La Lutte acharnée contre le décrochage scolaire des filles au Burkina Faso : Un regard profond sur les efforts du gouvernement dans le cadre du projet SWEDD

Élèves africains

Dans une réalité déconcertante, plus de 75 000 jeunes filles au Burkina Faso ont été contraintes d'abandonner le noble chemin de l'éducation, révèle un responsable du ministère de l'Éducation nationale lors d'un panel poignant sur le "décrochage scolaire des filles et système de remédiation". Cet événement, inscrit dans le cadre du projet ambitieux pour l'autonomisation des femmes et le dividende démographique au Sahel, plus connu sous son acronyme anglais, SWEDD, met en lumière les défis cruciaux auxquels sont confrontées ces jeunes âmes en quête de savoir.

Selon Inoussa Sissao, éminent chef de service à la Direction de la Promotion de l'Éducation Inclusive, de l'Éducation des Filles et du Genre (DPEIFG), divers facteurs contribuent à ce fléau éducatif, parmi lesquels la pauvreté des parents, les grossesses précoces, les unions matrimoniales précipitées et la crise sécuritaire qui enserrait la nation.

L'UNICEF Burkina Faso souligne avec une gravité palpable que ce décrochage scolaire non seulement compromet l'éducation des jeunes filles, mais les expose également à des risques accrus de violence, d'exploitation, de mariages forcés, voire de recrutement par des groupes armés.

Face à cette impérieuse nécessité, le gouvernement a entrepris un profilage exhaustif des élèves déscolarisées, déployant des classes alternatives en urgence et des sessions en double vacation. Ces initiatives, pensées pour offrir aux jeunes filles des espaces d'apprentissage temporaires et flexibles, se veulent un rempart contre le décrochage scolaire.

M. Sissao, fervent défenseur de l'éducation, soutient que ces classes spéciales visent à assurer une éducation de base, à préserver une certaine intégrité morale dans la vie des jeunes filles et à contrecarrer leur abandon précoce des bancs d'école.

En 2023, la première phase du profilage des filles hors écoles au Burkina Faso a permis de recenser plus de 60 000 élèves déscolarisées. Dans le cadre du projet SWEDD, un grand nombre d'entre elles ont bénéficié de prises en charge spécifiques et de formations adaptées.

Cependant, la réalité brute de la situation révèle une autre facette douloureuse. Au 2 octobre 2023, pas moins de 6 149 écoles étaient fermées en raison de violences et d'insécurité. Plus de 31 000 enseignants et plus d'un million d'enfants se retrouvaient ainsi privés de leur droit fondamental à l'éducation, se terrant dans la crainte pour leur sécurité.

Pendant ce temps, au moins 230 écoles servaient de refuges temporaires à plus de 52 000 personnes déplacées à l'intérieur du pays, soulignant l'impact dévastateur de la crise sécuritaire sur le paysage éducatif burkinabé.

Dans ce contexte alarmant, le projet SWEDD émerge comme un phare d'espoir, offrant aux jeunes filles déscolarisées une bouée salvatrice. Les efforts conjugués du gouvernement, de l'UNICEF et d'autres acteurs humanitaires visent à briser les chaînes du décrochage scolaire, ouvrant la voie à un avenir où chaque fille peut rêver sans entraves et écrire son propre récit de réussite.

Saidicus Leberger

Pour Tankonnon