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Burkina Faso : la brigade de gendarmerie de Yagma démantèle un réseau de braqueurs et de voleurs de motos à Ouagadougou

Publié par RADIO TAN KONNON sur 5 Novembre 2024, 13:16pm

Catégories : #SOCIETE

Dans une opération qui s’inscrit dans la lutte continue contre la criminalité au Burkina Faso, la brigade de gendarmerie de Yagma, un quartier au nord de Ouagadougou, a présenté mardi à la presse un groupe de 13 présumés délinquants, accusés de vols à main armée, de recel et de démantèlement de motos volées. Âgés de 18 à 26 ans, ces jeunes opéraient dans les quartiers populaires de Bassinko, Gambre-Yaaré, Marcoussis et Yagma, terrorisant les habitants à travers une série d’attaques bien orchestrées.

Le commandant de la brigade de Yagma, l’adjudant-chef Laurent Bénao
Le commandant de la brigade de Yagma, l’adjudant-chef Laurent Bénao

Une enquête minutieuse et une traque efficace

Sous la direction de l’adjudant-chef Laurent Bénao, la brigade de Yagma a ouvert une enquête à la suite de multiples plaintes de victimes. Ces dernières, fréquemment prises pour cibles par des bandits armés, avaient fait état de nombreux vols de motos et d’effractions dans des boutiques locales. Les investigations approfondies ont permis de remonter la piste de ce réseau, qui se déplaçait en petites unités de deux ou trois individus, frappant de manière coordonnée et rapide.

« Nos recherches ont révélé que ces malfaiteurs opéraient surtout dans les zones peu éclairées et les abords des auberges, où ils dépossédaient leurs victimes de leurs biens, notamment des motos, des téléphones portables et de l’argent », a expliqué Laurent Bénao. Ce choix stratégique de lieux reculés et faiblement surveillés rendait les interventions des forces de l’ordre plus compliquées, mais n’aura pas suffi pour assurer l’impunité des suspects, dont les activités criminelles se sont conclues par des arrestations.

Des méthodes sophistiquées et une organisation bien rodée

Selon les informations fournies par le commandant de brigade, les membres de ce réseau avaient su se doter d’une organisation élaborée pour faciliter la revente des biens volés. Les motos, bien souvent, étaient soit revendues en l’état à des acheteurs complaisants, soit démantelées pour être vendues en pièces détachées, rendant leur traçabilité quasiment impossible. Ces activités illégales, portées par un marché clandestin de la moto au Burkina Faso, témoignent d’une adaptation des réseaux de délinquance face aux mesures de surveillance et de contrôle instaurées par les autorités.

« Nous avons également constaté que certains des pistolets automatiques retrouvés lors des perquisitions avaient été subtilisés aux parents des malfaiteurs », a révélé l’adjudant-chef Bénao, en détaillant les armes et les équipements confisqués. Parmi les objets saisis figurent cinq pistolets automatiques – dont deux factices – plusieurs couteaux, quatre vélomoteurs volés, des pièces de motos et un ordinateur portable, qui aurait servi aux malfrats pour coordonner leurs opérations.

La jeunesse en quête de repères : un appel à la responsabilité parentale

À la suite de cette présentation, le commandant du groupement de gendarmerie de Ouagadougou, le chef d’escadron Issa Paré, a tenu à sensibiliser les familles et la société en général sur la nécessité d’un encadrement adéquat des jeunes. Parmi les suspects figurent en effet des élèves et des apprentis-chauffeurs, de jeunes Burkinabè dont l’avenir est désormais marqué par cette implication dans un réseau de criminalité. « Il est crucial que les parents jouent pleinement leur rôle en guidant leurs enfants et en leur inculquant des valeurs de responsabilité et d’intégrité », a exhorté Issa Paré.

Ce phénomène de délinquance juvénile n’est pas nouveau, mais il prend une ampleur préoccupante dans un contexte où le Burkina Faso fait face à de multiples défis économiques et sécuritaires. Les jeunes, souvent en proie au chômage et à la précarité, sont particulièrement vulnérables à l’attraction des réseaux criminels, qui leur offrent une source rapide de revenus au détriment de leur avenir.

Une lutte collective : l’importance de la vigilance citoyenne

Le chef d’escadron Paré a également appelé la population à la vigilance et à la collaboration pour lutter efficacement contre la montée de la criminalité. Il a souligné l’importance des dénonciations anonymes, qui permettent aux forces de l’ordre de recueillir des informations essentielles pour cibler les criminels et éviter l’escalade de la violence. « Les populations jouent un rôle vital dans cette lutte, en dénonçant les actes suspects et en collaborant avec les forces de sécurité », a-t-il rappelé.

Cette approche participative dans la lutte contre la délinquance trouve un écho croissant dans les quartiers de Ouagadougou, où les citoyens, confrontés aux défis de l’insécurité, voient dans la coopération avec la gendarmerie une voie vers la tranquillité et la protection de leurs biens.

Quatre suspects encore en cavale : la traque se poursuit

Si l’arrestation des 13 présumés délinquants marque un succès significatif, quatre autres membres du réseau demeurent encore en cavale, échappant jusqu’à présent aux forces de l’ordre. Les autorités, néanmoins, ont affirmé leur détermination à les retrouver et à les mettre hors d’état de nuire.

Ce groupe criminel, bien que partiellement neutralisé, demeure donc une menace, et le travail d’enquête se poursuit pour démanteler intégralement le réseau. La gendarmerie reste mobilisée et multiplie les opérations de surveillance, en espérant que les informations fournies par les suspects interpellés mèneront rapidement à leur capture.

Vers un renforcement des mesures de sécurité

Face à la recrudescence de la délinquance urbaine, les autorités burkinabè envisagent un renforcement des dispositifs de sécurité dans les quartiers sensibles de la capitale. Cela passe par une intensification des patrouilles, mais aussi par des campagnes de sensibilisation visant à promouvoir l’engagement civique et la cohésion sociale.

En parallèle, des mesures visant à réguler le marché des motos, souvent dévoyées pour des activités illicites, pourraient être mises en place pour freiner la prolifération des vols et améliorer la traçabilité de ces véhicules dans tout le pays.

Un avertissement solennel et un espoir pour la jeunesse

La présentation de ce réseau de criminels présumés est un rappel sévère de la réalité qui menace la stabilité des quartiers de Ouagadougou et des autres grandes villes du Burkina Faso. Mais elle est aussi un message d’espoir et de détermination : celui d’un État qui ne ménage aucun effort pour protéger ses citoyens, mais aussi celui d’une société capable de se mobiliser pour préserver ses valeurs de solidarité et de justice.

L’adjudant-chef Bénao, en clôturant la conférence de presse, a réitéré cet appel aux jeunes, les exhortant à s’écarter des chemins de l’illégalité et à se concentrer sur des voies de réussite personnelle et collective. Car, comme l’a souligné le chef d’escadron Paré, « l’avenir du Burkina Faso repose avant tout sur une jeunesse forte, intègre et déterminée à construire un pays de paix et de prospérité ».

La gendarmerie de Yagma, par cette opération de démantèlement, envoie un signal clair : la lutte contre la criminalité organisée est en marche, et chaque citoyen, à son échelle, a un rôle essentiel à jouer dans cette quête de sécurité et de stabilité.

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