L’ancien attaquant emblématique des Lions Indomptables, devenu président de la Fédération Camerounaise de Football (FECAFOOT), Samuel Eto’o, se retrouve une nouvelle fois au cœur de l'actualité. Ce lundi 30 septembre 2024, la Commission de Discipline de la FIFA a rendu une décision lourde de conséquences pour celui qui est à la tête de la fédération depuis 2021. Samuel Eto’o a été frappé d’une interdiction de six mois d’assister aux matchs des équipes nationales camerounaises, une sanction qui prive ainsi l’ancien capitaine du Cameroun de toute présence dans les stades lors des compétitions impliquant les sélections de son pays.
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Les raisons de la suspension : un flou persistant
La FIFA a motivé sa décision en accusant Samuel Eto’o de violation des articles 13 (Comportement offensant et violations des principes du fair-play) et 14 (Mauvaise conduite des joueurs et des officiels) de son Code disciplinaire. Toutefois, malgré la sévérité de la sentence, l’organisation n’a pas détaillé les faits exacts reprochés à Eto’o, alimentant ainsi la spéculation autour des circonstances ayant conduit à cette suspension.
Ce que l’on sait pour l’heure, c’est que l’affaire se rapporte à un incident survenu lors du match des huitièmes de finale de la Coupe du Monde Féminine U-20 de la FIFA, qui opposait le Brésil au Cameroun le 11 septembre 2024, à Bogotá, en Colombie. L’équipe féminine camerounaise, après un parcours honorable, avait été éliminée par les Brésiliennes sur le score de 1 but à 3. Depuis, la FIFA a diligenté une enquête, qui s’est soldée par cette sanction prononcée à l’encontre du dirigeant camerounais.
Portée de la sanction : une interdiction sans précédent
L’interdiction imposée à Samuel Eto’o l’empêche de participer ou d’assister aux matches des sélections camerounaises, qu’il s’agisse des équipes masculines ou féminines, toutes catégories et âges confondus. Cette exclusion inclut les rencontres cruciales des Lions Indomptables dans le cadre des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2025, notamment les duels à venir face au Kenya, programmés lors des 3ème et 4ème journées de la compétition.
Le coup est d’autant plus rude que Samuel Eto’o, figure centrale du football camerounais, avait, depuis sa prise de fonction, mis un point d’honneur à être présent aux côtés des sélections nationales lors des grands rendez-vous, symbolisant ainsi son engagement personnel pour le renouveau du football camerounais. Désormais contraint de suivre les performances de son pays à distance, il laisse un vide notable dans les tribunes des stades.
Une réaction attendue du président de la FECAFOOT
À l’heure où cette sanction entre en vigueur, Samuel Eto’o n’a pas encore officiellement réagi à cette décision. Il est cependant certain que ce rebondissement ne manquera pas de susciter des réactions au sein de la FECAFOOT, ainsi que parmi les fervents supporters camerounais, pour qui l’icône nationale reste un leader respecté, malgré les polémiques entourant sa présidence. L’absence de détails précis concernant l’incident à Bogotá alimente encore davantage les interrogations, laissant planer une ombre sur l’exactitude des faits reprochés.
Un contexte déjà marqué par des démêlés disciplinaires avec la CAF
Cette nouvelle sanction infligée à Samuel Eto’o intervient alors que le dirigeant camerounais faisait déjà face à des problèmes disciplinaires avec la Confédération Africaine de Football (CAF). En juillet dernier, la CAF avait imposé une amende de 200 000 dollars (environ 121 millions de FCFA) à Eto’o pour violation de l’éthique, liée à la signature d’un contrat controversé avec la société de paris 1XBET, alors qu’il occupait déjà son poste de président de la FECAFOOT. Bien que cette affaire n'ait pas donné lieu à des poursuites supplémentaires concernant des allégations de matches truqués, elle avait tout de même entaché l’image de l’ancien quadruple footballeur africain de l’année.
En effet, en août 2023, la CAF avait ouvert une enquête sur la conduite d’Eto’o à la suite de déclarations écrites provenant de divers acteurs du football camerounais. Un panel disciplinaire avait conclu que l’ex-buteur du FC Barcelone avait « gravement violé les principes d’éthique, d’intégrité et de sportivité », exacerbant ainsi les critiques sur sa gestion de la FECAFOOT. Néanmoins, les avocats d’Eto’o avaient rapidement annoncé leur intention de faire appel de ce verdict, soulignant la volonté du président de défendre son honneur et son intégrité.
Quel avenir pour Samuel Eto’o à la tête de la FECAFOOT ?
Si Samuel Eto’o est indéniablement l’une des plus grandes figures du football africain, ces derniers mois de présidence ont été émaillés de controverses et de décisions disciplinaires qui remettent en question sa capacité à exercer durablement ses fonctions à la tête de la FECAFOOT. La suspension imposée par la FIFA constitue un coup dur pour l’homme qui avait promis de révolutionner le football camerounais en insufflant une nouvelle dynamique, tant au niveau des infrastructures que de la formation des jeunes talents.
La double peine que représentent l’amende de la CAF et la suspension de la FIFA pourrait fragiliser davantage la position d’Eto’o à la présidence de la fédération, alors que ses détracteurs continuent de remettre en question ses méthodes de gestion et ses alliances au sein du football camerounais.
Malgré ces tempêtes, Eto’o demeure pour beaucoup une icône intouchable, tant pour ses exploits sur les terrains que pour sa détermination à redorer le blason du football camerounais. Ses partisans espèrent qu’il saura surmonter ces épreuves, même si l’incertitude plane sur la suite de son mandat.
Un leadership en suspens
Pour l’heure, la suspension de Samuel Eto’o l’éloigne des terrains et des tribunes, le privant de son rôle habituel de leader charismatique auprès des équipes nationales. À six mois d'une échéance cruciale pour les Lions Indomptables, les supporters camerounais devront désormais compter sur l'équipe dirigeante de la FECAFOOT pour pallier l'absence de leur président emblématique.
L’avenir nous dira si Samuel Eto’o saura rebondir après cette nouvelle tempête disciplinaire. Mais une chose est certaine, la gestion du football camerounais entre dans une période d’incertitude, alors que les grands défis se profilent à l’horizon pour les sélections nationales, à l’approche de la CAN 2025 et des qualifications pour la Coupe du monde 2026.
Saidicus Leberger
Pour Radio Tankonnon