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RADIO TANKONNON

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Incarcération de Clément Dembélé : Une justice à deux vitesses au Mali ?

Publié par RADIO TAN KONNON sur 26 Juillet 2024, 09:49am

Catégories : #AFRIQUE

Introduction : L'affaire Clément Dembélé

L’affaire Clément Dembélé suscite une vive controverse au Mali. Ce militant anti-corruption, incarcéré depuis novembre 2023, voit sa situation judiciaire se compliquer malgré son innocence prouvée par une expertise technique. La décision de la cour d’appel de Bamako de maintenir Dembélé en prison, malgré une ordonnance de libération émise par le juge d’instruction, soulève des questions pressantes sur l’indépendance et l’équité du système judiciaire malien.

Clément Dembélé
Clément Dembélé

Contexte : Un militant sous Les verrous
Clément Dembélé, connu pour son activisme contre la corruption et les coupures d’électricité, a été arrêté en novembre 2023 après la diffusion d’un enregistrement audio dans lequel il menaçait le président de transition, le colonel Assimi Goïta. L’expertise technique a cependant établi que cet enregistrement n’était pas authentique, innocentant ainsi Dembélé. En avril 2024, le juge d’instruction a ordonné sa libération, mais cette décision a été rejetée par la cour d’appel de Bamako sans explication.

Procédure judiciaire : Un flou persistant
L’avocat de Clément Dembélé n’a pas encore reçu l’arrêt de la chambre d’accusation, et le procureur du pôle judiciaire anti-cybercriminalité refuse d’appliquer la libération sous contrôle judiciaire. Cette situation crée un flou judiciaire qui laisse Dembélé sans date de procès. Ses soutiens dénoncent une justice à deux vitesses, soulignant que le militant reste derrière les barreaux sans preuves d’inculpation, ce qui remet en question la légitimité du système judiciaire malien.

Comparaison : L’affaire Abdelkader Maïga
La libération d’Abdelkader Maïga, un proche du Premier ministre de transition Choguel Maïga, contraste fortement avec le sort de Clément Dembélé. Condamné à un an de prison ferme pour injures publiques, Maïga a vu sa peine réduite à quatre mois, déjà effectués, et a été libéré lundi dernier. Cette décision rapide et favorable à Maïga alimente les accusations d’injustice sélective et de favoritisme politique au sein du système judiciaire.

Une liste croissante d’opposants incarcérés
Clément Dembélé n’est pas seul dans cette situation. Plusieurs autres personnalités politiques et membres de la société civile opposés aux autorités de transition sont actuellement en prison. Parmi eux, onze cadres politiques arrêtés le 20 juin 2024, dont Youssouf Diawara de la CMAS de l’imam Dicko, l’économiste Etienne Fakaba Sissoko, l’animateur radio Ras Bath, et l’influenceuse Rose vie chère. Tous sont soit condamnés, soit en attente de procès pour leurs critiques envers le gouvernement de transition ou pour leur engagement en faveur du retour à l’ordre constitutionnel.

L’implication de la société civile
La situation de Clément Dembélé et de ses camarades incarcérés met en lumière les difficultés rencontrées par ceux qui osent défier le pouvoir en place. Les organisations de défense des droits de l’homme et la société civile malienne sont montées au créneau pour dénoncer ces arrestations qu’elles jugent arbitraires et politiquement motivées. Elles appellent à une réforme du système judiciaire pour garantir son indépendance et son impartialité.

Analyse : Une justice sélective et politique ?
L’affaire Clément Dembélé illustre de manière flagrante les dysfonctionnements du système judiciaire malien. L’absence de preuves tangibles contre Dembélé et le rejet de son ordonnance de libération sans explication mettent en cause l’impartialité des institutions judiciaires. De plus, le contraste avec le traitement de l’affaire Abdelkader Maïga renforce les accusations d’une justice à deux vitesses, où les décisions semblent influencées par des considérations politiques plutôt que par des principes de justice équitable.

Conclusion : Un appel à la réforme
L’incarcération de Clément Dembélé et d’autres opposants politiques souligne la nécessité urgente de réformes profondes au sein du système judiciaire malien. Pour restaurer la confiance des citoyens dans leurs institutions, il est impératif que la justice malienne démontre son indépendance et son engagement envers l’équité. En l’absence de telles réformes, le risque est grand que les injustices perçues alimentent davantage les tensions politiques et sociales dans un pays déjà en proie à de multiples crises.

Le cas de Clément Dembélé reste un test crucial pour le Mali : saura-t-il garantir la justice et les droits de ses citoyens, ou continuera-t-il à être marqué par des pratiques judiciaires opaques et discriminatoires ? La réponse à cette question déterminera en grande partie l’avenir démocratique et la stabilité du pays.

Saidicus Leberger
Pour Radio Tankonnon 

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