Ciné Droit Libre, un festival de cinéma engagé et indépendant, est un lieu où les esprits se rencontrent, où les idées s’échangent et où les débats prennent vie. Le thé, dans ce contexte, devient bien plus qu’une simple boisson. Il est le compagnon des discussions animées, des réflexions profondes et des échanges passionnés.
Autour d’une tasse de thé, les cinéphiles, les réalisateurs, les militants et les spectateurs se rassemblent pour discuter des films projetés, des enjeux sociaux et des droits de l’homme. Les saveurs du thé se mêlent aux saveurs des idées partagées, créant un espace où la créativité et la conscience se rejoignent.
Le Grin de Ciné Droit Libre à l'Institut Goethe de Ouagadougou, est un symbole de convivialité, d’ouverture d’esprit et de dialogue. Il incarne l’esprit du festival : la liberté d’expression, la diversité culturelle et la quête de justice.
Oui, le thé en Afrique est bien plus qu’une simple boisson. Il est imprégné d’histoire, de culture et d’héritage. Voici quelques observations sur le rôle du thé dans différentes régions africaines :
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Mali: Au Mali, les jeunes hommes se rassemblent autour du thé pour contrer l’ennui. Ils préfèrent vivre dans le moment présent et profiter de l’avenir immédiat. Leur groupe de thé, communément appelé “Grin”, a un nom qui reflète leurs espoirs et aspirations. Certains noms sont humoristiques, d’autres font référence aux défis auxquels ils sont confrontés.
Guinée : Les débats autour du thé sont des moments d’échanges souvent houleux. Les jeunes et les personnes plus âgées s’expriment passionnément, parfois avec des mots un peu déplacés.
Burkina Faso : Malgré les défis de sécurité et le quotidien difficile, les habitants de Bobo Dioulasso, de Dori, de Djibo, de Ouahigouya et de Ouagadougou se retrouvent chaque jour autour du thé pour débattre de sujets importants. Ce rituel est un signe de résilience et d’espoir.
En somme, le thé en Afrique transcende le simple fait de boire une tasse chaude. Il est un lien social, un espace de discussion et un reflet de la vie quotidienne.
A Ciné Droit Libre , on ne vient pas pour contrecarrer le "poids de l'ennui" en buvant du thé ensemble. Pour les festivaliers, c'est un grand moment de vivre ensemble ici et maintenant, et de partage d'idées.
Le décor fut planté le 11 novembre 2023 à l'Institut Goethe de Ouagadougou, le "Tea man" (Fakir), était présent avec sa petite bouilloire en métal sur des charbons ardents.
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Il était responsable du long et laborieux processus de préparation du thé vert en poudre du groupe des festivaliers de Ciné Droit Libre, communément appelé "Grin". C'est la raison pour laquelle ils se sont réunis.
Monsieur David Kagunzi, l'intellectuel originaire du Burundi, écrivain, journaliste, enseignant, ancien fonctionnaire international a démontré autour des échanges autour du thé que l'africain doit apprendre à respecter sa culture.
L’esprit de partage est une valeur essentielle qui peut contribuer au bien-être et à l’harmonie dans la société. En Afrique, comme ailleurs, cultiver cet esprit peut renforcer les liens entre les individus et favoriser le développement collectif. Voici quelques réflexions sur la manière d’encourager l’esprit de partage en Afrique :
Solidarité communautaire : Encourageons la solidarité entre les membres de la communauté. Cela peut se faire par le biais d’actions concrètes telles que le partage des ressources, l’aide aux voisins en cas de besoin, et la participation à des projets communautaires.
Éducation et sensibilisation : Sensibilisons les gens à l’importance du partage. Les écoles, les médias et les organisations locales peuvent jouer un rôle en enseignant les valeurs de partage et en montrant des exemples positifs.
Partage des connaissances : Encourageons l’échange d’idées, de compétences et de savoir-faire. Les plateformes éducatives, les ateliers et les événements communautaires peuvent faciliter ce partage.
Partage des ressources : Favorisons la distribution équitable des ressources. Cela peut inclure le partage de l’eau, de la nourriture, de l’énergie et d’autres biens essentiels.
Entraide et coopération : Encourageons les initiatives de groupe pour résoudre les problèmes. Les projets agricoles, les coopératives et les associations peuvent renforcer la solidarité et le partage.
Célébration des traditions : Les coutumes et les célébrations locales peuvent promouvoir l’esprit de partage. Les festivals, les rassemblements et les rituels sont des occasions de se réunir et de partager des moments de joie.
