Alger, le 2 août 2024 - Le ministre des Affaires étrangères algérien, Ahmed Attaf, a réitéré mercredi à Alger la position de l’Algérie en faveur d’une résolution politique du conflit au Mali, rejetant catégoriquement toute solution militaire. Lors d’une conférence de presse au siège du ministère, M. Attaf a insisté sur la nécessité d’un dialogue pour préserver la paix et la stabilité dans la région.

Un rappel de la position algérienne
En réponse à une question sur la situation actuelle au Mali, M. Attaf a rappelé le communiqué officiel de l'Algérie, publié suite à la dénonciation par le gouvernement malien de l'Accord de paix et de réconciliation au Mali, issu du processus d'Alger de 2015. Cet accord, a souligné le ministre, a joué un rôle crucial dans la préservation de la souveraineté et de l’intégrité territoriale du Mali ainsi que de son unité nationale.
"Le règlement du conflit entre les frères au Mali ne saurait être militaire mais uniquement politique," a affirmé M. Attaf. Il a mis en garde contre les conséquences désastreuses de l’abandon de cet accord, signalant que "tout ce que l'Algérie redoutait est aujourd'hui une réalité dans la région avec le retour de la guerre civile."
Les trois données essentielles
M. Attaf a insisté sur trois éléments fondamentaux mis en avant par l’Algérie. Premièrement, l’Accord de paix et de réconciliation signé à Alger en 2015 a été un pilier pour maintenir la souveraineté et l’intégrité territoriale du Mali. Deuxièmement, il a favorisé l’unité nationale, un facteur crucial dans un pays marqué par la diversité ethnique et culturelle. Enfin, la dénonciation de cet accord compromet tous les acquis réalisés depuis sa signature, ouvrant la voie à une instabilité accrue et au spectre d’un conflit prolongé.
"Tout ce que l'Algérie redoutait est aujourd'hui une réalité dans la région avec le retour de la guerre civile contre laquelle elle avait mis en garde," a-t-il déploré.
Un engagement inébranlable pour la paix
Face à cette situation alarmante, l’Algérie réaffirme son engagement à ne pas tourner le dos aux défis du Sahel. "L'Algérie a affirmé qu'elle ne pouvait pas tourner le dos à ce qui se passe au Sahel et continue de suivre avec inquiétude la situation, en étant disposée politiquement à toujours contribuer à la sécurité, à la stabilité et à la paix dans la région," a souligné M. Attaf. Il a réitéré que l'Algérie se tient prête à apporter son soutien diplomatique pour favoriser un retour au dialogue et éviter l'escalade militaire.
Opposition aux guerres préventives
M. Attaf a également clarifié la position de l'Algérie concernant les interventions militaires. "L'Algérie s'est opposée aux guerres préventives car il s'agit de concepts coloniaux auxquels notre pays ne saurait souscrire aussi facilement," a-t-il affirmé. Cette déclaration met en lumière la vision algérienne d’une solution ancrée dans le respect des souverainetés nationales et la promotion de solutions diplomatiques.
Un appel à la communauté internationale
Dans ce contexte, l'Algérie appelle la communauté internationale à soutenir ses efforts pour promouvoir une résolution politique au Mali. Le retour de la guerre civile dans cette région stratégique menace non seulement la stabilité du Mali mais également celle de tout le Sahel, une région déjà fragilisée par l'insécurité et les crises humanitaires.
Conclusion
Le message du ministre des Affaires étrangères algérien, Ahmed Attaf, est clair : la paix au Mali ne peut être obtenue par les armes, mais par le dialogue et la coopération. L’Algérie, en tant que médiateur historique et voisin concerné, reste résolument engagée à travailler pour une solution politique durable qui respecte la souveraineté et l’intégrité du Mali. Dans une région où les tensions et les conflits demeurent omniprésents, le rappel de l'importance du dialogue et de la coopération est plus crucial que jamais.
Saidicus Leberger
Pour Radio Tankonnon