Yop Reggae Festival, événement emblématique de la scène culturelle ivoirienne, résonne chaque année au rythme envoûtant du reggae. Pour percer les secrets de cette manifestation vibrante, nous avons eu l’honneur de nous entretenir avec Monsieur Diomandé Mamadou dit Bassamuka, le Commissaire Général du festival. Dans un langage soutenu et avec une clarté exemplaire, il nous a ouvert les portes de l’univers du Yop Reggae Festival, partageant sa passion, ses défis et sa vision pour l’avenir.
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Radio Tankonnon : Monsieur Bassamuka, merci de nous accorder cet entretien. Pourriez-vous nous parler des origines du Yop Reggae Festival ?
Bassamuka : Bien sûr. Yop Reggae Festival est né de la volonté de célébrer la richesse de la culture reggae dans notre pays. En 2016, lors de la première édition, nous avons rassemblé les amoureux de cette musique à Yopougon, la belle cité qui vibre au son du reggae. Depuis lors, le festival est devenu un rendez-vous incontournable pour les mélomanes et les artistes.
YOP Reggae Festival est né de la nécessité pour nous de comblé un vide. A l'époque, il n'y a pas un nombre pléthorique de festivals de musique reggae. Partant de ce constat, l'idée m'est venue en 2008 de faire un reggae festival à Yopougon vu que la Côte d'Ivoire est le 3ème producteur de Reggae. Mais malheureusement, nous n’avons pas pu le réaliser par un manque de sponsors et de moyens conséquents. L'avènement d’Abi Reggae Festival en 2015, nous a redonné la force de relancer ce projet. C'est ainsi qu'en 2016, contre vents et marées nous avons réalisé la première édition de YOP Reggae Festival à la place Ficgayo de Yopougon.
Radio Tankonnon : Quelles sont les valeurs fondamentales du Yop Reggae Festival ?
Bassamuka : Yop Reggae Festival repose sur trois piliers essentiels : l’unité, la paix, et la conscience écologique. Nous croyons que la musique a le pouvoir de rassembler les peuples, de transcender les frontières et de promouvoir la tolérance. De plus, nous sommes engagés dans la préservation de notre environnement. D’ailleurs, lors de la dernière édition, nous avons organisé une visite guidée dans la forêt du Banco pour sensibiliser nos festivaliers au réchauffement climatique.
Comme vous le constatez, nos valeurs sont la promotion de musique reggae, la cohésion et l'intégration véritable des peuples.
Radio Tankonnon : Quels sont les enjeux de l’édition 2024 ?
Bassamuka : La huitième édition du Yop Reggae Festival, qui se tiendra du 03 au 06 Octobre 2024, s’annonce exceptionnelle. Nous attendons une mobilisation massive des festivaliers, avides de découvrir des artistes de renom et de vibrer au son du reggae. Notre objectif est de créer une expérience inoubliable, où la musique et la fraternité se mêlent harmonieusement. Nous sommes également conscients de notre responsabilité envers l’environnement, et nous continuerons à promouvoir des pratiques durables pendant le festival.
La 8ème édition connaîtra de nombreuses innovations pour une plus grande mobilisation des festivaliers. Nous comptons mobiliser cinquante mille (50 000) personnes sur les quatre jours que va durer le festival. Ce sera l'occasion de renforcer l'impact social du festival ainsi que le volet réflexion.
Radio Tankonnon : Quels sont les défis auxquels vous faites face en tant qu’organisateur ?
Bassamuka: Les défis sont nombreux. Tout d’abord, la logistique est complexe, car nous devons accueillir des milliers de festivaliers dans un cadre sécurisé et confortable. Ensuite, la programmation artistique est un exercice délicat, car nous voulons offrir une diversité de talents tout en respectant l’essence même du reggae. Enfin, la communication est essentielle pour mobiliser notre public et faire rayonner le festival à l’échelle nationale et internationale.
Comme vous le constatez, les défis sont énormes. Le plus difficile est à la recherche des ressources financières, parce qu'ils ne sont nombreux ces sponsors ou partenaires qui acceptent d'accompagner le Reggae.
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Radio Tankonnon: Pouvez-vous nous parler des activités prévues pendant le festival ?
Bassamuka: Nous aurons 3 panels sur la culture, l'environnement et tourisme et actions terrain pour sensibiliser sur l'incivisme routier. Ensuite les festivaliers auront droit à deux jours de concert live. Et en clôture nous aurons un circuit touristique.
Radio Tankonnon: Quel est le thème qui sera abordé?
Bassamuka: Le thème de cette édition est "La Culture du Civisme" avec différents sous thème. Nous aurons une master class avec les étudiants en musique de l'INSAAC.
Radio Tankonnon: Quels artistes seront présents cette année ?
Bassamuka: A l'issue de l'appel à candidature, nous allons retenir Huit (8) artistes qui vont rejoindre les trois têtes d'affiche qu'on aura choisie.
Radio Tankonnon: Que pensez-vous de l'évolution de la musique Reggae en Côte d'Ivoire?
Bassamuka: La musique reggae reprend du poil de la bête après quelques années de difficultés. Nous travaillons aujourd'hui à le réinventer sur tous les plans. Cela va passer par la formation. Retenez que jusqu'à preuve du contraire la Côte d'Ivoire est N°2 mondial de reggae.
Radio Tankonnon: Si vous étiez devant la ministre de la Culture, que lui diriez-vous?
Bassamuka: Je lui présenterai d’abord toutes mes vives et chaleureuses félicitations pour l'organisation réussie du MASA 2024. Je l’encouragerai à soutenir l'action culturelle et plaiderai ensuite pour que le recouvrement de la copie privée soit une réalité pour le bien-être des artistes ivoiriens.
Radio Tankonnon: Un message pour tous les artistes et les festivaliers de cette édition 2024.
Bassamuka: Je les remercie pour leur soutien sans faille au projet Yop reggae festival depuis huit (8) ans. Qu'ils continuent de nous faire confiance car l'édition 8 va encore monter d'un cran avec beaucoup d'innovations et de surprises.
En conclusion de notre entretien, sachez que Yop Reggae Festival, porté par la passion et la détermination de son Commissaire Général, continue de grandir et d’insuffler une énergie positive à la scène musicale ivoirienne. Nous remercions chaleureusement Monsieur Diomandé Mamadou dit Bassamuka pour cet échange enrichissant et lui souhaitons une huitième édition mémorable.
Interview réalisée par Saidicus Leberger
Pour Radio Tankonnon