Dans quelques mois, la région du Sud-Ouest du Burkina Faso s'apprête à franchir une étape décisive dans la valorisation de ses richesses aurifères. Selon le service d’information du gouvernement burkinabè, une unité d’exploitation semi-mécanisée sera mise en place dans la province du Noubiel, marquant ainsi un tournant majeur dans l’exploitation de l’or dans cette région, jusqu’ici limitée à des pratiques artisanales.

Un projet ambitieux pour un potentiel sous-exploité
Dotée de gisements aurifères prometteurs, la région du Sud-Ouest est depuis longtemps convoitée pour ses ressources naturelles. Toutefois, l’exploitation artisanale, souvent peu efficace et risquée, a constitué la principale méthode d’extraction de l’or, laissant un vaste potentiel inexploité.
Le projet, dont le coût s’élève à 3 milliards de francs CFA, ambitionne de transformer cette dynamique en introduisant des techniques semi-mécanisées, à mi-chemin entre l’artisanat et l’industrie. Cette transition devrait permettre une extraction plus efficace, tout en respectant des normes de sécurité et de durabilité accrues.
Avec une production estimée à 320 kilogrammes d’or par an, cette unité d’exploitation promet de générer des retombées économiques significatives pour la région.
Une impulsion économique et sociale
Au-delà de la production aurifère, le projet se distingue par son impact socio-économique. Il est prévu de créer 100 emplois directs et environ 300 emplois indirects, une véritable bouffée d’air pour une région où les opportunités d’emploi restent limitées.
Ces emplois concerneront divers secteurs, allant de l’extraction et du transport à la maintenance et aux services annexes, favorisant ainsi le développement de compétences locales. De plus, la transformation économique attendue pourrait renforcer l’attractivité de la région et encourager d’autres investissements.
Une stratégie nationale pour l’industrie minière
Ce projet s’inscrit dans une stratégie plus large du gouvernement burkinabè, qui vise à moderniser le secteur minier, un pilier clé de l’économie nationale. L’introduction de l’exploitation semi-mécanisée dans le Sud-Ouest illustre la volonté des autorités d’optimiser la gestion des ressources naturelles tout en intégrant les populations locales dans ce processus de valorisation.
La transition vers des méthodes semi-mécanisées pourrait également contribuer à limiter les pratiques informelles et illégales, souvent sources de conflits et de pertes économiques.
Des perspectives prometteuses pour le Sud-Ouest
Avec cette initiative, la province du Noubiel pourrait devenir un modèle de modernisation pour d'autres régions riches en ressources naturelles au Burkina Faso. La mise en place de l’unité semi-mécanisée marque ainsi le début d’une ère nouvelle, où les potentialités aurifères de la région seront exploitées de manière plus rationnelle et bénéfique pour l’ensemble de la population.
Alors que le chantier se prépare, les attentes sont grandes. Si le projet tient ses promesses, il pourrait non seulement transformer le paysage économique du Sud-Ouest, mais également renforcer la place du Burkina Faso sur la scène aurifère africaine.
Pour cette région, c’est bien plus qu’une mine qui s’ouvre : c’est un avenir qui se forge.
Saidicus Leberger
Pour Radio Tankonnon