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RADIO TANKONNON

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Privation illégale de liberté pour Rasmané Zinaba et Bassirou Badjo : l’appel à la justice et au respect des droits humains

Publié par RADIO TAN KONNON sur 21 Août 2024, 07:58am

Catégories : #ACTUALITE

La République du Burkina Faso, autrefois considérée comme un modèle de résilience démocratique en Afrique de l'Ouest, se trouve aujourd'hui confrontée à une réalité sombre qui met à l'épreuve les principes mêmes de justice et de droits humains. L’affaire de Rasmané Zinaba et Bassirou Badjo, deux figures emblématiques du mouvement citoyen « Le Balai Citoyen », incarne cette lutte entre l’arbitraire du pouvoir et la quête incessante de liberté et de justice. Leur privation illégale de liberté depuis février 2024 soulève de graves interrogations sur l’état de droit dans un pays en proie à des turbulences politiques et sécuritaires.

Le Balai citoyen
Le Balai citoyen

Les faits : des enlèvements dignes d’un scénario dystopique

Tout commence à l’aube du 20 février 2024, lorsque Rasmané Zinaba, chargé de l’organisation du mouvement « Le Balai Citoyen », est brutalement arraché à sa famille par des individus armés et non identifiés. En un instant, il disparaît dans l’obscurité, emporté vers une destination inconnue. Sa famille, ses proches et les membres de son mouvement restent dans l’angoisse, sans la moindre information sur son sort. Le lendemain, 21 février, c’est au tour de Bassirou Badjo, militant du même mouvement et administrateur des affaires sociales, de subir un sort similaire. Enlevé en plein jour à son lieu de travail par des individus se présentant comme des agents de la sûreté de l’État, Badjo disparaît également sans laisser de traces.

Ces deux enlèvements ne sont pas des actes isolés. Ils s’inscrivent dans une série de réquisitions et d’enrôlements forcés de citoyens critiques envers le Mouvement Patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR2), au pouvoir. Des journalistes, des leaders de la société civile, et même des magistrats ont été pris pour cible, enlevés et déployés de force au front, dans une tentative manifeste de museler toute forme de dissidence.

Une justice impuissante face à l’arbitraire

Le cas de Zinaba et Badjo est d’autant plus troublant que leur enlèvement intervient en dépit d’une décision de justice en leur faveur. En effet, le 6 décembre 2023, le tribunal administratif avait ordonné la suspension des réquisitions à leur encontre, les jugeant manifestement illégales. Le tribunal avait estimé que ces réquisitions n’avaient aucun lien avec la défense de l’intégrité du territoire burkinabè et avaient enjoint au Commandement des Opérations du Théâtre National (COTN) de s’abstenir de toute exécution de ces ordres. Pourtant, en dépit de cette décision, les deux militants ont été enlevés, dans ce qui constitue une violation flagrante de l’autorité judiciaire et une atteinte grave à l’état de droit.

Cette situation met en lumière une dérive autoritaire inquiétante au sein du Burkina Faso. La formalisation de ces enlèvements et de ces réquisitions forcées, débutée en septembre 2023 avec l’envoi au front du Dr. Arouna Loure, médecin anesthésiste-réanimateur, traduit un détournement de pouvoir où la loi est bafouée au profit d’un ordre imposé par la force. Le COTN, censé se consacrer à la défense du territoire, s’est ainsi transformé en un outil de répression contre les voix discordantes, sans aucune légitimité légale pour le faire.

Six mois de silence : une violation des droits fondamentaux

Depuis six mois, Rasmané Zinaba et Bassirou Badjo sont maintenus en détention dans des conditions obscures, privés de tout contact avec leurs familles. Pendant tout ce temps, ils n’ont pas été autorisés à recevoir des nouvelles de leurs proches, femmes et enfants compris, une situation d’autant plus scandaleuse que même les Forces de Défense et de Sécurité (FDS), déployées sur le terrain, ont droit à une communication régulière avec leurs familles. Cette privation prolongée de liberté, sans aucune base légale, constitue une atteinte grave aux droits fondamentaux des deux militants, droits garantis par la Constitution burkinabè et les conventions internationales relatives aux droits de l’homme.

Face à cette situation, le mouvement « Le Balai Citoyen » a multiplié les appels à la libération de ses camarades et à la fin de ces pratiques illégales. Le mouvement souligne que, malgré la situation sécuritaire difficile, rien ne justifie une telle violation des droits humains. La privation de liberté de Zinaba et Badjo est non seulement illégale, mais aussi moralement inacceptable dans un État qui se veut respectueux de ses obligations internationales.

Un appel à la responsabilité et à la mobilisation

Devant ce tableau inquiétant, « Le Balai Citoyen » interpelle le Commandement des Opérations du Théâtre National (COTN) et les autorités burkinabè sur la nécessité de clarifier sans délai les termes des réquisitions de Rasmané Zinaba, Bassirou Badjo, ainsi que de tous les autres citoyens enrôlés de force. Le mouvement demande également la levée immédiate de toutes les restrictions empêchant une communication libre et saine entre les détenus et leurs familles, ainsi que la fin des pratiques d’enlèvement, de séquestration et de prise d’otage des citoyens. Ces exigences ne sont pas seulement un appel à la justice, mais aussi un rappel que le respect des droits humains est non négociable, même en temps de crise.

La communauté internationale, les organisations de défense des droits humains et la société civile burkinabè sont également appelées à se mobiliser pour mettre fin à ces pratiques répressives qui sapent les fondements de la démocratie et de l’état de droit. Le cas de Zinaba et Badjo ne doit pas rester une affaire isolée, mais devenir un symbole de la résistance contre l’arbitraire et de la lutte pour le respect des droits de tous les citoyens burkinabè.

