Johannesburg, 12 juin 2024 – Le parti politique dirigé par l'ancien président Jacob Zuma, uMkhonto weSizwe (MK), a déposé des documents juridiques pour suspendre la première séance du Parlement sud-africain, prévue ce vendredi, où doit être élu le nouveau président du pays.
/image%2F2577874%2F20240612%2Fob_a1af46_jacob-zuma.jpg)
Le parti MK, qui est le troisième plus grand parti politique d'Afrique du Sud, a annoncé qu'aucun de ses 58 nouveaux députés ne participera à cette séance. Cette décision intervient après que le parti a exprimé des objections auprès de la Commission électorale indépendante (CEI), alléguant des irrégularités généralisées lors des élections nationales du mois dernier. Malgré ces accusations, le parti n'a pas encore présenté publiquement de preuves pour étayer ses allégations. La CEI, de son côté, a affirmé avoir examiné et rejeté toutes les objections.
Un défi juridique de taille
Le MK a maintenant déposé une requête auprès de la Cour constitutionnelle pour annuler la décision de la CEI qui déclarait les élections libres et équitables. Le parti demande également à la Cour d'ordonner au président de convoquer de nouvelles élections.
Les récentes élections ont vu le Congrès national africain (ANC) perdre sa majorité parlementaire pour la première fois depuis qu'il est arrivé au pouvoir à la fin de l'apartheid, il y a trois décennies. Cette situation inédite oblige l'ANC à chercher à former un gouvernement d'unité nationale avec divers partis d'opposition.
Réactions et conséquences politiques
La contestation de MK ajoute une couche de complexité à une situation politique déjà tendue. Le président actuel, Cyril Ramaphosa, rival de longue date de Zuma, cherche à être réélu pour un second mandat. L'issue des négociations entre l'ANC et les partis d'opposition déterminera qui sera choisi par le Parlement pour diriger l'Afrique du Sud.
Jacob Zuma, leader du MK et ancien président, est une figure controversée dans la politique sud-africaine. Son retour sur la scène politique active avec MK, après des années marquées par des allégations de corruption et des batailles juridiques, ajoute du poids à la contestation actuelle.
Vers une incertitude politique?
La demande de suspension de la séance parlementaire et l'appel à de nouvelles élections par MK pourraient potentiellement retarder la formation d'un nouveau gouvernement et prolonger l'incertitude politique. La Cour constitutionnelle est maintenant sous pression pour prendre une décision rapide et équilibrée, dans l'intérêt de la stabilité du pays.
En attendant, l'ANC et les autres partis continuent leurs pourparlers pour former un gouvernement d'unité nationale. Le pays tout entier attend avec impatience de voir comment cette situation se développera, espérant que les dirigeants politiques trouveront une solution qui garantisse la paix et la prospérité pour tous les Sud-Africains.
Saidicus Leberger
Pour Radio Tankonnon