Le Burkina Faso, pays jadis salué pour son engagement envers la liberté de la presse, traverse aujourd'hui une période de répression médiatique sans précédent. Sous la direction du capitaine Ibrahim Traoré et du régime MPSR2, la situation des médias indépendants s'est considérablement détériorée. Cette inquiétante évolution a été vivement dénoncée par le mouvement Servir Et Non se Servir (SENS) dans une déclaration datée du 28 juin 2024, publiée sur leur page Facebook. À travers cet article, nous examinons en profondeur les récentes attaques contre la presse, les réactions des entités concernées et les implications pour la démocratie burkinabè.
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La répression des médias : Un aperçu
Ces dernières semaines, plusieurs organes de presse au Burkina Faso ont été la cible de mesures répressives, reflétant une tentative manifeste de museler la liberté d'expression. Parmi les actions les plus notoires, on compte la suspension pour un mois du journal L'Evénement, la cessation pour deux semaines de l'émission 7info de BF1, et une mise en demeure adressée au site d'information Lefaso.net. Ces décisions ont été prises par le Conseil supérieur de la communication (CSC), désormais perçu comme étant sous l'influence directe de la Présidence du Faso, remettant gravement en question son indépendance.
La suspension de L'Evénement et 7info
La suspension du journal L'Evénement et de l'émission 7info s'inscrit dans une série d'actions visant à réduire au silence les voix critiques. L'Evénement, connu pour son journalisme d'investigation rigoureux, a souvent été à l'avant-garde de la dénonciation des abus de pouvoir et des dysfonctionnements au sein de l'État. De même, 7info a été un pilier de l'information libre, offrant une plateforme aux opinions diverses et critiques.
La Mise en Demeure de Lefaso.net
Le site d'information en ligne Lefaso.net, l'un des plus consultés du pays, a également été mis en demeure. Cette mesure contraint le site à modifier son contenu sous peine de sanctions plus sévères. Lefaso.net a été un bastion de la liberté d'expression, fournissant des analyses approfondies et des nouvelles indépendantes dans un environnement de plus en plus hostile.
Les enlèvements de journalistes
L'une des conséquences les plus alarmantes de cette répression croissante a été l'enlèvement de Khalifara Seré, un chroniqueur respecté, et de Serge Atiana Oulon, Directeur de publication de L'Evénement. Ces enlèvements ont eu lieu après leur participation à une émission critique sur BF1, au cours de laquelle ils ont émis des analyses pointues concernant le silence présidentiel suite à un incident à la Radio Télévision du Burkina (RTB). Leur disparition est largement perçue comme une rétribution directe pour avoir osé critiquer le régime.
La réaction de SENS
Le mouvement Servir Et Non se Servir (SENS) a exprimé une condamnation ferme et indignée face à ces événements. Dans sa déclaration, SENS a dénoncé ce qu'il qualifie de véritable musellement de la liberté de la presse. Le mouvement a exprimé son soutien inconditionnel aux médias touchés par ces mesures arbitraires et a appelé à la libération immédiate et sans condition des journalistes détenus.
L'appel à la liberté de la presse
SENS a réitéré l'importance cruciale des médias dans une société démocratique, soulignant que la presse joue un rôle vital dans l'information du public, la responsabilisation des dirigeants et la promotion des droits de l'homme. Le mouvement a exhorté le régime du MPSR2 à respecter les principes fondamentaux de l'État de droit et à garantir la liberté d'expression. Il a également rappelé que les médias burkinabè ont montré un professionnalisme exemplaire dans la couverture de la crise sécuritaire, contribuant de manière significative à la résilience nationale.
Les implications pour la démocratie
La répression actuelle des médias au Burkina Faso soulève des inquiétudes profondes quant à l'avenir de la démocratie dans le pays. La liberté de la presse est l'un des piliers fondamentaux de toute démocratie, et sa suppression indique une dérive autoritaire. La concentration des pouvoirs entre les mains du président et l'érosion de l'indépendance des institutions telles que le CSC sont des signes alarmants d'un glissement vers un régime autocratique.
Le rôle de la communauté internationale
La communauté internationale doit prêter une attention particulière à la situation au Burkina Faso. Les organisations internationales de défense des droits de l'homme et de la liberté de la presse doivent intensifier leurs efforts pour dénoncer ces violations et exercer une pression sur le régime pour qu'il respecte les normes démocratiques. L'isolement international et les sanctions ciblées pourraient être des moyens efficaces pour amener le gouvernement à revoir ses actions répressives.
Conclusion
La liberté de la presse au Burkina Faso est actuellement sous une attaque sans précédent. Les actions du régime MPSR2 sous le capitaine Ibrahim Traoré représentent une menace directe à la démocratie et aux droits fondamentaux des citoyens. Le mouvement SENS, en dénonçant ces atteintes, a rappelé l'importance vitale de la liberté d'expression et le rôle indispensable des médias dans une société démocratique. Il est crucial que toutes les forces démocratiques, tant au niveau national qu'international, se mobilisent pour défendre la presse burkinabè et restaurer un environnement où les médias peuvent opérer librement et sans crainte de représailles. Le peuple burkinabè aspire à une société juste et démocratique, et la protection de la liberté de la presse est essentielle pour réaliser cette aspiration.
Saidicus Leberger
Pour Radio Tankonnon