Audience correctionnelle à Bobo-Dioulasso : Début de la session du Pôle Économique et Financier le 27 mai 2024

Le Pôle Économique et Financier (ECOFI) du Tribunal de Grande Instance de Bobo-Dioulasso s'apprête à juger une série d'affaires de crimes économiques lors de sa session spéciale qui se tiendra du 27 mai au 6 juin 2024. Cette audience, tant attendue, s'annonce décisive pour la lutte contre la corruption et la mauvaise gestion des fonds publics au Burkina Faso.

Symbole de justice

Ouverture de la session : Des affaires sensibles à l'ordre du jour
Le 27 mai 2024 marque le début d'une série de procès emblématiques, où des figures importantes de l'administration publique et du secteur privé seront jugées pour divers délits économiques. Parmi les dossiers les plus marquants figurent ceux de l’ancien président de l’Université Nazi Boni, Macaire Ouédraogo, et de l’ex-directeur général de la Nouvelle Société Sucrière de la Comoé (SN-SOSUCO), Séraphin Dembélé.

Retour de Millogo Bakoné à la Barre
Millogo Bakoné, l'ex-maire de l'Arrondissement 4 de Bobo-Dioulasso, est de nouveau confronté à la justice. Déjà impliqué dans des affaires antérieures, Bakoné est cette fois-ci accusé de stellionat, une infraction juridique complexe qui implique la vente frauduleuse de biens immobiliers appartenant à autrui ou la dissimulation de l'hypothèque sur des biens vendus. Avec lui, deux autres individus, Ouattara Abdoulaye et Ouattara Samson, sont également accusés de faux, usage de stellionat et blanchiment de capitaux. Ces accusations soulignent les méthodes frauduleuses employées pour s'approprier illégitimement des biens immobiliers et les revendre.

Kabre Oumarou : Détournement et blanchiment
Kabre Oumarou est un autre acteur central de cette session. Accusé de soustraction de fonds dans le secteur privé et de blanchiment de capitaux, Oumarou devra répondre de ses actes devant la cour. Les accusations portées contre lui mettent en lumière des pratiques financières illicites destinées à détourner des ressources économiques pour des gains personnels.

Fraude à la commande publique : Le cas de Zida Youssouf
Zida Youssouf se retrouve également au centre de cette session spéciale pour fraude à la commande publique. La complexité de ces affaires met en exergue les nombreuses irrégularités et pratiques corruptives qui entachent les processus d'attribution des marchés publics, une problématique récurrente au Burkina Faso.

Faux et usage de faux : Zidwemba Sayouba
Accusé de faux et usage de faux en écriture publique ainsi que de blanchiment de capitaux, Zidwemba Sayouba devra également se défendre face aux accusations de détournement de deniers publics et de corruption dans le cadre de commandes publiques. Les charges portées contre lui illustrent les défis liés à la transparence et à l'intégrité dans la gestion des affaires publiques.

Corruption et détournement : L'affaire Lamien Pingaté et ses coaccusés
L'affaire impliquant Lamien Pingaté, ancien directeur général de l'École nationale des Eaux et Forêts (ENEF), Sawadogo Sayouba et Kaboré René est particulièrement significative. Accusés de détournement de deniers publics, de corruption à la commande publique et de blanchiment de capitaux, ces anciens responsables devront répondre de leurs actes devant la justice. La gravité des accusations reflète les lacunes systémiques dans la gestion des ressources publiques et la nécessité de réformes structurelles pour prévenir de tels abus à l'avenir.

Simulation illicite et blanchiment : Boni Dabèdo Bienvenu et ses complices
Boni Dabèdo Bienvenu, ex-maire de Koumbia, est confronté à des accusations de simulation illicite et de blanchiment de capitaux. Avec lui, Boni Bêmi, Deme Tiémoko et Traoré Yaya sont accusés de simulation illicite, d'abus de fonction et de détournement de deniers publics. Cette affaire met en lumière des pratiques frauduleuses visant à manipuler les finances publiques pour des avantages personnels.

Escroquerie multiple : Millogo Bakoné et Konaté Noufou
L'affaire de Millogo Bakoné, déjà impliqué dans le dossier de stellionat, se complique avec des accusations supplémentaires d'escroquerie multiple et de blanchiment de capitaux. Aux côtés de Konaté Noufou, Bakoné devra répondre de ses actes devant la cour, illustrant une fois de plus les pratiques frauduleuses qui sapent la confiance publique.

Un moment crucial pour la justice burkinabè
Les audiences se dérouleront dans la salle de fête de la mairie centrale de Bobo-Dioulasso, où le public et les médias suivront de près le déroulement des procès. Cette session de jugement des affaires de corruption et de crimes économiques représente un moment crucial pour la justice burkinabè. Elle incarne un engagement renouvelé à lutter contre la corruption et à promouvoir la transparence et l'intégrité dans la gestion des affaires publiques.

Une lutte contre la corruption en marche
Le Réseau national de lutte contre la corruption (REN-LAC) et le Comité régional anti-corruption des Hauts-Bassins (CRAC-HAUTS BASSINS) jouent un rôle clé en signalant et en poursuivant ces affaires, démontrant ainsi l'importance de la vigilance citoyenne et de la responsabilité institutionnelle dans la lutte contre la corruption. Leur travail inlassable est un rappel que la transparence et la justice sont des piliers essentiels pour le développement durable et la stabilité du Burkina Faso.

Conclusion
Cette session du Pôle Économique et Financier de Bobo-Dioulasso, avec sa série d'affaires emblématiques, marque un tournant dans la lutte contre la corruption au Burkina Faso. Les verdicts attendus auront des répercussions significatives sur la perception de la justice et la gestion des affaires publiques dans le pays. Les yeux de la nation seront tournés vers cette salle d'audience, où se joue une part essentielle de l'avenir de la transparence et de l'intégrité au Burkina Faso.

Saidicus Leberger
Pour Radio Tankonnon