En date du 22 décembre 2023, lors d'un conclave électif marquant le 8e congrès du Parti Démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI), Tidjane Thiam, Franco-ivoirien âgé de 61 ans, a été plébiscité par 96,5% des 3 600 congressistes présents, lui conférant ainsi la présidence du parti. La participation a atteint un taux de 64%, avec une nette préférence accordée à Thiam par rapport à son challenger, le maire de Cocody, Jean-Marc Yacé.
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Cette élection a été un événement crucial après le décès d'Henri Konan Bédié, ouvrant une nouvelle ère pour le PDCI. Les acteurs du parti, dont les figures emblématiques comme les Guikahué, Billon, Yacé et d'autres, ont su dépasser leurs divergences pour favoriser un scrutin apaisé. Ceci démontre la volonté de l'unité et de la consolidation du parti en tant qu'opposition principale, voire plus, dans le paysage politique ivoirien.
Tidjane Thiam, réputé pour son parcours impressionnant, possède des antécédents académiques prestigieux, incluant sa formation à Polytechnique et sa carrière réussie au sein du cabinet McKinsey, au Bureau national d’études techniques et de développement (BENETD) ainsi qu'à la tête du Crédit Suisse. Sa compétence et son expertise en gestion lui confèrent une stature indéniable pour mener des actions à l'échelle nationale.
La passation de pouvoir à Thiam, alors même que les funérailles de Bédié n'ont pas encore eu lieu, symbolise le changement de cap pour le PDCI. Le nouveau président par intérim, Philippe Cowpli-Bony, a souligné que les membres du parti attendent de Thiam qu'il redynamise et rassemble les troupes afin de réaliser les objectifs politiques fixés, notamment la reconquête du pouvoir d'État en 2025.
Ce plébiscite marque également un tournant générationnel pour le PDCI, s'orientant vers une direction dynamique et incluant des initiatives modernes. Thiam a déjà exprimé son désir d'une gouvernance pragmatique et réelle, signifiant son intention de valoriser les solutions concrètes plutôt que des propositions théoriques.
Toutefois, Thiam est confronté à des défis majeurs. Il doit d'abord surmonter les dissensions internes et rallier un large éventail d'adhérents, y compris ceux qui peuvent exprimer des réserves ou des oppositions envers lui. Ensuite, il doit s'adapter à la politique ivoirienne après deux décennies passées à l'étranger, évitant ainsi toute déconnexion avec la réalité locale.
Enfin, il doit également faire face à une tradition politique où l'assistance financière aux partisans est souvent perçue comme un élément crucial. Cette situation contraste avec son approche, jugée plus réservée quant à la distribution de largesses financières.
Son principal défi reste la restructuration du PDCI, en insufflant un dynamisme axé sur la relève des jeunes générations au sein du parti.
En somme, l'arrivée de Tidjane Thiam à la tête du PDCI suscite d'immenses attentes et suscite un grand intérêt quant à sa capacité à insuffler un nouveau souffle au parti, transcendant ainsi les attentes et les aspirations de ses membres dans le paysage politique ivoirien.
Saidicus Leberger
Pour Radio Tankonnon