Burkina Faso : Deux motifs de pagne sélectionnés pour célébrer la Journée internationale des droits de la femme 2025

Le Burkina Faso s’apprête à commémorer la 168e Journée internationale des droits de la femme avec une touche unique d'authenticité culturelle. Lors d’une conférence de presse organisée le mercredi 13 novembre 2024 à Ouagadougou, le ministère de l’Action humanitaire et de la Solidarité nationale a dévoilé les motifs officiels du pagne qui sera arboré à cette occasion : le pagne Faso danfani et le pagne Kôkô donda, deux étoffes emblématiques du patrimoine burkinabè. Ces motifs, sélectionnés dans un concours national rigoureux, portent un message de célébration et d’affirmation des identités locales, à l’heure où le pays met en avant les talents de ses artisans et les traditions de ses régions.

Les motifs officiels du pagne destiné à la commémoration de la Journée internationale des droits de la femme du 8 mars 2025.

Un concours national pour exalter la richesse des pagnes burkinabè

Le ministère de l’Action humanitaire et de la Solidarité nationale a lancé, il y a plusieurs mois, un concours dans les 11 régions du Burkina Faso pour identifier les motifs de pagne les plus représentatifs du thème et de l’esprit de la Journée internationale des droits de la femme. Cette initiative avait pour ambition de donner la parole aux artisans et créateurs du pays, tout en rappelant l'importance de l'artisanat traditionnel dans la valorisation de la culture burkinabè.

Après un processus minutieux de sélection, les pagnes Faso danfani et Kôkô donda ont émergé comme les créations phares de ce concours. Le motif de pagne tissé Faso danfani de la région de l’Est a été distingué pour sa finesse et son respect des critères de créativité, d'originalité, et de qualité de tissage. Quant au pagne Kôkô donda de la région des Hauts-Bassins, il a également remporté la première place grâce à sa combinaison de couleurs et son design exceptionnel.

Faso danfani et Kôkô donda : symboles de diversité culturelle

Ces deux motifs, issus de deux techniques de tissage très prisées au Burkina Faso, incarnent le savoir-faire et la diversité culturelle du pays. Le Faso danfani, tissé traditionnellement à la main, est devenu au fil des décennies un symbole d’identité nationale, porté aussi bien dans les cérémonies officielles que dans la vie quotidienne. Ce pagne, avec son tissage complexe et ses motifs variés, incarne l’harmonie entre les techniques anciennes et les expressions contemporaines.

D’autre part, le Kôkô donda, célèbre pour ses couleurs intenses et ses motifs géométriques, est un pagne originaire de l’ouest du Burkina Faso. Ce tissu évoque l’énergie et la vivacité de la région des Hauts-Bassins, et sa sélection pour la Journée des droits de la femme témoigne de l’importance des identités locales dans les célébrations nationales.

La vigilance contre la contrefaçon et la préservation de la qualité

Dans le cadre de la production et de la commercialisation de ces pagnes, le ministère a souligné l’importance de respecter les critères définis par le concours afin de préserver la qualité des étoffes et de garantir leur authenticité. Monsieur Rahitaba Désiré Romain Compaoré, secrétaire général du ministère, a précisé que le ministère du Commerce sera chargé de veiller au respect de ces normes, en traquant la contrefaçon et en prenant les mesures nécessaires pour retirer du marché les pagnes non conformes.

L’accent a été mis sur l’implication des artisans locaux dans le processus de fabrication des pagnes sélectionnés, en vue de soutenir le secteur artisanal burkinabè et de valoriser le « Made in Burkina ». Cette démarche s’inscrit dans une volonté de renforcer l’économie locale en privilégiant les produits issus de savoir-faire locaux, et elle s’assure que le port de ces pagnes pour la Journée internationale des droits de la femme conserve toute sa signification patriotique et identitaire.

Une accessibilité pour tous et une approche respectueuse de la liberté des choix

Concernant la commercialisation, le ministère a souligné qu'il n'interviendrait pas directement dans la fixation des prix de vente des pagnes. Néanmoins, il a été précisé que les autorités veilleront à ce que les tarifs demeurent accessibles pour permettre à un maximum de Burkinabè de pouvoir s'approprier ces étoffes et de participer ainsi à la commémoration de cette journée spéciale. Par ailleurs, l'intégration ou non du logo sur les pagnes reste un choix libre pour la population, marquant une approche respectueuse de la liberté individuelle.

En attente du thème et du logo officiels de la Journée des droits de la femme
À quelques mois de cette célébration, le ministère de l’Action humanitaire et de la Solidarité nationale n’a pas encore dévoilé le thème et le logo officiels de la Journée du 8 mars 2025. Ces éléments sont actuellement en cours de finalisation et feront l’objet d’un examen minutieux lors d’un prochain Conseil des ministres. Le thème retenu servira de fil conducteur pour toutes les activités prévues dans le cadre de la journée, rappelant l'importance des droits des femmes, de leur émancipation et de leur contribution au développement du Burkina Faso.

Cette année, la commémoration de la Journée internationale des droits de la femme revêt une signification particulière. En choisissant de mettre à l’honneur les pagnes Faso danfani et Kôkô donda, le Burkina Faso affirme son attachement à son patrimoine et à ses valeurs traditionnelles, tout en adressant un message de solidarité et d’inclusion à l’ensemble de la population féminine. Cette célébration s’inscrit dans un effort collectif pour faire de la Journée des droits de la femme un moment de fierté nationale, où chaque étoffe et chaque motif de pagne raconte une histoire, celle d’un pays riche de diversité et résolument tourné vers un avenir de justice et d’égalité.

Saidicus Leberger

Pour Radio Tankonnon