Après des mois de tensions ayant ébranlé la Fédération Ivoirienne de Taekwondo (FITKD), une délégation de l’Union Africaine de Taekwondo (AFTU), menée par son Secrétaire Général, Balla N’Dieye, a entériné la reconnaissance de Jean-Marc Yacé en tant que président légitime de la fédération. Cette résolution marque un tournant décisif dans la quête de stabilité et de développement pour le taekwondo en Côte d’Ivoire.

Une crise au sommet du taekwondo ivoirien
La FITKD, jadis citée en exemple pour son organisation et ses performances, notamment avec les exploits de Cheick Cissé et Ruth Gbagbi sur la scène internationale, a traversé une période d’instabilité institutionnelle. Des contestations internes avaient remis en question l’autorité de son président, Jean-Marc Yacé, malgré sa reconnaissance par les juridictions ivoiriennes.
La crise, alimentée par des dissensions entre le camp des partisans du président élu et celui des dissidents, a failli compromettre la dynamique positive du taekwondo ivoirien, mettant en péril l’image d’un sport porteur de valeurs d’unité et de discipline.
L’intervention de l’Union Africaine de Taekwondo : une mission salvatrice
Face à l’impasse, la World Taekwondo (WT) et l’Union Africaine de Taekwondo (AFTU) ont jugé nécessaire de dépêcher une mission de bons offices à Abidjan pour trouver une issue durable à la crise. Sous la conduite de Balla N’Dieye, cette délégation avait pour objectif de :
- Écouter les deux parties impliquées dans le conflit afin de mieux comprendre leurs griefs respectifs.
- Transmettre les recommandations des instances faîtières internationales pour une résolution apaisée et respectueuse des normes régissant le taekwondo mondial.
La rencontre s’est tenue dans les locaux du Comité National Olympique (CNO), aux Deux-Plateaux Les Vallons, en présence des deux camps, pour un dialogue direct et ouvert.
Deux heures décisives pour l’avenir du taekwondo ivoirien
Pendant plus de deux heures, les représentants des deux camps se sont exprimés devant le SG de l’AFTU, dans un climat empreint de courtoisie et de maturité, selon les propos de Balla N’Dieye.
À l’issue des échanges, un consensus a été trouvé, scellant la reconnaissance unanime de Jean-Marc Yacé comme président légitime de la FITKD. Ce dernier, déjà confirmé par les juridictions nationales, voit son autorité consolidée par les instances internationales.
Pour Balla N’Dieye, cette avancée marque une victoire pour le taekwondo ivoirien tout entier. « Je suis très content et très satisfait de la mission que je viens de mener en Côte d’Ivoire. Aujourd’hui, je peux dire que la paix est revenue entre les deux camps », a-t-il déclaré avec satisfaction.
Une reconnaissance qui engage
La reconnaissance de Jean-Marc Yacé ne se limite pas à un simple acte protocolaire. Elle s’accompagne d’une série de recommandations claires, adressées aux deux parties, mais surtout au président :
- Gouvernance inclusive : Le président Yacé est appelé à fédérer tous les acteurs du taekwondo ivoirien, y compris les dissidents, pour renforcer l’unité autour de l’objectif commun de développement.
- Respect des directives internationales : Les décisions prises devront s’aligner sur les normes et recommandations émanant de la World Taekwondo et de l’AFTU.
Le SG de l’AFTU a souligné l’importance de cette approche inclusive : « Personne n’a gagné sur cette crise, c’est seulement les taekwondo in qui ont gagné. »
Un modèle de résolution pour le sport ivoirien
L’intervention rapide et efficace des instances internationales, couplée à l’implication des acteurs nationaux comme le ministère des Sports et le Comité National Olympique, a permis d’éviter une escalade qui aurait pu avoir des répercussions sur la réputation du taekwondo ivoirien.
Cette approche exemplaire pourrait inspirer d’autres disciplines sportives confrontées à des crises similaires. En privilégiant le dialogue et la médiation, tout en respectant les cadres légaux et institutionnels, la FITKD a démontré qu’il est possible de dépasser les conflits internes pour renouer avec la paix.
Les défis à venir pour Jean-Marc Yacé et la FITKD
Si la reconnaissance internationale constitue une victoire majeure pour Jean-Marc Yacé, le président de la FITKD doit désormais relever des défis importants pour redonner au taekwondo ivoirien sa sérénité et sa grandeur :
Rétablir la confiance : Les fractures internes doivent être pansées par des actions concrètes et inclusives, pour que chaque acteur se sente partie prenante du projet fédéral.
Renforcer les performances sportives : Les prochaines échéances internationales, dont les Jeux Olympiques de 2028, exigeront une préparation rigoureuse et une mobilisation totale.
Promouvoir le taekwondo à l’échelle nationale : Faire du taekwondo un sport accessible à tous, en augmentant les infrastructures et en formant davantage d’encadreurs, est une priorité pour étendre la base des pratiquants.
Un message fort pour le sport africain
Cette résolution envoie un message clair : le sport doit rester un espace d’unité et de paix, loin des querelles politiciennes ou des luttes de pouvoir.
En Côte d’Ivoire, où le taekwondo occupe une place de choix, ce dénouement heureux symbolise l’importance d’une gouvernance responsable et respectueuse des valeurs sportives.
Jean-Marc Yacé, fort de cette reconnaissance, a désormais la lourde responsabilité de faire de la FITKD un modèle pour le continent, en s’appuyant sur les leçons tirées de cette crise.
Pour l’heure, les regards sont tournés vers l’avenir, avec l’espoir que cette réconciliation marque le début d’une nouvelle ère, plus unie et plus prospère, pour le taekwondo ivoirien.
Saidicus Leberger
Pour Radio Tankonnon