Le mardi 25 juin 2024, la capitale kényane Nairobi a été le théâtre de violentes confrontations entre manifestants et forces de l’ordre, faisant au moins quatre morts parmi les manifestants. Cette explosion de violence survient dans un contexte de protestation contre un projet de loi de finances controversé visant à augmenter les taxes sur une gamme étendue de produits. Face à cette situation, le président de la Commission de l'Union africaine (UA), Moussa Faki Mahamat, a exprimé sa "profonde préoccupation" et appelé au calme et au dialogue.
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Contexte des Manifestations
Les manifestations ont éclaté en réaction à un projet de loi de finances présenté par le gouvernement kényan, qui prévoit une augmentation significative des taxes. Les manifestants, représentant une large partie de la population, craignent que ces mesures fiscales n’aggravent les difficultés économiques déjà sévères rencontrées par de nombreux citoyens. L’opposition au projet de loi a pris une ampleur considérable, culminant avec la manifestation de mardi.
Les tensions ont atteint leur paroxysme lorsque les manifestants ont réussi à franchir les barricades de la police et à prendre d’assaut le siège du Parlement. Ce geste symbolique, visant à exprimer leur mécontentement et leur désespoir, a été accueilli par une répression violente de la part des forces de l’ordre. Les affrontements ont été marqués par l’utilisation de gaz lacrymogènes et de balles réelles, entraînant la mort de quatre manifestants et des dégâts matériels importants.
Réaction de l'Union Africaine
Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l'Union africaine, a rapidement réagi à ces événements en exprimant sa "profonde préoccupation" face à l'escalade de la violence. Dans un communiqué officiel, il a souligné l'importance de maintenir le calme et de s’abstenir de toute nouvelle violence. M. Faki a insisté sur la nécessité pour toutes les parties prenantes de privilégier le dialogue constructif afin de trouver une solution pacifique aux problèmes sous-jacents qui ont conduit à ces manifestations.
Le président de la Commission de l'UA a également appelé les autorités kényanes à respecter les droits de l’homme et à garantir la sécurité des citoyens. Il a rappelé que le recours à la force doit être proportionné et que la protection des vies humaines doit être la priorité absolue.
Appel au dialogue
Dans son communiqué, Moussa Faki Mahamat a exhorté les parties prenantes nationales à engager un dialogue constructif pour résoudre les différends. Il a insisté sur l'importance de la concertation et de la négociation pour surmonter les défis économiques et sociaux auxquels le Kenya est confronté. Le dialogue, selon lui, est la seule voie viable pour instaurer une paix durable et prévenir de futures violences.
Répercussions et perspectives
Les manifestations à Nairobi et la réaction violente des forces de l’ordre ont attiré l’attention internationale et suscité des préoccupations quant à la stabilité du Kenya. Le pays, souvent considéré comme un pilier de stabilité dans la région, traverse une période de troubles qui pourrait avoir des répercussions importantes sur le plan politique et économique.
L’appel au dialogue lancé par le président de la Commission de l'UA met en lumière la nécessité d'une approche inclusive pour traiter les griefs des citoyens. Les autorités kényanes, tout en cherchant à mettre en œuvre des réformes économiques, doivent tenir compte des préoccupations de la population pour éviter une détérioration supplémentaire de la situation.
Conclusion
La situation au Kenya est un rappel poignant des défis complexes auxquels sont confrontés les gouvernements lorsqu'ils tentent de mettre en œuvre des réformes économiques. L'expression du mécontentement populaire par des manifestations, parfois violentes, souligne l'importance d'une gouvernance inclusive et de la nécessité d'engager un dialogue constructif avec toutes les parties prenantes.
L'Union africaine, par l'intermédiaire de son président de la Commission, joue un rôle crucial en appelant au calme et en encourageant le dialogue. La réponse des autorités kényanes dans les jours et semaines à venir sera déterminante pour l'avenir du pays et pour la préservation de la paix et de la stabilité dans la région. Les regards sont désormais tournés vers Nairobi, dans l'espoir que le gouvernement et les manifestants trouveront une voie commune vers une résolution pacifique et équitable des tensions actuelles.
Saidicus Leberger
Pour Radio Tankonnon