Ekaterina Dountsova se porte candidate à la présidentielle russe de 2024 : Quête d'une alternative dans un paysage politique dominé

Ekaterina Dountsova, porteuse des idéaux de "paix", a officiellement soumis sa candidature pour l'élection présidentielle de mars 2024 lors de la journée de mercredi.

Ekaterina Dountsova

Les documents nécessaires à sa candidature ont été déposés auprès de la Commission électorale, confirmant ainsi leur enregistrement, bien que cette étape ne constitue qu'un commencement : la candidate doit maintenant rallier un minimum de 300 000 signatures de soutien, une tâche loin d’être aisée.

Malgré le défi, Ekaterina Dountsova, âgée de 40 ans, a exprimé son optimisme en affirmant qu'il existait "toujours une chance sur deux".

Cependant, la réélection du président actuel, Vladimir Poutine, pour un cinquième mandat, semble inéluctable, étant donné l'absence de toute forme d'opposition tolérée. Les personnalités politiques d'envergure, comme le militant anticorruption Alexeï Navalny, ont été incarcérées ou contraintes à l'exil.

Ekaterina Dountsova avait elle-même été convoquée par le parquet après avoir annoncé son intention de se présenter à l'élection. Dans ses déclarations sur les réseaux sociaux, elle avait souligné l'éloignement progressif de la Russie des valeurs fondamentales, évoquant la détérioration des droits, des libertés, et déplorant la perte d'une perspective prometteuse, notamment près de deux ans après le début de l'assaut russe contre l'Ukraine.

Interrogée sur ses appréhensions concernant sa sécurité et celle de ses proches, elle a admis des "inquiétudes" tout en insistant sur la légalité de ses actions.

"Nous défendons un programme plutôt constructif, nous ne nous opposons à personne, nous prônons la paix et l'avancement des processus démocratiques", a-t-elle ajouté.

Ancienne journaliste et députée municipale, Ekaterina Dountsova a souligné que "les individus aspirent à une alternative et à restaurer la confiance dans le processus électoral".

En novembre dernier, elle avait déjà rapporté avoir rassemblé "plus de 10 000" signatures, bien en-deçà des 300 000 requises.

Plus tôt dans la journée, la Commission électorale avait annoncé avoir reçu 16 candidatures pour l'élection présidentielle prévue du 15 au 17 mars 2024, dont celle de Vladimir Poutine.

Les candidats ont jusqu'au 27 décembre pour déposer leur demande initiale d'enregistrement auprès de la Commission électorale, selon le calendrier officiel.

L'impératif de récolter 300 000 signatures s'applique aux candidats indépendants non affiliés à un parti représenté à la Douma. Ces signatures doivent être soumises au moins 45 jours avant le scrutin à la Commission électorale, qui rendra sa décision finale sous 10 jours.

Par ailleurs, la présidente de la Commission électorale, Ella Pamfilova, a noté que "environ 38 millions d'électeurs" pourraient avoir la possibilité de voter en ligne.

Les zones contrôlées par la Russie dans l'est et le sud de l'Ukraine participeront également à cette élection, malgré l'opposition de Kyiv.

Grâce à une révision constitutionnelle de 2020, Vladimir Poutine pourrait, théoriquement, se maintenir au Kremlin jusqu'en 2036, l'année de ses 84 ans.

Tout juste désigné candidat, le nationaliste et soutien indéfectible de Vladimir Poutine, Léonid Sloutski, a assuré qu'il ne "ravirait pas de voix" à Vladimir Poutine, promettant une victoire "énorme" pour celui-ci.

Saidicus Leberber

Pour Radio Tankonnon