Scandale financier majeur révélé par la Cour des Comptes : Plus de la moitié des subventions aux partis politiques non justifiées en 2020

Dans un rapport accablant présenté par le premier président de la Cour des Comptes, Latin Poda, la gestion des subventions de l'État allouées aux partis politiques en 2020 a été mise en lumière, révélant un niveau alarmant d'irrégularités. Les conclusions de la Cour des Comptes, fruit d'une minutieuse enquête, exposent une situation financière chaotique au sein de la sphère politique, mettant en évidence des manquements graves dans la justification des fonds attribués.

La cour des comptes du Burkina Faso

Selon les déclarations de Latin Poda, sur le montant colossal d'un milliard de subventions versées aux partis politiques en 2020, pas moins de 574 millions ne trouvent aucune justification apparente. Ce constat accablant soulève des questions cruciales quant à la transparence et à l'intégrité dans l'utilisation des ressources financières allouées à des fins politiques.

L'un des aspects les plus préoccupants mis en avant par la Cour des Comptes concerne les 48 partis politiques qui n'ont pas soumis de rapports de justification de leurs dépenses. Ces entités, qui semblent évoluer dans l'ombre sans adresse officielle ni siège déclaré, ont ainsi échappé à toute traçabilité. Cette absence de données tangibles rend extrêmement difficile l'évaluation des activités et des dépenses des partis concernés, jetant le doute sur la légitimité de leur financement.

Les tentatives multiples pour résoudre cette situation ont, jusqu'à présent, été vaines. Les autorités compétentes ont buté sur l'absence d'adresses officielles et de sièges déclarés par ces partis politiques récalcitrants. Cette situation délicate met en lumière une lacune significative dans le système de régulation et de surveillance des subventions politiques, mettant en danger la confiance du public dans l'intégrité de ses représentants.

Les conclusions de la Cour des Comptes soulèvent des questions pressantes quant aux mécanismes de contrôle en place et à la nécessité urgente de renforcer la transparence et la responsabilité financière au sein du paysage politique. Ces révélations soulignent également la nécessité d'une réforme approfondie dans la manière dont les fonds publics sont alloués aux partis politiques, afin d'assurer une utilisation responsable et légitime de ces ressources cruciales.

En réaction à ces révélations, la société civile et certains secteurs de la classe politique appellent à une action immédiate pour corriger les lacunes dans le système de contrôle et protéger l'intégrité des processus démocratiques. Ce scandale financier risque de laisser des cicatrices durables dans la confiance du public envers ses représentants, soulignant l'impératif d'une réforme profonde pour restaurer la crédibilité des institutions politiques et financières du pays.

La liste des partis politiques et regroupements d’indépendants exclus du financement public

1. Mouvement Panafricain des Forces Unies Pour le Travail, l″Union et la Renaissance (MP/FUTURE)
2.  Coalition pour la République Parti Progressiste (CORP)
3.  Rassemblement Patriotique pour l’Intégrité (RPI)
4.  Parti Socialiste Burkina (PS Burkina)
5. Rassemblement du Peuple pour le Travail
6. Front commun pour le Développement (FCD)
7. Mouvement pour le Burkina Futur (MBF)
8. Le Faso Autrement
9. Rassemblement Mains Blanches (RMB)
10. Mouvement «SENS »
11. Mouvement des Intellectuels pour le Développement (MIDE)
12. Alliance des démocratiques du Burkina (ADB)
13. Coalition des Forces Démocratique pour le vrai changement (CFDC)
14. Union des Forces centriste (UFC)
15. Mouvement le Rassemblement Patriotique (MRP)
16. Parti Progressiste Uni pour le Renouveau (PUR)
17. Burkina Uni pour Triomphe (BUT)
18. Mouvement pour le changement et la Renaissance (MCR)
19. Congrès pour la renaissance et le Progrès (CRP)

Saidicus Leberger

Pour Radio Tankonnon