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Burkina Faso : Le Conseil Supérieur de la Communication (CSC) frappe fort contre la publicité sur les boissons alcoolisées à forte teneur en alcool

Publié par RADIO TAN KONNON sur 7 Octobre 2024, 11:33am

Catégories : #CSC

Le lundi 7 octobre 2024, une nouvelle étape a été franchie dans la régulation des communications commerciales au Burkina Faso. Le Conseil Supérieur de la Communication (CSC) a officiellement émis une mise en demeure à l'encontre de trois grandes enseignes de supermarchés de la capitale, Ouagadougou, à savoir Marina Market, Liza Market et La Clef des Châteaux/Sodibo. Ces dernières sont accusées d’avoir diffusé des publicités promotionnelles pour des boissons alcoolisées dont le taux dépasse la limite légale de 10 %, une violation manifeste des règles en vigueur dans le pays. Cette décision, largement relayée par l’Agence d’information du Burkina (AIB), s’inscrit dans la volonté affirmée des autorités de renforcer le cadre réglementaire concernant la publicité et de protéger les consommateurs.

Le siège du CSC
Le siège du CSC

Un manquement à la réglementation strictement encadrée

Selon le CSC, les trois supermarchés ont mis en avant plusieurs types de produits alcoolisés à travers leurs pages Facebook, lesquelles cumulent plus de 5 000 abonnés chacune. Parmi ces produits figurent des champagnes, des vins, des cognacs et d’autres spiritueux, tous dépassant la limite de 10 % d’alcool autorisée dans les publicités. Ces enseignes ont ainsi enfreint la réglementation stricte instaurée par le Burkina Faso en matière de communication commerciale autour de l’alcool, suscitant une réaction immédiate du régulateur.

La publicité de boissons alcoolisées fait l'objet d'une attention particulière dans le pays, en raison de la potentielle dangerosité de ces produits pour la santé publique. La loi burkinabé, régissant ce type de promotions, interdit toute communication publique visant à inciter à la consommation de boissons dont la teneur en alcool est jugée élevée. La campagne publicitaire déployée sur les réseaux sociaux par ces supermarchés a donc violé ces dispositions, obligeant ainsi le CSC à intervenir.

Le rôle croissant des réseaux sociaux dans la communication commerciale

L’une des spécificités de cette affaire réside dans l’usage des réseaux sociaux par les supermarchés concernés pour diffuser ces publicités. En effet, depuis la fin de l'année 2023, une nouvelle réglementation impose que toute page ou plateforme ayant atteint un seuil de 5 000 abonnés soit assimilée à un média au sens propre. Cette classification implique que les gestionnaires de ces comptes sont soumis aux mêmes obligations légales que les autres médias traditionnels (radio, télévision, presse écrite).

Cette décision, qui fait suite à l’explosion des usages numériques au Burkina Faso, vise à encadrer de manière rigoureuse les contenus diffusés sur les plateformes numériques afin de prévenir les dérives, notamment en matière de publicité pour des produits jugés dangereux comme l'alcool, le tabac ou certains médicaments. L’objectif est de protéger les utilisateurs, tout particulièrement les jeunes, qui représentent une proportion significative des utilisateurs des réseaux sociaux.

Une mise en demeure pour une mise en conformité immédiate

Le CSC n’a pas seulement sanctionné les supermarchés concernés. Il leur a également intimé de rectifier immédiatement leur comportement en cessant toute forme de publicité sur des boissons dépassant la teneur légale en alcool. La mise en demeure est claire : en cas de récidive, des sanctions plus lourdes, allant jusqu'à la suspension de leurs activités publicitaires sur les plateformes incriminées, pourraient être envisagées.

Pour appuyer son action, le CSC a rappelé que la loi de décembre 2023 sur la publicité au Burkina Faso impose des normes strictes en matière de communication publique, non seulement sur les réseaux sociaux, mais aussi sur tous les supports de communication. Les contrevenants à cette loi s’exposent à des sanctions sévères, pouvant inclure des amendes, des retraits de licence ou des interdictions temporaires d’activité.

Une mesure emblématique de la régulation de la communication au Burkina Faso

La décision du CSC s’inscrit dans une série de mesures visant à durcir le cadre légal entourant la publicité dans le pays. L’alcool, considéré comme un produit à risques pour la santé publique, est soumis à une vigilance accrue. Depuis l’arrivée au pouvoir du capitaine Ibrahim Traoré en septembre 2022, les autorités burkinabé ont montré une volonté ferme de combattre les excès de la communication commerciale, en particulier dans les secteurs sensibles. Le CSC a ainsi multiplié les actions pour réguler les contenus diffusés dans les médias, qu'ils soient traditionnels ou numériques.

Cette régulation se matérialise par des interdictions touchant principalement les produits à fort potentiel addictif, tels que l'alcool et le tabac. Les autorités justifient ces restrictions par la nécessité de protéger les populations vulnérables, notamment les jeunes, face à des pratiques commerciales agressives, parfois difficiles à contrôler sur des plateformes numériques internationales.

Vers une responsabilisation accrue des acteurs du secteur privé

En réponse à cette mise en demeure, les supermarchés concernés ont d’ores et déjà entamé des discussions avec le CSC pour s’assurer de leur conformité avec la loi en vigueur. Cette affaire met en lumière l’importance pour les entreprises de prendre en compte les évolutions législatives dans leurs stratégies de communication, en particulier dans le contexte numérique où les règles se durcissent.

Par cette décision, le CSC espère non seulement rappeler l’importance du respect de la loi, mais aussi encourager les entreprises à adopter une attitude responsable vis-à-vis de leurs pratiques publicitaires. Il appelle également les médias privés, dont les radios et les télévisions, à la prudence dans la sélection des programmes qu’ils diffusent et des publicités qu’ils acceptent de relayer.

En conclusion, cette affaire témoigne du dynamisme et de la fermeté des autorités burkinabé dans la régulation des contenus médiatiques et publicitaires. Le Conseil Supérieur de la Communication a réaffirmé son rôle clé dans la défense de l’intérêt public, en veillant à ce que les entreprises respectent les normes éthiques en matière de communication. À travers cette décision, le Burkina Faso se positionne comme un exemple d'encadrement responsable dans un contexte où l'usage massif des réseaux sociaux demande une vigilance toujours accrue.

La régulation, une question de santé publique

Ce durcissement des règles s'inscrit dans une dynamique globale visant à réduire l’impact de la consommation de produits dangereux sur la population. Alors que le pays lutte contre divers fléaux sociaux et sanitaires, la régulation des médias et des plateformes numériques devient un enjeu prioritaire pour le gouvernement, afin de préserver l'intégrité et le bien-être des citoyens.

Saidicus Leberger
Pour Radio Tankonnon 

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