Ouagadougou, le 25 mai 2024 - Sous un soleil ardent et un climat chargé d’attente, les Assises nationales tant attendues se sont ouvertes dans la capitale burkinabè. Cet événement crucial marque une étape décisive pour la transition politique du pays, transition qui, selon la charte, devait s’achever le 1er juillet 2024. En dépit de l’absence notable de certains partis politiques, notamment ceux proches de l’ancien président Roch Marc Christian Kaboré, les débats ont réuni une mosaïque des forces vives de la nation, venues des treize régions du Burkina Faso.
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Des forces vives au service de la nation
Dès l’aube, les rues du quartier de Ouaga 2000, lieu de la rencontre, ont été envahies par des milliers de manifestants déterminés à faire entendre leur voix. Brandissant des pancartes clamant "IB (Ibrahim Traoré) au pouvoir sans délai" et "Prolonger le mandat de IB pour 10 ans", ils ont exprimé un soutien indéfectible au capitaine Traoré. "Il fait du bon travail et avec lui nous allons vaincre le terrorisme", a confié un jeune manifestant avec une conviction palpable.
Le ministre de l’Administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité, Émile Zerbo, a inauguré les Assises avec une déclaration pleine de gravité et d’espoir. "Les efforts entrepris pour équiper et renforcer conséquemment notre armée ont produit des effets très probants qui rendent irréversible la reconquête intégrale de notre territoire", a-t-il affirmé. Toutefois, il a souligné la nécessité d'un cadre consensuel et légal pour poursuivre ces opérations, justifiant ainsi la tenue de ces Assises cruciales.
Une transition sous le signe de la sécurité et de la souveraineté
Ces Assises, qui font suite à l’adoption le 26 avril dernier de la loi de l’Assemblée législative de transition, ont pour objectif de dresser un bilan de la période de transition, de discuter de sa prolongation éventuelle, et de recueillir des propositions pour assurer la stabilité et la souveraineté du Burkina Faso.
Cependant, cette rencontre n’a pas fait l’unanimité. L’ex-majorité présidentielle, sous la houlette de Clément Sawadogo, a boycotté les travaux, exigeant la levée de la suspension des activités des partis politiques, en vigueur depuis le coup d’État du 30 septembre 2022, et des garanties de sécurité pour ses représentants. "Nous avons rendez-vous avec l’histoire (…) C’est pourquoi nous devons taire nos divergences... pour préserver l'essentiel", a rétorqué Émile Zerbo, exhortant à l’unité nationale.
Des débats passionnés et des recommandations décisives
Malgré ces tensions, les travaux ont progressé, enrichis par la participation de l’ex-Opposition non affiliée, représentée notamment par Me Abdoulaye Soma et l’ancien ministre Tahirou Barry. "La nation, ce n’est pas Ibrahim Traoré ; on l’aime ou ne l’aime pas, on doit aimer notre nation", a déclaré Pr Abdoulaye Soma, insistant sur l'importance de sauvegarder les intérêts du Faso au-delà des considérations personnelles.
Les Assises ont abouti à des conclusions majeures et des recommandations claires. Parmi celles-ci, la nécessité de prolonger la période de transition pour permettre une stabilisation durable du pays. Les participants ont souligné l'importance d’unir les efforts pour vaincre l'insécurité et rétablir la paix sur l'ensemble du territoire.
Une conclusion porteuse d’espoir
Alors que le crépuscule tombait sur Ouagadougou, marquant la fin de ces Assises historiques, un sentiment d’espoir et de détermination emplissait l’air. Les conclusions adoptées offrent une feuille de route pour une transition prolongée, axée sur la sécurité, la stabilité et la souveraineté nationale.
Le capitaine Ibrahim Traoré, figure centrale de cette transition, est désormais face à un défi colossal : mettre en œuvre les recommandations issues des Assises et conduire le Burkina Faso vers des élections libres et équitables, tout en consolidant les acquis sécuritaires. L’histoire retiendra ce moment comme un tournant crucial pour le Burkina Faso, où la volonté collective de ses fils et filles pourrait tracer un chemin vers un avenir plus serein et prospère.
Ainsi, ces Assises nationales se sont inscrites comme un rendez-vous historique, réaffirmant la résilience et la détermination d’un peuple en quête de paix et de souveraineté.
Saidicus Leberger
Pour Radio Tankonnon