Le week-end dernier a marqué la fin de la campagne africaine pour les clubs de trois pays d'Afrique de l’Ouest : le Burkina Faso, le Togo et le Bénin. Alors que les compétitions interclubs de la Confédération Africaine de Football (CAF) battaient leur plein, ces représentants ont été éliminés prématurément, une situation qui soulève des questions sur la qualité et l'avenir du football dans ces pays. Les résultats enregistrés par ces clubs sont le reflet d'une réalité préoccupante : un travail insuffisant pour rivaliser avec les meilleures équipes du continent.
Les clubs burkinabè : Une désillusion répétée
Pour la énième fois, les clubs burkinabè se sont heurtés aux dures réalités des compétitions interclubs de la CAF. L’AS Douanes, qui avait bien démarré sa saison en Ligue des champions en éliminant Coton FC du Bénin lors du premier tour préliminaire, s’est vu stoppée dans son élan par le CR Belouizdad d'Algérie au second tour préliminaire. Malgré des ambitions affichées, le club n’a pas su faire face aux exigences d’une compétition de haut niveau.
Salifou Ouédraogo, un acteur du milieu footballistique burkinabè, a mis en lumière l’urgence de revoir les ambitions et les moyens mis à disposition des équipes. "Si on veut être champion et faire du surplace, il n'y a pas de soucis. Maintenant, si on veut jouer les phases de groupes, on doit se fixer des ambitions et mettre les moyens pour le recrutement des joueurs qu'il faut," a-t-il déclaré. Cette constatation souligne un besoin de professionnalisation du secteur, tant au niveau de la formation que de la gestion des équipes.
De son côté, l’Étoile Filante de Ouagadougou (EFO), également engagé en Coupe de la Confédération de la CAF, n’a pas échappé à la tradition de l’élimination précoce. Battue par Enyimba FC du Nigeria, l’équipe démontre une fois de plus les limites de la formation des joueurs au Burkina Faso. "Il faut regarder le niveau des joueurs, leur formation pose problème. Il y a des joueurs qui n'ont même pas deux dans les centres de formation et qui jouent en première division," a souligné Ali Nikiema, mettant en exergue la nécessité d’un travail de fond pour améliorer la qualité du football local.
Le Togo : Un bilan tristement négatif
La situation n’est pas plus reluisante du côté du Togo. Aucun club togolais n’a réussi à atteindre la phase de groupes des compétitions interclubs de la CAF. L’ASKO de Kara, qui n'a pas su s'imposer face au Djoliba Athletic Club du Mali, et l'ASCK, éliminée par l'Asec Mimosas de Côte d'Ivoire, illustrent bien l’incapacité des équipes à rivaliser sur la scène continentale.
Les techniciens du pays évoquent une inconstance chronique dans les performances des équipes togolaises, rendant difficile la constitution d'un palmarès solide. Le football togolais semble s'enliser dans un cycle de déception, alors que le public s'interroge sur les raisons de cette incapacité à progresser et à s'affirmer sur le plan africain.
Le Bénin : Une nouvelle désillusion
Le Bénin n’est pas en reste, avec un bilan tout aussi désastreux. Coton FC, le représentant béninois en Ligue des champions de la CAF, a été rapidement éliminé par l’AS Douanes. De même, Dadjè FC, qui avait réussi à obtenir une qualification pour la Coupe de la Confédération, a vu ses espoirs réduits à néant après une défaite cuisante contre la RS Berkane du Maroc. Le score final de 7-0 sur l’ensemble des deux matchs est révélateur des lacunes qui persistent au sein du football béninois.
La dispersion des forces et un manque de continuité dans le travail effectué au sein des clubs sont des problèmes qui interpellent. La restructuration à l’issue de la saison précédente a fragilisé l’équipe, compromettant ainsi ses chances de succès. La nécessité d’une approche systématique et réfléchie dans la gestion des équipes et le recrutement devient urgente.
Une réflexion nécessaire
Au-delà des résultats décevants, ces éliminations précoces doivent susciter une réflexion approfondie sur l’état du football dans ces trois pays. Les clubs doivent prendre conscience que pour rivaliser avec les géants africains, il est essentiel de professionnaliser leurs structures, d’améliorer la formation des joueurs et de mettre en place une stratégie de développement à long terme.
Les compétitions interclubs de la CAF doivent être perçues comme des rendez-vous d’excellence, où chaque participant se doit de se préparer sérieusement. Le management et le recrutement des équipes sont des éléments clés pour réussir dans un environnement de plus en plus compétitif.
Conclusion : Vers un renouveau?
Il est évident que le chemin est encore long pour les clubs burkinabè, togolais et béninois s'ils souhaitent laisser une empreinte sur la scène footballistique africaine. Les éliminations successives en compétitions interclubs soulignent la nécessité d’une prise de conscience collective et d’une volonté politique pour améliorer le cadre du football local. Le défi est immense, mais avec une vision claire et des efforts concertés, il est possible de renverser la tendance et d’aspirer à une meilleure représentation sur la scène africaine. L'heure est à l'action, à l'engagement et à la détermination, car l'avenir du football dans ces pays en dépend.
Saidicus Leberger
Pour Radio Tankonnon