L’État-major Général des Armées du Burkina Faso condamne fermement les actes inhumains diffusés sur les réseaux sociaux

Une ondée de choc et d’indignation

Ces derniers jours, le Burkina Faso a été secoué par une vague d’indignation et de consternation suite à la diffusion d’images insoutenables sur les réseaux sociaux. Des scènes d’une cruauté inouïe, montrant des individus supposés appartenir aux Forces de Défense et de Sécurité (FDS) et aux Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP), se livrant à des actes de mutilation sur un corps humain, ont suscité une vive réaction de l’État-major général des armées. Mercredi, dans un communiqué solennel, l'armée burkinabè a exprimé sa profonde désapprobation et a fermement condamné ces pratiques barbares, qu’elle qualifie d’antipodes des valeurs militaires et morales.

Le Colonel-Major Célestin Simporé, chef d’Etat-major général des Armées du Burkina Faso

Une dénonciation claire et ferme
« Des images insoutenables et d’une rare cruauté sont véhiculées sur les réseaux sociaux », a déclaré l’État-major général des armées dans son communiqué. L’armée se démarque catégoriquement de ces agissements, qu’elle considère comme un affront à la lutte héroïque et légitime des forces combattantes burkinabè contre le terrorisme. « Ces pratiques inhumaines sont de nature à jeter le discrédit sur notre combat », peut-on lire dans le communiqué. Cette position claire souligne la volonté des autorités militaires de maintenir l'intégrité et la réputation des forces armées burkinabè dans un contexte de lutte complexe et intense contre le terrorisme.

Les valeurs militaires et morales en jeu
L’État-major général des armées insiste sur le fait que ces actes sont contraires aux règles d’engagement des combattants. En condamnant avec la plus grande fermeté ces agissements macabres, l’armée rappelle les valeurs qui doivent guider les forces de défense et de sécurité dans leur mission : le respect des droits humains, la dignité, et l’éthique militaire. Ces valeurs sont essentielles pour préserver la légitimité et la crédibilité des opérations militaires, surtout dans un contexte où le soutien de la population est crucial.

Une enquête en cours pour identifier les coupables
Pour faire face à cette situation préoccupante, l’armée burkinabè a pris des mesures pour identifier formellement l’origine de ces images ainsi que leurs auteurs. « Des dispositions sont prises pour faire toute la lumière sur ces actes ignobles », a rassuré l’État-major général des armées. Cette enquête interne vise à déterminer si les personnes impliquées sont effectivement des membres des FDS ou des VDP, et à prendre les mesures disciplinaires nécessaires. Cette démarche montre l’engagement de l’armée à ne pas tolérer les écarts de conduite et à assurer la justice, même au sein de ses propres rangs.

Un contexte de lutte héroïque et complexe
La diffusion de ces images intervient dans un contexte où les forces de défense et de sécurité burkinabè sont engagées dans une lutte acharnée contre le terrorisme. Depuis plusieurs années, le Burkina Faso fait face à une menace jihadiste croissante, nécessitant une mobilisation intense et continue de ses forces armées et des VDP. Ces derniers, recrutés pour soutenir l’armée régulière, jouent un rôle crucial dans la sécurisation des territoires et la protection des civils. Cependant, la complexité de cette lutte et les défis inhérents à la guerre asymétrique exposent parfois les forces à des situations où le respect des normes éthiques est mis à l’épreuve.

La réaction de la société civile et des observateurs internationaux
La réaction de l’État-major général des armées a été saluée par plusieurs organisations de défense des droits humains et observateurs internationaux. Ces derniers estiment que la condamnation ferme de ces actes et l’ouverture d’une enquête sont des signes positifs de la volonté des autorités burkinabè de maintenir la discipline et l’éthique au sein de leurs forces. Néanmoins, ils appellent à une vigilance accrue et à la mise en place de mécanismes de contrôle plus rigoureux pour prévenir de tels incidents à l’avenir.

Une nécessité de renforcer la formation et la sensibilisation
Pour éviter la répétition de tels actes, il est impératif de renforcer la formation et la sensibilisation des membres des FDS et des VDP aux droits humains et aux règles de conduite en temps de conflit. Des programmes de formation continue, des ateliers de sensibilisation et un encadrement strict peuvent contribuer à inculquer des valeurs éthiques et morales solides aux combattants. La mise en place de ces initiatives serait un pas crucial vers une professionnalisation accrue des forces de défense et de sécurité.

Vers une stratégie de communication transparente
L’armée burkinabè doit également adopter une stratégie de communication transparente et proactive. La diffusion d’informations claires et précises sur les mesures prises pour prévenir et punir les abus renforcera la confiance de la population dans les forces de défense et de sécurité. Cette transparence est essentielle pour maintenir le soutien populaire et international, indispensable dans la lutte contre le terrorisme.

Conclusion : Un appel à l’unité et à la vigilance
En conclusion, les incidents récents et la réaction de l’État-major général des armées mettent en lumière les défis complexes auxquels le Burkina Faso est confronté dans sa lutte contre le terrorisme. Tout en condamnant fermement les actes inhumains, les autorités militaires montrent leur détermination à préserver l’intégrité et l’éthique des forces de défense et de sécurité. Cette situation appelle à une vigilance accrue, à un renforcement de la formation et de la sensibilisation, et à une communication transparente pour assurer que la lutte contre le terrorisme se déroule dans le respect des valeurs humaines et morales. Le chemin est semé d’embûches, mais avec une détermination commune et un engagement ferme, le Burkina Faso peut espérer surmonter ces défis et construire un avenir plus sûr et plus juste.

Saidicus Leberger
Pour Radio Tankonnon