La région de Pâ, dans l'ouest du Burkina Faso, fait face à une situation météorologique préoccupante qui a conduit à l’inondation d’une portion de la route nationale N°1 (RN1), au niveau du pont de Hèrèdougou. Les pluies torrentielles qui se sont abattues sur le bassin versant du cours d’eau du Grand Balé durant les deux derniers jours ont provoqué une montée rapide des eaux, submergeant une partie de la chaussée et menaçant la sécurité des usagers de ce tronçon vital. La Direction générale en charge des ressources en eau (DGRE) a alerté sur cette situation en évolution, appelant à la vigilance et à la prudence.
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Un cumul pluviométrique exceptionnel
Les pluies récentes qui ont frappé le bassin versant du Grand Balé sont d'une intensité rare, caractéristique des épisodes météorologiques extrêmes qui deviennent de plus en plus fréquents dans la région sahélienne. La DGRE a enregistré un cumul pluviométrique exceptionnel au cours de ces deux derniers jours, provoquant une crue soudaine des cours d’eau alimentés par le Grand Balé.
Le pont de Hèrèdougou, situé sur la RN1, a rapidement été submergé par les eaux, avec une hauteur maximale de 2 centimètres au-dessus de la chaussée dans la soirée du 20 août 2024. Ce niveau, déjà préoccupant, est en augmentation, selon les prévisions hydrologiques de la DGRE, qui indiquent que la hauteur des eaux pourrait atteindre 10 centimètres au cours de la journée du mercredi 21 août 2024.
Impact sur la circulation : une route nationale menacée
La RN1 est l'une des artères routières les plus importantes du Burkina Faso, reliant la capitale Ouagadougou à la ville de Bobo-Dioulasso, et traversant plusieurs régions clés du pays. L’inondation du pont de Hèrèdougou constitue donc une menace directe pour la circulation des personnes et des biens, avec des risques d'accidents accrus en raison de l'instabilité de la chaussée submergée.
Le ministère de l’Environnement, de l’Eau et de l’Assainissement, par le biais de la DGRE, a immédiatement réagi en appelant les usagers de ce tronçon à faire preuve d’une extrême prudence. La montée des eaux, en effet, rend la traversée particulièrement dangereuse, notamment pour les véhicules légers, qui pourraient être emportés par le courant si la crue venait à s'intensifier.
La DGRE a également mis en garde contre les possibles interruptions de la circulation si la situation venait à se dégrader davantage. Les autorités locales sont mobilisées pour suivre de près l’évolution de la situation et prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir la sécurité des usagers de la route.
Les risques environnementaux et économiques liés aux inondations
Les inondations sur le pont de Hèrèdougou ne sont pas seulement une menace pour la sécurité routière ; elles soulèvent également des inquiétudes quant à l'impact environnemental et économique de ces événements. Le bassin versant du Grand Balé, comme d'autres zones fluviales du Burkina Faso, est vulnérable aux épisodes de crues soudaines, exacerbés par les changements climatiques et les dégradations environnementales telles que la déforestation et l’érosion des sols.
L’inondation de la RN1 pourrait également avoir des répercussions économiques significatives. Ce tronçon de route est crucial pour le transport des marchandises entre les principales zones économiques du pays. Une interruption prolongée de la circulation pourrait entraîner des retards dans l'acheminement des produits de première nécessité, augmentant les coûts pour les entreprises et affectant les prix sur les marchés locaux.
De plus, la montée des eaux pourrait endommager les infrastructures routières, nécessitant des réparations coûteuses et retardant encore davantage la reprise normale du trafic. Ces coûts s’ajouteraient à ceux déjà engendrés par les inondations précédentes, mettant sous pression les finances publiques du Burkina Faso.
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L’appel à la vigilance et les mesures préventives
Face à cette situation, le ministère de l’Environnement, de l’Eau et de l’Assainissement, via la DGRE, invite l’ensemble des usagers de la RN1 à faire preuve de la plus grande prudence. Les conducteurs sont appelés à respecter les consignes de sécurité, à réduire leur vitesse et à éviter de traverser le pont de Hèrèdougou si les eaux continuent de monter. La DGRE insiste également sur la nécessité pour les usagers de se tenir informés des mises à jour météorologiques et des annonces des autorités locales concernant l'état des routes.
Dans une optique préventive, il est crucial que les autorités burkinabè renforcent la surveillance des zones à risque et mettent en place des dispositifs d’alerte précoce pour prévenir de telles situations à l’avenir. La gestion des bassins versants, la réhabilitation des infrastructures et la sensibilisation des populations locales aux risques d’inondation doivent être des priorités pour réduire la vulnérabilité du pays face aux catastrophes naturelles.
Conclusion : un avertissement pour l’avenir
L’inondation du pont de Hèrèdougou sur la RN1 est un rappel brutal de la fragilité des infrastructures face aux forces de la nature et des défis que pose la gestion des ressources en eau dans un contexte de changements climatiques. Alors que les pluies continuent de s’abattre sur le bassin versant du Grand Balé, la situation reste sous haute surveillance.
Les autorités burkinabè doivent tirer les leçons de cet événement pour renforcer les mécanismes de prévention et de réponse aux crises hydrologiques. La protection des infrastructures et la sécurité des usagers de la route sont des enjeux essentiels pour assurer le développement durable du Burkina Faso. Le pays ne peut se permettre de laisser les aléas climatiques compromettre sa stabilité économique et sociale.
Saidicus Leberger
Pour Radio Tankonnon