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RADIO TANKONNON

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Cybercriminalité au Burkina Faso : le faux douanier I.S. dans les mailles de la justice

Publié par RADIO TAN KONNON sur 30 Décembre 2024, 10:18am

Catégories : #ACTUALITE

L’année 2024 se clôture avec une affaire retentissante de cybercriminalité et d’usurpation d’identité, mettant en lumière les stratagèmes sophistiqués d’un individu sans scrupule. Identifié sous les initiales I.S., cet homme de 45 ans, résidant à Ouagadougou, se faisait passer pour un douanier afin de mener des activités frauduleuses allant de l’escroquerie à grande échelle au blanchiment de capitaux.

Symbole de la justice
Symbole de la justice

Son mode opératoire, minutieusement élaboré, a causé un préjudice estimé à plus de 10 millions de francs CFA et a laissé de nombreuses victimes désorientées et spoliées.

Un stratagème bien rodé

I.S. écumait les localités environnantes de Ouagadougou, ciblant des victimes potentielles à qui il se présentait comme un douanier en mission. Arborant une assurance trompeuse, il se montrait convaincant en exhibant des photos de matériels prétendument saisis par la douane.

Ces matériels allaient des tricycles aux motocyclettes en passant par des mini-moulins et divers produits de consommation courante. En se servant de ces images comme appât, I.S. invitait ses cibles à participer à des ventes aux enchères fictives, qu’il affirmait être organisées par la Direction générale des douanes.

Pour renforcer sa crédibilité, il exigeait que ses victimes fournissent leurs Cartes nationales d’identité burkinabè (CNIB) et qu’elles effectuent un premier versement sous forme de caution. Les montants variaient entre 100 000 et 500 000 francs CFA, suivis du solde correspondant au prix d’achat convenu. Les transactions se faisaient soit en espèces, soit via Mobile Money.

Un double niveau de fraude

Non content de s’enrichir sur le dos de ses victimes, I.S. exploitait les CNIB collectées pour se procurer des cartes SIM. Ces dernières étaient ensuite utilisées pour multiplier ses méfaits, notamment en contactant d’autres cibles dans le cadre de nouvelles arnaques. Cette utilisation frauduleuse des pièces d’identité a permis à I.S. de brouiller les pistes et de retarder son identification par les autorités compétentes.

Une traque aboutie grâce à la BCLCC

Alertée par des signalements répétés, la Brigade centrale de lutte contre la cybercriminalité (BCLCC) a mené une enquête approfondie, en étroite collaboration avec le Service régional de la police judiciaire des Hauts-Bassins.

L’arrestation d’I.S. marque un succès significatif pour la BCLCC, qui s’emploie à combattre les diverses formes de cybercriminalité, un fléau grandissant à l’échelle nationale. Lors de son audition, le suspect a reconnu l’ensemble des faits qui lui étaient reprochés, corroborant ainsi les preuves rassemblées par les enquêteurs.

Déféré devant le procureur du Faso près le Tribunal de grande instance Ouaga I, il devra répondre des accusations d’usurpation de titre, escroquerie, blanchiment de capitaux et d’utilisation frauduleuse de données personnelles.

Un préjudice aux conséquences multiples

Le préjudice causé par les activités frauduleuses d’I.S. ne se limite pas à une simple perte financière pour les victimes. Il inclut également des conséquences psychologiques et administratives. Les victimes, souvent issues de milieux modestes, ont été dépouillées de leurs économies dans l’espoir d’acquérir du matériel à moindre coût.

De plus, l’utilisation abusive de leurs pièces d’identité complique leur quotidien, notamment en cas de litige lié à une potentielle utilisation frauduleuse de leur identité dans d’autres affaires.

Un appel à la vigilance accrue

Dans un contexte où les fêtes de fin d’année voient une recrudescence des activités des cybercriminels, la BCLCC exhorte la population à redoubler de vigilance. Les arnaques, qu’elles soient opérées en ligne ou sur le terrain, exploitent souvent la crédulité ou la méconnaissance des victimes en matière de sécurité numérique et de pratiques administratives.

Les autorités rappellent qu’aucune transaction impliquant des administrations publiques, telles que la douane, ne se fait en dehors des canaux officiels. Par ailleurs, il est fortement déconseillé de partager ses informations personnelles, notamment ses pièces d’identité, avec des tiers sans vérification préalable.

Une mobilisation collective nécessaire

Cette affaire souligne l’importance d’une collaboration renforcée entre les forces de sécurité, les institutions publiques et les citoyens. La lutte contre la cybercriminalité ne peut être effective qu’à travers une vigilance collective et un renforcement des dispositifs légaux pour protéger les populations contre de tels abus.

En saluant le travail acharné de ses agents, la BCLCC réitère son engagement à poursuivre les malfaiteurs, tout en sensibilisant les citoyens aux risques inhérents aux interactions avec des individus ou des plateformes non vérifiées.

Conclusion : un rappel à la prudence

L’arrestation de ce faux douanier est une victoire importante dans la lutte contre la cybercriminalité, mais elle rappelle aussi que les escrocs adaptent sans cesse leurs méthodes pour tromper leurs victimes. Les autorités burkinabè, conscientes de l’ampleur de la menace, redoublent d’efforts pour sécuriser l’espace numérique et protéger les citoyens.

En attendant, il incombe à chaque individu de faire preuve de prudence et de se montrer alerte face aux opportunités qui semblent trop belles pour être vraies. Le Sabre national est bien gardé, mais il appartient à chacun de veiller sur son propre bouclier.

Saidicus Leberger
Pour Radio Tankonnon 

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