Les Étalons du Burkina Faso en terre ivoirienne : enjeux et perspectives des éliminatoires de la CAN 2025

Dans le cadre des éliminatoires pour la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) Maroc 2025, les Étalons du Burkina Faso s’apprêtent à disputer deux rencontres cruciales, marquant un tournant décisif pour la qualification. Ces confrontations auront lieu en Côte d'Ivoire, une décision rendue publique par la Fédération burkinabè de football (FBF) ce mardi 24 septembre 2024, alors que les installations sportives nationales demeurent inadaptées aux exigences de la Confédération Africaine de Football (CAF).

Les Etalons du Burkina Faso

Le parcours des Étalons : entre résilience et quête de qualification

Les Étalons, après avoir entamé de manière positive leur campagne qualificative pour la CAN 2025, se trouvent en tête de leur groupe, avec 4 points et une différence de buts de +2, devançant ainsi des concurrents redoutables comme le Sénégal (également 4 points, mais avec une différence de +1). Le Burundi suit de près avec 3 points, tandis que le Malawi, en difficulté, ferme la marche avec 0 point.

Pour maintenir leur position de leader et consolider leurs chances de qualification, les hommes du sélectionneur national doivent impérativement réaliser une performance solide lors des deux prochains matchs face au Burundi, les 10 et 13 octobre 2024. Ces deux rencontres, capitales pour la suite de leur campagne, se dérouleront en terre ivoirienne, conformément à la décision prise par la FBF.

Un exil imposé : le stade du 4-Août toujours hors norme

Depuis 2020, le Burkina Faso est contraint de jouer ses matchs dits "à domicile" loin de ses terres. La CAF, en charge des compétitions continentales, a en effet suspendu l’utilisation du principal stade du pays, le mythique stade du 4-Août de Ouagadougou, pour non-conformité aux normes internationales en vigueur. Cette situation, lourde de conséquences pour la sélection nationale, a contraint les Étalons à jouer leurs précédentes rencontres au Mali, leur stade adoptif de substitution.

Cette situation prolongée met en lumière un problème plus large d’infrastructures sportives au Burkina Faso, qui peine à réhabiliter ses installations aux standards imposés par la CAF. Le stade du 4-Août, symbole du football burkinabè, nécessiterait des travaux d’envergure, tant au niveau de sa pelouse, que de ses tribunes et équipements de sécurité. Alors que d’autres nations africaines, telles que la Côte d’Ivoire ou le Sénégal, investissent massivement dans la modernisation de leurs infrastructures sportives, le Burkina Faso se retrouve contraint à un exil, situation qui, bien qu’inhabituelle, n’a pas altéré la détermination des Étalons.

Côte d’Ivoire, terre d’accueil pour les Étalons

Pour leurs deux prochaines rencontres, les Étalons poseront donc leurs valises en Côte d’Ivoire, un voisin avec lequel ils entretiennent des relations historiques et fraternelles. Le match aller contre le Burundi, prévu pour le 10 octobre 2024 à 19h GMT, se jouera dans l’enceinte flambant neuve du stade Olympique Alassane Ouattara d’Ebimpé. Ce stade, d’une capacité de plus de 60 000 places, a été inauguré en 2020 et répond aux exigences les plus strictes de la FIFA et de la CAF. Doté de toutes les infrastructures modernes, il offre un cadre idéal pour une rencontre de haut niveau entre les Étalons et les Hirondelles du Burundi.

Le match retour, qui aura lieu trois jours plus tard, le 13 octobre 2024 à 16h GMT, se déroulera dans l’historique stade Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan, qui a récemment bénéficié d’une série de rénovations. Ce stade, surnommé « Le Félicia », est un lieu chargé d’histoire pour le football africain et a accueilli nombre de matchs emblématiques des Éléphants de Côte d’Ivoire.

Les enjeux sportifs : une double confrontation décisive

La double confrontation face au Burundi revêt une importance capitale pour les Étalons. En tête de leur groupe, les hommes du sélectionneur burkinabè doivent absolument éviter tout faux pas pour maintenir leur position de leader et s’assurer une place parmi les qualifiés pour la CAN 2025. Avec quatre points engrangés en deux matchs, les Burkinabè sont conscients que deux victoires consécutives face au Burundi les placeraient dans une position idéale pour aborder sereinement la fin des éliminatoires.

Le Burundi, pour sa part, viendra avec l’intention de créer la surprise. Comptant trois points dans son escarcelle, l’équipe burundaise est bien déterminée à bousculer la hiérarchie du groupe et pourrait profiter de toute baisse de régime des Étalons pour s’imposer comme un outsider crédible à la qualification. Les Hirondelles, dotées d’une équipe jeune et ambitieuse, sont en quête d’une première participation mémorable à la CAN et ne se présenteront pas en victimes expiatoires.

Le défi mental et physique : deux matchs en trois jours

Pour les Étalons, l’organisation de ces deux matchs sur une période aussi courte présente un véritable défi, tant sur le plan physique que mental. Les joueurs burkinabè devront faire preuve d’une endurance remarquable pour enchaîner deux rencontres de très haut niveau en l’espace de trois jours. La gestion des rotations, la récupération entre les matchs et la gestion des émotions seront des facteurs déterminants pour espérer décrocher deux résultats positifs.

Le sélectionneur national devra également composer avec les contraintes liées aux absences potentielles, aux blessures ou à la forme fluctuante de certains de ses cadres. Toutefois, l’équipe burkinabè peut compter sur une ossature solide, composée de joueurs évoluant dans les grands championnats européens, ainsi que sur une dynamique collective positive, acquise lors de leurs précédentes sorties.

L’ambition des Étalons : un nouveau souffle pour le football burkinabè

Malgré les difficultés liées à l’absence de leur public et au manque d’un véritable stade national, les Étalons n'ont jamais baissé les bras. Ils ont su s’adapter et afficher une résilience à toute épreuve, marquant ainsi leur détermination à redorer le blason du football burkinabè sur la scène continentale. En ces temps d’incertitude, la qualification pour la CAN 2025 est plus qu’un objectif : c’est une nécessité pour galvaniser la jeunesse burkinabè et redonner espoir à tout un peuple passionné de football.

Le capitaine de l’équipe, Bertrand Traoré, en véritable leader, incarne cet esprit de combativité et de solidarité qui anime les Étalons. Aux côtés de ses coéquipiers, il est prêt à tout donner pour offrir au Burkina Faso une qualification attendue, voire espérée.

Conclusion : une étape cruciale vers la CAN 2025

Ces deux matchs en Côte d’Ivoire, terre d’accueil provisoire pour les Étalons, marqueront une étape décisive dans la quête de qualification pour la CAN 2025. Avec le soutien des fans ivoiriens, qui partageront sans doute une certaine solidarité avec leurs voisins burkinabè, les Étalons devront faire preuve de concentration et de détermination pour décrocher des résultats positifs.

Ces confrontations face au Burundi symbolisent non seulement l’avenir immédiat de la sélection burkinabè, mais aussi le renouveau de tout un pays qui aspire à retrouver sa place parmi les grandes nations du football africain.

Saidicus Leberger
Pour Radio Tankonnon