Yakka : L'Artiste renaissance qui enchante Bobo Dioulasso

Publié par RADIO TAN KONNON sur 18 Mai 2024, 19:23pm

Catégories : #CULTURE

Dans les annales de la musique burkinabè, une figure éminente émerge, telle une étoile resplendissante dans le firmament artistique : Yakka. Ce nom, porteur d'une longue histoire marquée par les vicissitudes du destin et les éclats de la créativité, s'est imposé au fil des décennies comme un phare incontesté de la scène musicale burkinabè. C'est dans cet esprit de célébration que l'Hôtel Dioulassoba de Bobo Dioulasso s'est paré de ses plus beaux atours le 18 Mai 2024 pour accueillir le retour triomphal de Yakka, accompagné de son nouvel opus : "Kuma".

L'odyssée musicale de Yakka trouve ses racines en 1998, lorsqu'il s'aventure en Côte d'Ivoire aux côtés de son groupe "Boulibaye", un ensemble de talentueux musiciens comprenant Traoré Karim, Koné Issa alias Jézy Kankelen, Sanou Aboubakar Sidi surnommé Wonny, et lui même Bagaya Yacouba, connu sous le nom de Yakka. Leur fusion harmonieuse a donné naissance à un album inaugural sous l'égide de Show Biz Music en 1999, avant de connaître une seconde vie chez Seydoni Musique en 2000, intitulé "Pas de femme, pas de pitié". Mais c'est après cet éclat initial que le groupe s'est dispersé, laissant Yakka dans un silence artistique prolongé.

Pourtant, tel le phénix renaissant de ses cendres, Yakka réapparaît sur la scène musicale avec un maxi de quatre titres, fruit du soutien généreux du Bureau Burkinabè des Droits d'Auteurs (BBDA). Ce retour en force ne passe pas inaperçu, attirant l'attention de la maison de production "Gombo Prod Event", où il trouve un nouveau foyer artistique. Avec son nouveau groupe "Silmandé", comprenant Astar Bayingana Ngabou Théophile à la guitare et Mohamed Ouattara à la calebasse et à la batterie, Yakka entame une collaboration fructueuse qui aboutit à la création de l'album "Kanou" en Octobre 2021.

Mais l'apogée de cette renaissance artistique se cristallise ce jour mémorable de Mai 2024, alors que Yakka, entouré de ses pairs artistes, tels que Rajah Anaconda (son Conseiller Artistique), Nouss Nabil, Bony Lanky, Bouder du groupe Afrikanda, Siriki Paré, Sayde Toungaranké et Jézy Kankelen, ainsi qu'un public enthousiaste et fervent, dévoile son dernier chef-d'œuvre : "Kuma" et la projection d'un clip d'une très belle facture.

Dans une épopée visuelle envoûtante, le clip musical s'ouvre sur un paysage onirique baigné par la lumière tamisée du crépuscule. Une silhouette solitaire émerge de l'ombre, enveloppée dans un manteau de mystère, ses pas résonnant sur le sol de pierre usé par le temps. Au loin, les contours d'une ville ancienne se dressent, éclairée par les derniers reflets du soleil déclinant.

La musique commence à s'élever, un mélange envoûtant de mélodies envoûtantes et de rythmes captivants, transportant l'auditeur dans un voyage sensoriel au cœur de l'émotion. La caméra danse avec grâce autour du protagoniste, capturant chaque mouvement, chaque expression, chaque frémissement d'émotion qui traverse son visage.

Alors que le refrain explose avec toute sa puissance, le décor se métamorphose, se transformant en un tableau vivant de couleurs et de formes éclatantes. Les décors se succèdent, passant de paysages urbains modernes à des contrées sauvages et exotiques, chaque transition fluide comme un rêve éveillé.

Au cœur du clip, des images symboliques se déploient, chargées de sens et de mystère. Des masques ancestraux, des symboles ésotériques, des motifs géométriques énigmatiques s'entrelacent dans une danse visuelle hypnotique, évoquant des histoires anciennes et des secrets enfouis.

La tension monte alors que le protagoniste se retrouve face à ses démons intérieurs, luttant contre des forces invisibles qui menacent de le submerger. Mais à travers la musique et le mouvement, il trouve la force de se relever, de transcender ses peurs et ses doutes, et de s'élever vers la lumière éclatante de l'espoir et de la rédemption.

La clôture du clip est un crescendo épique, une explosion de couleurs et de son, qui culmine dans un final grandiose et inoubliable. Le protagoniste, debout au sommet d'une montagne, contemple l'horizon avec un regard déterminé, prêt à affronter l'avenir avec courage et détermination.

Astar Bayingana Ngabou Théophile - Guitariste

Et alors que les dernières notes résonnent dans l'air, le clip se fond dans l'obscurité, laissant derrière lui une empreinte indélébile dans l'esprit de ceux qui l'ont contemplé, une œuvre d'art éphémère mais éternelle, capturant l'essence même de la beauté et de la magie de la musique.

L'événement, organisé avec une minutie exquise, a offert une symphonie de couleurs et de sons, enveloppant l'auditoire dans une étreinte envoûtante.

Mohamed Ouattara - Joueur de calebasse et de batterie

Les quatre titres de l'EP, méticuleusement agencés et sublimés par l'ingéniosité de l'arrangeur Oubda Eliezer, ont captivé les sens et ému les cœurs. L'orchestration impeccable, les mélodies ensorcelantes et l'empreinte magique de Yakka se sont unis pour offrir une expérience auditive transcendante. "Kuma" a été accueilli avec un enthousiasme débordant, témoignant de la reconnaissance et de l'admiration que suscite cet artiste visionnaire.

En somme, la dédicace de "Kuma" marque un chapitre glorieux dans l'histoire de Yakka, un chapitre où l'artiste renaît de ses cendres tel un phénix, pour offrir au monde une nouvelle symphonie de son génie musical. Que cette soirée restera à jamais gravée dans les annales de la musique burkinabè, comme un témoignage éclatant de la créativité et de l'excellence artistique de Yakka.

Saidicus Leberger

Pour Radio Tankonnon