En plein cœur de Bamako, le 22 août 2024, un événement d'une portée stratégique majeure s'est tenu, marquant une étape décisive dans la construction de la Confédération des États du Sahel (CES). Ce nouvel ensemble géopolitique, regroupant le Burkina Faso, le Mali et le Niger, se prépare à affronter les défis contemporains en adoptant une approche résolument moderne et proactive. Au programme : la création d'une web TV dédiée et l'élaboration d'une stratégie de communication de grande envergure. Cet atelier, qui a rassemblé des experts de la communication et du digital, a ouvert la voie à une nouvelle ère pour cette confédération, dont l'objectif est de répondre de manière efficiente aux besoins d'information et de communication dans un contexte de guerre informationnelle croissante.

Une initiative stratégique dans un contexte de crise
Depuis l'annonce de sa création le 6 juillet 2024, la Confédération des États du Sahel suscite un intérêt croissant sur la scène internationale. Composée de trois pays au cœur de l'Afrique de l'Ouest, cette confédération représente un espace géographique stratégique, abritant plus de 70 millions d'habitants. Mais au-delà des chiffres, ce regroupement se distingue par sa volonté affirmée de prendre en main son destin, dans un contexte marqué par des défis sécuritaires, politiques et économiques sans précédent.
L'atelier de Bamako, organisé sous l'égide du ministère nigérien de la Communication, s'inscrit dans cette dynamique. « L'objectif est de définir les grands axes de la communication de l'AES dans l'optique de répondre aux besoins d'information et de communication, dans un contexte marqué par la guerre informationnelle », a précisé le ministère sur ses réseaux sociaux. Une déclaration qui traduit la conscience aiguë des enjeux auxquels la Confédération est confrontée, notamment la nécessité de maîtriser le narratif face aux puissances étrangères et aux groupes terroristes qui cherchent à déstabiliser la région.
La Web TV : Un outil au service de la souveraineté informationnelle
Parmi les projets phares discutés lors de cet atelier, la création d'une web TV dédiée à la Confédération des États du Sahel se distingue par son ambition et son potentiel impact. Cette initiative vise à doter la Confédération d'un média puissant, capable de diffuser de manière continue des informations pertinentes et vérifiées, tout en promouvant les valeurs et les objectifs de l'AES. Dans un monde où l'information est devenue une arme stratégique, la web TV apparaît comme un moyen de renforcer la souveraineté informationnelle de la Confédération, en offrant une alternative crédible aux médias internationaux souvent accusés de parti pris.
La mise en place de cette plateforme numérique ne se limite pas à la diffusion de contenus. Elle s'inscrit dans une stratégie plus globale visant à développer une identité numérique forte pour la Confédération. En intégrant les réseaux sociaux, les podcasts, les blogs et autres formats digitaux, la web TV ambitionne de devenir un acteur incontournable de l'écosystème médiatique régional et international. Les experts réunis à Bamako ont ainsi travaillé à l'élaboration des termes de référence et du calendrier des actions à entreprendre pour que ce projet voit le jour dans les meilleurs délais.
Une stratégie de communication offensive et cohérente
Outre la web TV, l'atelier de Bamako a également été l'occasion de poser les bases d'une stratégie de communication ambitieuse pour la Confédération. Cette stratégie, qui se veut à la fois offensive et cohérente, repose sur plusieurs axes majeurs, discutés en profondeur par les experts présents. Parmi eux, l'importance de la réactivité face aux événements, la nécessité de maîtriser les outils numériques, et l'impératif de promouvoir une image positive et unie de la Confédération sur la scène internationale.
Les participants à l'atelier ont ainsi insisté sur la nécessité d'adopter une approche proactive en matière de communication, en anticipant les crises et en répondant rapidement aux attaques médiatiques. Ils ont également souligné l'importance de former les acteurs locaux aux nouvelles technologies de l'information, afin de renforcer leur capacité à relayer efficacement les messages de la Confédération. Enfin, ils ont plaidé pour une coordination étroite entre les différentes instances des trois pays membres, afin de garantir une communication harmonisée et percutante.
Une réponse aux défis contemporains
La guerre informationnelle, qui fait désormais rage dans le Sahel comme ailleurs, impose aux États de se doter de moyens adaptés pour défendre leurs intérêts. Pour la Confédération des États du Sahel, la communication n'est pas seulement un outil de promotion, mais un instrument de survie. Face à des adversaires qui utilisent la désinformation et la manipulation comme armes de déstabilisation, il est essentiel de pouvoir compter sur des médias robustes et sur une stratégie de communication bien pensée.
L'atelier de Bamako a permis de jeter les bases de cette stratégie, en définissant les grandes orientations qui guideront les actions de communication de la Confédération. Ces actions devront répondre aux besoins d'une population jeune et connectée, tout en tenant compte des spécificités culturelles et linguistiques des différentes régions. Le défi est de taille, mais les experts présents à Bamako ont affiché leur détermination à relever ce défi avec succès.
Une vision commune pour un avenir partagé
Au-delà des aspects techniques et opérationnels, l'atelier de Bamako a également été l'occasion de réaffirmer la vision commune qui anime les membres de la Confédération des États du Sahel. Une vision basée sur la solidarité, la coopération et le développement durable, dans le respect des valeurs traditionnelles et des aspirations des populations.
La communication, dans cette optique, n'est pas un simple outil au service du pouvoir, mais un vecteur de transformation sociale et de cohésion nationale. En dotant la Confédération d'une web TV et d'une stratégie de communication moderne, les dirigeants de l'AES entendent offrir à leurs peuples les moyens de se réapproprier leur histoire, de défendre leurs intérêts et de construire ensemble un avenir meilleur.
L'atelier de Bamako a ainsi marqué une étape importante dans la construction de cette nouvelle entité régionale. Les décisions prises lors de ces travaux auront des répercussions concrètes sur la manière dont la Confédération des États du Sahel sera perçue, tant à l'intérieur de ses frontières qu'à l'international. En se dotant des outils nécessaires pour maîtriser leur communication, les États membres de l'AES montrent qu'ils sont résolus à prendre en main leur destin, en dépit des défis qui se dressent sur leur chemin.
L’impact espéré et les perspectives d’avenir
À l'issue de cet atelier, les experts de la communication et du digital ont exprimé leur optimisme quant aux perspectives offertes par cette nouvelle stratégie. La création de la web TV et la mise en place d'une stratégie de communication cohérente sont perçues comme des leviers essentiels pour renforcer l'unité et la résilience de la Confédération face aux menaces extérieures.
Cependant, la réussite de ces initiatives dépendra de la capacité des États membres à mobiliser les ressources nécessaires, à maintenir une coordination efficace et à s'adapter aux évolutions rapides du paysage médiatique. La Confédération des États du Sahel devra également veiller à impliquer les populations locales dans ce processus, en leur offrant des espaces d'expression et en valorisant leur participation active à la construction de cette nouvelle entité régionale.
En définitive, l'atelier de Bamako a ouvert la voie à une révolution numérique et communicationnelle pour la Confédération des États du Sahel. Une révolution qui, si elle est menée à bien, pourrait transformer en profondeur la manière dont cette région est perçue et dont elle se perçoit elle-même. Au-delà des discours et des déclarations, c'est par l'action concrète et la mise en œuvre rigoureuse des décisions prises que la Confédération pourra réaliser son plein potentiel et offrir à ses habitants un avenir de paix, de prospérité et de dignité.
Saidicus Leberger
Pour Radio Tankonnon