Conclusion

Rasmané Zinaba et Bassirou Badjo, par leur engagement au sein de « Le Balai Citoyen », ont choisi de défendre les valeurs de liberté, de justice et de dignité pour tous les Burkinabè. Leur détention illégale est un affront à ces valeurs et à tout ce que représente la société civile burkinabè. Six mois de privation de liberté, de silence et de souffrance ne doivent pas être oubliés ou minimisés. Leur combat, aujourd’hui plus que jamais, doit être soutenu par tous ceux qui croient en un Burkina Faso où la loi et les droits humains sont respectés, où chaque citoyen, qu’il soit en uniforme ou civil, peut vivre libre et en sécurité.

Le Balai Citoyen, dans sa quête incessante de justice, rappelle à chacun que la force réside dans le nombre et que, ensemble, il est possible de surmonter les épreuves et de restaurer les principes d’un État de droit digne de ce nom. Le temps est venu pour le Burkina Faso de tourner la page de l’arbitraire et de renouer avec les valeurs de justice et de liberté qui ont toujours été au cœur de son identité nationale.

RADIO TANKONNON 

COMMUNIQUE DU BALAI CITOYEN

Rasmané Zinaba et Bassirou Badjo : 6 mois de privation illégale de liberté !

Aboudou Rasmane ZINABA, chargé à l’organisation du mouvement le Balai Citoyen a été enlevé, tôt le matin du 20 février 2024, par des individus non identifiés à son domicile à Ouagadougou. Ces personnes, en civils et armés, l’ont emmené dans un lieu inconnu de sa famille, de ses proches et de son mouvement.

Le lendemain 21 février 2024, dans l’après-midi, le militant du Balai Citoyen Bassirou BADJO, administrateur des affaires sociales en poste à la Direction Générale de la Solidarité Nationale et de l’Assistance Humanitaire (DGSAH) sise à Ouagadougou, a été enlevé dans son lieu de travail par des individus se présentant comme des agents de la sureté de l’État pour une destination inconnue.

Les deux camarades feront leurs premières apparitions sur les écrans de la télévision nationale du Burkina dans la rubrique « Parole de combattant » ; respectivement le 10 juin 2024 pour Aboudou Rasmane ZINABA et le 1er juillet 2024 pour Bassirou BADJO.

Au préalable, une décision du tribunal administratif datant du 6 décembre 2023 ordonnait la suspension des réquisitions à leur encontre. En dépit de cette ordonnance, ils ont été enlevés. Le juge avait pourtant estimé ces réquisitions manifestement illégales et ne visant pas à défendre l’intégrité du territoire burkinabè. Il avait enjoint au commandant du Commandement des Opérations du Théâtre National (COTN) de s’abstenir immédiatement de mettre à exécution lesdits ordres de réquisition et de mettre fin au déploiement des deux membres du Balai Citoyen.

Il faut rappeler que ces événements se sont déroulés après une série d’enlèvements et d’enrôlements forcés de personnes critiques vis-à-vis de la gouvernance du MPSR2 pendant le dernier trimestre de l’année 2023. Il nous a été donné d’assister à une sorte de formalisation de ces actes qui ont débuté avec la réquisition et l’envoi au front le 11 septembre 2023 du médecin anesthésiste-réanimateur Dr. Arouna LOURE. Par la suite, plusieurs leaders d’organisations de la société civile, journalistes, animateurs, chroniqueurs médias et citoyens ont de même été réquisitionnés et/ou enlevés, en toute illégalité et en dépit de décisions de justice en leur faveur. Les derniers en date sont des magistrats, garants du pouvoir judiciaire, en ce mois d’août 2024.

On peut sans risque de se tromper affirmer qu’il s’agit tout simplement d’un détournement de pouvoir puisque ces réquisitions ne concernent nullement l’ordre public et le COTN n’a aucun pouvoir de police administrative.

En tout état de cause, les personnes réquisitionnés et les VDP demeurent des citoyens et devraient continuer de jouir de leurs droits.

C’est pourquoi, le Balai Citoyen s’indigne que depuis six mois, Rasmane et Bassirou ne soient pas autorisés à communiquer avec leurs familles. Cela fait six mois qu’ils sont privés du droit élémentaire de recevoir des nouvelles de leurs proches, femmes et enfants compris ; alors que même les Forces de Défense et de Sécurité (FDS), formées et payées pour la sécurisation du territoire, ont le droit d’aller et de venir, de donner et de recevoir des nouvelles régulières de leurs proches.

Tout en saluant le haut sens de l’engagement de nos camarades, patriotes convaincus, tout comme l’ensemble des FDS déployées sur le terrain, le Balai Citoyen interpelle le COTN sur la nécessité de :

Clarifier sans délai les termes de la réquisition de Aboudou Rasmane ZINABA, Bassirou BADJO ainsi que de tous les autres citoyens enrôlés de force sur la durée de leur mobilisation. D’ailleurs, tout membre des FDS, bénéficie du droit d’être relevé au bout d’un certain temps de service relativement long, comme signifiées dans les vidéos mises en ligne par la RTB ;

Lever toutes les restrictions empêchant une libre et saine communication de nos camarades, ainsi que toutes les autres personnes dans la même situation, avec leurs familles ;

Mettre fin à toute situation similaire impliquant des civils réquisitionnés pour le front et dont les familles n’ont aucune nouvelle ;

Mettre fin aux réquisitions, enlèvements, séquestrations et prise d’otage de citoyens.

Notre nombre est notre force !

Ensemble, on n’est jamais seul !

Pour le Balai Citoyen
La Coordination Nationale

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