Élection présidentielle de la FBF : Une course épurée et controversée

La course à la présidence de la Fédération Burkinabè de Football (FBF) a pris une tournure inattendue suite aux récents verdicts rendus par la commission de recours. En effet, le vendredi 2 août 2024, la commission, présidée par le juge Wenceslas Ilboudo, a invalidé les candidatures de deux des principaux candidats, laissant le colonel-major Oumarou Sawadogo comme seul prétendant au poste.

Le Colonel-Major Oumarou Sawadogo

Des invalidations controversées

Ali Guissou, président de l’AS Douanes, et Jonathan Pitroipa, ancien international burkinabè, ont vu leurs dossiers de candidature rejetés pour des raisons diverses. La candidature d’Ali Guissou a été invalidée en raison de poursuites judiciaires en cours pour concussion, abus de fonction, délit d’apparence et blanchiment de capitaux. La commission des litiges de la FBF a jugé que ces poursuites étaient incompatibles avec les exigences de bonne moralité stipulées à l’article 38-6 des statuts de la FBF. En outre, Guissou a omis de mentionner ces poursuites dans son formulaire d’intégrité, ce qui a été interprété comme une fraude grave.

Un autre membre de l’équipe de Guissou, Assami Roumba, a également été condamné pour faux en écriture privée et usage de faux, ce qui a contribué à l’invalidation de la candidature de Guissou.

Jonathan Pitroipa, ancien Étalon

L'inéligibilité de Jonathan Pitroipa

De son côté, Jonathan Pitroipa a vu sa candidature rejetée en raison de l’incomplétude de son dossier. Un membre de son équipe, Ibrahim Ouédraogo, militaire de profession, n’a pas fourni la lettre d’autorisation de sa hiérarchie, requise par les textes nationaux. Cette omission a conduit au retrait de Ouédraogo de la liste, rendant ainsi le dossier de Pitroipa incomplet et inéligible.

Ali Guissou, président de l’AS Douanes

Une élection dépouillée

Avec l'invalidation des candidatures de Guissou et Pitroipa, le colonel-major Oumarou Sawadogo, soutenu par l’Union Sportive des Forces Armées (USFA), reste le seul candidat à l'élection présidentielle de la FBF. Cette situation, bien que respectant les procédures, soulève des questions sur la transparence et l'équité du processus électoral.

Réactions et perspectives

La décision de la commission de recours a suscité diverses réactions au sein de la communauté footballistique burkinabè. Certains observateurs estiment que ces invalidations renforcent la rigueur et la moralité nécessaires à la gouvernance du football national. D'autres, cependant, voient dans ces décisions un moyen de limiter la concurrence et de garantir une élection sans opposition pour Sawadogo.

La commission électorale de la FBF avait initialement validé les candidatures de Jonathan Pitroipa et Oumarou Sawadogo, tandis que celle d’Ali Guissou avait été recalée. Moctar Diallo, président de Djawaba Djawaba, avait pour sa part retiré son dossier, et Lazare Banssé, le président sortant, avait décidé de ne pas se représenter.

Un futur présidentiel assuré pour Sawadogo

Avec l’absence de concurrents, l’élection d’Oumarou Sawadogo à la présidence de la FBF semble désormais assurée. Reste à voir comment il abordera les défis qui l’attendent et s'il saura répondre aux attentes élevées de la communauté footballistique burkinabè.

En conclusion, cette élection, marquée par des invalidations controversées et une réduction drastique des candidats, ouvre un nouveau chapitre pour la Fédération Burkinabè de Football. Le colonel-major Oumarou Sawadogo, seul candidat en lice, devra prouver que son élection, bien que sans opposition, sera bénéfique pour le développement et la régulation du football au Burkina Faso.

Saidicus Leberger
Pour Radio Tankonnon