En fin de compte, l’esprit de partage en Afrique, comme ailleurs, dépend de la volonté collective de valoriser la communauté au-dessus de l’individualisme. En cultivant cette valeur, nous pouvons contribuer à un monde plus solidaire et équilibré.
Respecter sa culture est un équilibre délicat entre les droits individuels et la reconnaissance des diversités culturelles.
Plusieurs autres sujets furent abordés par les festivaliers qui avaient une forte envie de partage d'idées. Nous pouvons citer le thème: "Droits Individuels et Culture".
Il a été démontré lors des débats que La déclaration universelle des droits de l’homme reconnaît les droits individuels, mais il est essentiel de tenir compte des modes de vie culturels. Les groupes humains sont composés d’individus, et leurs comportements sont influencés par leur appartenance à une société spécifique.
Une déclaration des droits de l’homme doit donc refléter à la fois le respect de l’individu en tant qu’individu et son rôle au sein de son groupe social. Les valeurs dominantes dans les pays occidentaux ne doivent pas dicter exclusivement ces droits.
Quand au sujujet de la diversité Culturelle, des festivaliers ont tenus à préciser qu'au fil des années, les anthropologues ont étudié les différentes manières dont les peuples du monde entier résolvent les problèmes de subsistance, de vie sociale, de régulation politique et d’aspirations esthétiques. Chaque culture a ses propres méthodes, souvent radicalement différentes.
La diversité culturelle est une richesse. Respecter les différences signifie inviter des personnes de cultures variées à des activités, participer à leurs événements et favoriser l’inclusion.
En somme, le respect de la culture implique de trouver un équilibre entre les droits individuels et la reconnaissance des modes de vie variés qui façonnent notre monde.
Nous avions donc pris une gorgée de thé et nous nous sommes laissé emporter par les débats passionnants qui animent Ciné Droit Libre.
Après les débats conviviaux et parfois houleux dans les règles du vivre harmonieusement ensemble, le public présent fut invité à prendre part à un cocktail et une séance de projection de films suivi d'un débat.
Deux films étaient au programme:
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"Construire Demain", un documentaire réalisé par Gideon Vink, qui nous invite à réfléchir sur la manière dont nous pouvons façonner un avenir bâti sur des bases durables, innovantes et humaines.
Résumé des films:
Ils viennnent du Mali, de la Mauritanie, et du Burkina Faso.
- Ils sont jeunes
- Ils sont engagés
- Ils n'attendent pas des opportunités mais créent des opporttunités pour les autres.
- Ils motrent le chemin à travers des actions fortes et concrètes.
Ces jeunes hommes et femmes ne sont pas le futur de l'Afrique, ils sont déjà le présent.
- Ils incarnet l'espoir d'un changement positif, d'une révolution silencieuse qui se met en marche.
Oui, le film documentaire: "Construire demain" dresse le portrait de quelques jeunes leaders engagés pour les droits humains, l'espace civique et la citoyenneté en Afrique.
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"Al Djanat, Paradis originel", un documentaire réalisé par Chloé Aïcha Boro, qui relate l’histoire de la cour familiale où Mme Aïcha Chloé Boro a passé son enfance. Ce lieu, qui a vu grandir plusieurs générations, s’est retrouvé au cœur d’un conflit lié à l’héritage familial. Le film explore cette situation de crise vécue dans la cour de la famille de la réalisatrice, située à Dédougou au Burkina Faso. Le titre “Al Djanat” signifie “paradis originel” en référence à ce lieu chargé d’histoire et de mémoire.
La cour familiale est un espace où se tiennent des réunions, des prières et des échanges. Cependant, une menace pèse sur ce lieu, car une partie des héritiers prétend en disposer selon l’application du droit en vigueur, hérité du droit français, tandis que l’autre croit en la tradition et à l’histoire familiale.
Ce documentaire offre un regard profond sur les enjeux de l’héritage, les conflits familiaux et la préservation des traditions dans un contexte africain. Il nous invite à réfléchir sur la signification des lieux qui ont façonné nos vies et nos identités.
Voici le programme du festival Ciné Droit Libre 2023 qui se tiendra du 9 au 16 décembre 2023. Le thème de cette édition est la corruption et le nouveau terrorisme. Au menu, vous aurez entre autres des projections de films engagés sur les droits humains, suivies de débats, des masters class, des grins du festival, et des forums. Sans oublier que le festival sera animé par des prestations artistiques. Voici le programme à télécharger : PROGRAMME CDL2023
Saidicus Leberger
Pour Radio Tankonnon