Le partenariat entre la République Démocratique du Congo (RDC) et les Casques bleus de l'Organisation des Nations Unies (ONU) est une chronique d'interactions sinueuses. Depuis l'essor des mouvements rebelles dans l'Est du pays, des troubles qui se sont répandus à travers diverses localités, notamment l'emblématique région de l'Ituri, cette alliance a connu des fluctuations notables.
De l'ancienne Mission de l'Organisation des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUC) à la Mission de l'Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO), instaurée le 1er juillet 2010, les rapports entre les parties ont oscillé entre intérêt et agacement.
L'Est du pays, en proie à un conflit incessant, a longtemps espéré que la présence de ces soldats de la paix y mettrait un terme. Cependant, malgré ces attentes, les guerres, les pillages des ressources et les violences ont persisté, même s'étant parfois accentués sous l'égide de la MONUSCO, plus de deux décennies après son déploiement initial.
Ce constat d'échec a teinté le départ de la MONUSCO. En juillet 2022, des centaines de manifestants ont saccagé le Quartier Général de la MONUSCO à Goma. Ce sort des forces onusiennes s'est concrétisé en novembre 2023 avec l'accord de retrait signé entre la RDC et l'ONU. 15 000 effectifs quitteront le territoire en trois phases.
À la fin d'avril 2024, depuis le Sud-Kivu, puis le Nord-Kivu et enfin l'Ituri, cette entreprise aura accompli un acte d'utilité remarquable en cette période de décembre 2023. En effet, ses avions et ses effectifs ont contribué au transport du matériel électoral pour les élections du 20 décembre.
Pour bon nombre de Congolais, cette évolution ne suscitera pas de vif regret. Néanmoins, le spectre d'une détérioration du conflit dans l'Est se profile à l'horizon. Avec la résurgence du M23 et même l'association de figures telles que Corneille Nanga à ce groupe de rebelles criminels, il convient de redouter le pire.
Surtout lorsque l'on considère les soupçons de collusion entre la RDC et son voisin, le Rwanda. Cela suggère que le prochain président devra se confronter à un défi épineux : stabiliser l'Est du pays où les hostilités pourraient atteindre leur paroxysme.
RADIO TANKONNON