Yaoundé, 27 mai 2024 - Le climat de tension continue de s’intensifier entre Samuel Eto’o, président de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot), et le gouvernement camerounais, avec le sélectionneur belge Marc Brys pris dans l’œil du cyclone. La situation, déjà tendue, a atteint un nouveau paroxysme ce mardi lors d’une rencontre qui devait initialement apaiser les esprits, mais qui s’est finalement soldée par un éclat public révélant les fractures profondes entre les différentes parties prenantes du football camerounais.
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Contexte d’un conflit ouvert
Depuis sa nomination par le ministre des Sports, Marc Brys, sélectionneur belge de l’équipe nationale, a été au centre d’un bras de fer entre la Fécafoot et le gouvernement camerounais. Samuel Eto’o, tout en reconnaissant la nomination de Brys, l’a rapidement licencié un mois et demi plus tard, une décision qui n’a fait qu’envenimer les relations déjà tendues.
Une rencontre sous haute tension
La réunion au siège de la Fécafoot, censée être une tentative de réconciliation, a rapidement dégénéré. Dès son arrivée, Marc Brys a été accueilli par Samuel Eto’o avec une poignée de mains et un chaleureux « bienvenue chez vous ». Mais l’atmosphère a vite changé lorsque Eto’o a exigé que Brys prenne parti dans le conflit ouvert avec le gouvernement, tout en demandant au conseiller du ministre des Sports de quitter la salle.
Un échange explosif
La situation a pris une tournure encore plus dramatique lorsqu’Eto’o, visiblement exaspéré, a lancé à Brys : « Ne me touchez pas ! » alors que ce dernier avait simplement posé une main sur son épaule. Brys, surpris par la réaction d’Eto’o, a tenté de comprendre : « Pourquoi vous me parlez comme ça ? ». La réponse d’Eto’o a été cinglante : « Je suis le Président. Si vous voulez travailler avec nous… Vous êtes entraîneur parce que je vous ai nommé. Vous n’êtes pas entraîneur parce que quelqu’un d’autre vous a nommé. »
Escalade de la confrontation
L’échange s’est rapidement envenimé, les deux hommes élevant la voix dans une confrontation verbale de plus en plus acerbe. Brys a tenté de réaffirmer son autorité : « J’ai beaucoup de respect pour le joueur, mais c’est moi qui décide à la fin. » Eto’o, coupant sans cesse la parole, a explosé : « Vous, vous ne décidez pas ! Parce que ce que vous faites monsieur le sélectionneur, c’est moi qui l’assume. C’est moi le Président de la fédération. Vous ne me parlez pas comme ça monsieur le sélectionneur. »
Une rupture inévitable
Face à l’ultimatum d’Eto’o – « Si vous traversez cette porte, vous ne reviendrez plus ! » – Marc Brys a finalement décidé de quitter la salle, signant ainsi un acte de rupture définitive. Eto’o, derrière lui, a continué de fulminer : « Mais vous pensez que vous êtes dans quel pays monsieur ? Vous pensez que je peux faire ça en Belgique ? »
Les répercussions sur le football camerounais
Cet épisode chaotique met en lumière les tensions structurelles au sein du football camerounais, où les rivalités politiques et institutionnelles menacent la stabilité et l’efficacité de la gestion sportive. La confrontation entre Samuel Eto’o et Marc Brys est symptomatique d’un malaise plus profond qui traverse la fédération et ses relations avec le gouvernement.
La position de Samuel Eto’o
Samuel Eto’o, ancien joueur de renommée mondiale et actuel président de la Fécafoot, semble déterminé à affirmer son autorité. Sa déclaration – « Je suis le Président » – souligne sa volonté de centraliser le pouvoir décisionnel au sein de la fédération, malgré les tensions et les défis institutionnels. Son approche directe et parfois abrasive reflète sa détermination à instaurer une nouvelle dynamique au sein du football camerounais, bien que cette méthode suscite des controverses.
Les perspectives pour Marc Brys
Pour Marc Brys, la situation demeure incertaine. Nommé par le ministre des Sports mais confronté à l’opposition de la Fécafoot, son avenir à la tête de l’équipe nationale est désormais compromis. Son départ du siège de la fédération pourrait bien marquer la fin de son aventure au Cameroun, à moins qu’un compromis politique ne soit trouvé dans les jours à venir.
Conclusion
La crise au sein de la Fécafoot et le conflit entre Samuel Eto’o et Marc Brys illustrent les défis auxquels est confronté le football camerounais. Au-delà des personnalités en présence, c’est l’avenir de la gestion sportive du pays qui est en jeu. Seul un dialogue constructif et une volonté commune de surmonter les divergences permettront de stabiliser la situation et de redonner au football camerounais la sérénité dont il a besoin pour prospérer.
Saidicus Leberger
Pour Radio Tankonnon
Cliquez sur le lien pour voir l’échange entre Samuel Eto’o, président de la FECAFOOT et Marc Brys, sélectionneur des Lions indomptables