Sous un ciel éclatant, le représentant de la gouverneure des Hauts-Bassins, Souleymane Drabo, a donné, vendredi 29 novembre à Bobo-Dioulasso, le coup d’envoi de l’opération Coup de Balai Volontaire. Cette initiative, portée par le Groupement d’intérêt public-Programme national de volontariat au Burkina Faso (GIP-PNVB), ambitionne de redonner à la capitale économique du pays, et à d'autres localités, un visage plus reluisant et digne de ses potentialités économiques et culturelles.
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Un cri d’alarme face à l’insalubrité croissante
« La ville de Bobo-Dioulasso, jadis fière de son patrimoine et de son dynamisme, souffre aujourd’hui d’une insalubrité galopante », a déclaré Souleymane Drabo lors de son allocution inaugurale. Cette situation, selon lui, ternit non seulement l’image de la ville, mais freine également son essor économique et touristique.
Le lancement de l’opération Coup de Balai Volontaire s’inscrit dans une réponse collective et structurée à ce défi. « Nous devons assumer notre responsabilité collective pour transformer notre cadre de vie en un environnement sain et attractif », a-t-il exhorté.
Un projet d’envergure nationale en phase pilote
Cette initiative d’envergure, lancée en collaboration avec le Bureau national des grands projets du Burkina (BN-GPB), a mobilisé 700 volontaires et des milliers de citoyens dans trois régions lors de sa phase pilote :
- Gaoua, dans le Sud-Ouest (16 au 18 novembre),
- Banfora, dans les Cascades (25 au 27 novembre),
- Et désormais Bobo-Dioulasso, dans les Hauts-Bassins (29 novembre au 1er décembre).
Si ces efforts sont pour l’instant concentrés sur ces localités, l’objectif est de déployer l’opération sur l’ensemble du territoire national d’ici 2025.
Des objectifs multiples : hygiène, sensibilisation et responsabilisation
L’opération dépasse le simple nettoyage des espaces publics. Selon Dominique Konombo, chargé de l’Initiative présidentielle à la présidence du Faso, elle vise également à inculquer une culture de responsabilité environnementale parmi les citoyens. « Cette initiative veut transformer chaque Burkinabè en ambassadeur de l’hygiène publique, un acteur conscient de son rôle dans la préservation de l’environnement », a-t-il précisé.
De son côté, Amadou Sankara, secrétaire général du PNVB, a souligné que le programme ne se limite pas à des actions ponctuelles de salubrité : « Nos volontaires sont missionnés pour sensibiliser les populations sur les enjeux environnementaux et pour impulser une dynamique communautaire. »
Une mobilisation exemplaire des volontaires et des populations locales
Sur le terrain, les scènes de volontaires armés de balais, de râteaux et de gilets fluorescents se multiplient. À Bobo-Dioulasso, marchés, artères principales et espaces publics font l’objet d’un nettoyage intensif.
« C’est une fierté pour nous de participer à cette opération. Notre cadre de vie est un reflet de notre engagement collectif », affirme Mariam Ouédraogo, une étudiante de 22 ans ayant rejoint les volontaires pour l’occasion.
Au-delà des gestes, l’opération suscite une prise de conscience : les habitants, touchés par les campagnes de sensibilisation, expriment leur volonté de maintenir ces efforts au-delà de l’événement.
Une vision pour l’avenir
La phase pilote de Coup de Balai Volontaire ne représente qu’un prélude. Avec des retours prometteurs des localités impliquées, le gouvernement burkinabè envisage d’inscrire l’initiative dans la durée. L’objectif final est clair : faire du Burkina Faso un modèle en matière d’hygiène publique et de gestion environnementale en Afrique de l’Ouest.
Cependant, cette ambition nécessite des moyens financiers et logistiques conséquents. Selon Dominique Konombo, des partenariats avec des entreprises locales et internationales sont en cours d’exploration pour assurer la pérennité et l’impact du programme.
Un souffle d’espoir pour Bobo-Dioulasso
À Bobo-Dioulasso, capitale économique du Burkina Faso, cette initiative est perçue comme une bouffée d’air frais. Dans une ville longtemps décriée pour son manque d’entretien, Coup de Balai Volontaire est un symbole de renouveau.
En associant volontaires, citoyens et institutions, cette opération pose les bases d’une citoyenneté active et responsable. Comme l’a résumé Souleymane Drabo lors de la cérémonie de lancement : « L’assainissement de notre environnement est l’affaire de tous. En unissant nos forces, nous redonnerons à Bobo-Dioulasso, et au Burkina Faso tout entier, la place qui leur revient : celle d’une terre propre, accueillante et prometteuse. »
Avec cet engagement collectif, le Burkina Faso montre qu’un changement, aussi ambitieux soit-il, peut naître de la solidarité et de l’action concertée. Une leçon inspirante pour l’Afrique et le monde.
Saidicus Leberger
Pour Radio Tankonnon