé dans le monde arabe. Ils sont considérés comme une étape décisive dans les efforts du président Kais Saied pour consolider le pouvoir, apprivoiser les rivaux islamistes et reconquérir les prêteurs et les investisseurs nécessaires pour sauver l’économie chancelante.

Les électeurs choisissent des législateurs pour remplacer le dernier parlement, dirigé par le parti islamiste Ennahdha, que Saied a suspendu en 2021 et ensuite dissous.

Il a ensuite fait réécrire la constitution pour donner plus de pouvoir au président et moins à la législature.

Les analystes notent une crise de confiance croissante entre les citoyens et la classe politique depuis que la révolution tunisienne de 2011 a déclenché les soulèvements du Printemps arabe dans toute la région et a conduit les Tunisiens à créer un nouveau système politique démocratique autrefois considéré comme un modèle.

Les bureaux de vote ont ouvert dimanche à (8 H 07 00 H GMT), sauf dans les régions agitées proches des frontières algérienne et libyenne où les autorités limitent les heures de vote pour des raisons de sécurité.

Le taux de participation – un signe important de la légitimité des élections – devrait être annoncé dimanche soir, et les résultats des élections dans les prochains jours.

Au premier tour, 23 candidats ont obtenu des sièges sur les 161 sièges du parlement, soit parce qu’ils se sont présentés sans opposition, soit parce qu’ils ont remporté plus de 50% des voix.

Au second tour de dimanche, les électeurs choisissent parmi 262 candidats qui cherchent à pourvoir 131 sièges.

Aucun candidat n’a pris la peine de se présenter dans sept autres circonscriptions; Les responsables électoraux disent que ces sièges seront pourvus lors d’élections spéciales à une date ultérieure.

Saied et ses partisans ont fait valoir que sa refonte de la politique tunisienne était nécessaire pour mettre fin à l’impasse politique considérée comme aggravant les crises économiques et sociales.

Le chômage atteint 18 %, l’envolée du déficit budgétaire a entraîné des pénuries de produits de base et le Fonds monétaire international a gelé les négociations sur un nouveau prêt très attendu pour le gouvernement tunisien.

La popularité de Saied a chuté depuis son élection en 2019, comme en témoigne une vidéo partagée en ligne d’une visite impromptue qu’il a faite dans un café à Tunis en pleine campagne plus tôt ce mois-ci.

AFP